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Lettre à James P. Cannon, 30 octobre 1938
Le Mécontentement de Diego
Cher Ami,
Je dois vous entretenir de la question de Diego Rivera. Il est extrêmement mécontent de la résolution du congrès.
1. Diego Rivera a protesté avec beaucoup d’insistance contre le dernier paragraphe de la motion qui recommande que Rivera n’appartienne pas à la section mexicaine et qu’il travaille directement sous le contrôle du sous-comité latino-américain. Comment cette décision est-elle arrivée? Pendant un an, j’ai observé le travail de Diego Rivera dans la Ligue. Il représentait pour lui une série de sacrifices personnels inutiles et d’offenses personnelles. A plusieurs reprises, j’ai exprimé mon opinion que Diego ne devrait pas occuper de postes administratifs dans la Ligue. Mais, en tant que membre de la Ligue, il a toujours été proposé à des postes et il ne pouvait trouver la possibilité de refuser. Et alors, les conflits dont vous connaissez l’origine ont recommencé. C’est ainsi qu’est née l’idée qu’il ne faudrait pas considérer Diego comme un membre de la Ligue mexicaine, mais comme un membre de notre équipe latino-mexicaine. C’était mon idée personnelle. J’en ai discuté avec Diego lui-même. Il ne s’y est pas opposé. A cette époque il avait découvert pour sa part que le mieux pour lui, en tant que peintre et en tant que révolutionnaire, serait de ne pas être engagé dans le travail quotidien, la routine de la Ligue mexicaine. C’est dans ce sens que j’ai discuté cette question avec vous. Ma formulation, comme vous devez bien vous le rappeler, était : « Diego est une acquisition de la IVe Internationale trop précieuse pour nous permettre de laisser son sort entre les mains de l’attitude de Galicia et compagnie ». Vous, Shachtman et Dunne étiez entièrement de cet avis.
Je suis absolument certain que c’est là l’origine du dernier paragraphe de la résolution.
Mais je dois reconnaître que la formulation n’est pas heureuse et peut donner prétexte à de mauvaises interprétations et des insinuations. Je ne crois pas personnellement qu’il était nécessaire de publier cette partie de la résolution. Mais c’est fait et il est maintenant nécessaire d’expliquer la véritable signification de cette décision, à savoir (a) le congrès n’a bien entendu pas interdit à Diego d’appartenir à la Ligue mexicaine. Une pareille décision serait évidemment réellement incompatible avec sa dignité révolutionnaire. En fait, chaque membre de la IVe Internationale est obligé d’appartenir à sa section nationale. Le Congrès a fait une exception pour Diego, en lui donnant le droit et le conseil de ne pas appartenir à la section mexicaine mais de développer son activité sur une arène plus large : panaméricaine et internationale. La raison de cette décision était que quelques dirigeants mexicains ne comprenaient pas suffisamment l’importance, pour la IVe Internationale dans son ensemble, d’une personnalité mondiale comme Diego Rivera. Je crois que, sous une forme ou sous une autre, cette idée, qui est le véritable sens de la décision du Congrès, devrait être exprimée dans notre presse internationale. Ce pourrait être fait par exemple sous la forme d’une déclaration du comité panaméricain en réponse à des questions sur le véritable sens de la décision concernant Diego Rivera. A mon avis il faut le faire aussi vite et aussi catégoriquement que possible.
2. Les autres objections que Diego Rivera a faites dans des discussions personnelles avant la publication de cette résolution semblent être balayées par le texte de la résolution, (a) La Ligue de Galicia n’est pas reconnue comme notre section, (b) La nouvelle section devrait être reconstruite sur la base d’un véritable travail de chacun conformément aux décisions du congrès, surtout dans le travail syndical. Galicia et Fernândezsont privés du droit d’occuper pendant un an un poste responsable dans la section mexicaine, (c) C[urtiss]est nommé représentant du bureau international au Mexique.
Toutes ces décisions correspondent à mes yeux aux propositions que nous avons élaborées ici avec Diego lui-même. (Pour ma part, je m’opposerais à ce que Fernández soit mis sur le même plan que Galicia : je préférerais par exemple qu’il ne soit relevé de fonctions que pour six mois, mais c’est sans importance).
Le camarade C[urtiss] dit que tous les anciens membres de la Ligue essaient maintenant de rétablir leur réputation. Nous ne devons pas être trop confiants. L’expérience passée est ici très mauvaise. Pour ma part, je suis totalement convaincu que Galicia recommencera ses manœuvres. La résolution du Congrès nous arme suffisamment pour empêcher de telles manœuvres et ne pas lui permettre de gagner de nouveau l’écrasante majorité de l’organisation. L’avenir montrera comment la sélection peut se poursuivre. Soin attentif et prudence sont obligatoires. Mais il est clair que toute l’expérience mexicaine commence maintenant à un niveau nouveau, supérieur et sous le contrôle de notre organisation internationale. Cette nouvelle expérience aura une grande valeur éducative pour les membres de la future section mexicaine.
En ce qui concerne la revue théorique, elle devrait, à mon avis, rester absolument indépendante de la future section mexicaine. Clave s’adresse à tous les partisans et sympathisants de la IVe Internationale de langue espagnole. Ce n’est pas non plus un organe officiel de la IVe Internationale. Le comité de rédaction est composé de trois membres de la IVe Internationale (Diego Rivera, C[urtiss] et moi) et trois sympathisants (les frères Zamora et Ferrel). Pour la période prochaine, je crois que la revue devrait continuer telle qu’elle est. C’est aussi l’opinion de Diego et de C[urtiss]. Ce serait bien que le comité panaméricain nous confirme dans la composition du comité de rédaction et le fait que nous dépendons tous les trois du comité panaméricain.