Lettre à Emrys Hughes, 22 janvier 1938

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L’Opinion sur les Procès

Cher Camarade Hughes,

Merci pour votre lettre du 7 janvier avec les intéressantes coupures de presse et votre correspondance avec M. Pritt. J’ai été très content de votre réponse. A cet égard, je dois mentionner une visite que j’ai reçue cet été de l’éditeur de Nation & News Stateman (sic). J’ai demandé à ce monsieur si M. Pritt était acheté par Moscou. Il m'a répondu que Pritt est un honnête homme, mais très « simple d’esprit ». Je ne peux pas ne pas mentionner que l’honorable éditeur est venu chez moi après un repas très « chaud »… Il essayait d’exprimer, de façon très mal articulée… ses doutes quant à mes déclarations publiques. Je lui ai dit qu’il avait le droit de douter, mais que je ne pouvais voir la raison pour laquelle il venait exprimer ses doutes chez moi. Ce monsieur a alors écrit dans son hebdomadaire, qu’après cette visite, il avait plus de doutes que jamais. Il est réellement difficile d’avoir une grande estime pour quelques-uns de ceux qui dirigent l’opinion publique. D’autant plus précieux sont les gens qui se font pour eux-mêmes leur opinion à eux et ont le courage de la défendre. Ce fut votre cas avec les procès de Moscou.

Je vous envoie avec plaisir deux photographies, l’une avec ma femme et une en portrait. Mon ami et collaborateur Hansen vous a envoyé un article sur Cronstadt. Je doute que vous puissiez l’utiliser, mais, dans votre numéro du 8 janvier, (n° 2, vol. 32, p. 9, col. 4), je trouve cette phrase de M^me Ethel MacDonald :

« Comme à Cronstadt le gang de Moscou a assassiné la fleur de la révolution russe ».

Je vois d’après ces lignes que M^me MacDonald n’a pas la moindre idée de l’affaire dont elle parle. La légende autour de Cronstadt a été fabriquée par les anarchistes. Je ne sais pas si Ethel MacDonald est anarchiste, mais elle rivalise avec eux dans l’ignorance. Si vous ne pouvez pas publier mon article en entier, vous pouvez peut-être en donner les extraits les plus importants avec une référence à la déclaration d’Ethel MacDonald.

Oui. Je me souviens que M. Gallacher a été immortalisé par La Maladie infantile du Gauchisme (sic). Les temps ont changé cependant et il faudrait maintenant le mentionner dans La Maladie Sénile de la Droite.