Lettre à Farrell Dobbs, 11 mars 1939

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Crainte d’un malentendu

Cher Camarade Dobbs,

Avant son départ en Europe, le camarade Cannon m’a écrit que vous viendriez au Mexique avec votre femme pour quelques semaines et que, bien entendu, vous nous rendriez visite. Nous tous ici, et moi particulièrement, étions très heureux à la perspective de vous rencontrer et de passer un peu de temps avec vous en discussions et excursions. Mais vous n’êtes pas venus.

La nuit dernière, une appréhension m’est venue à l’esprit, que vous attendiez un mot de moi avant de décider définitivement de votre voyage au Mexique. Je n’ai pas eu du tout cette impression auparavant, car Cannon m’écrivait que le voyage avait été décidé et il m’informait simplement que vous alliez venir. Cependant il m’est venu à l’idée qu’il pouvait y avoir eu quelque malentendu et que vous n’étiez pas venus parce que je n’avais pas réagi à l’information de Cannon. Est-ce cela? Dites-moi, s’il vous plaît, pourquoi votre plan a été abandonné. Ou peut-être seulement repoussé? Quant à moi, ayez, je vous prie, conscience que toute la maison, en commençant par moi, serait très heureuse de faire votre connaissance.

J’espère que vous m’apprendrez beaucoup surtout sur l’état du mouvement syndical. Notre parti progresse-t-il dans ce domaine décisif? Les camarades de New York sont très optimistes à la suite de la manifestation de Madison Square. Avez-vous relevé des résultats favorables à Minneapolis ou ailleurs ?