| Catégorie | Modèle | Formulaire |
|---|---|---|
| Text | Text | Text |
| Author | Author | Author |
| Collection | Collection | Collection |
| Keywords | Keywords | Keywords |
| Subpage | Subpage | Subpage |
| Modèle | Formulaire |
|---|---|
| BrowseTexts | BrowseTexts |
| BrowseAuthors | BrowseAuthors |
| BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
Lettre à Christy Moustakis, 29 mars 1939
| Auteur·e(s) | Léon Trotski |
|---|---|
| Écriture | 29 mars 1939 |
Planifier le travail
Cher Camarade Christy,
Même avant d’avoir reçu votre lettre, j’ai suivi les premiers pas de votre activité dans le parti avec intérêt et je me suis réjoui du fait que vous y soyez entré, pour ainsi dire, avec une pression atmosphérique de 20.
Toutes les choses que vous me dites sont très satisfaisantes, mais je me demande en même temps s’il ne serait pas mieux pour vous, comme pour le parti, que vous commenciez à travailler en province plutôt qu’à New York, au moins pour quelques mois. L’expérience de notre parti, aux États comme dans d’autres pays, montre que la concentration automatique d’un nombre excessif de militants actifs dans le principal centre est terriblement préjudiciable au mouvement. Le même militant peut produire un travail incomparablement plus efficace en province qu’à New York. Je crois qu’il serait bon de s’opposer à la tendance automatique du capitalisme par une distribution planifiée de nos camarades par notre propre centre. Peut-être serait-ce bien pour vous de rester à New York quelque temps afin de vous familiariser avec l’équipe du journal et tout ça, mais, à votre place, après un temps, j’irais dans un centre industriel en province, où les intellectuels révolutionnaires sont très rares et où un bon travail peut donner en peu de temps des résultats magnifiques.
Avez-vous des contacts avec d’authentiques ouvriers dans les usines? Il me semble que la composition sociale du parti continue de n’être pas satisfaisante. Nous avons beaucoup de bons éléments, mais peu d’ouvriers. Ces intellectuels et demi-intellectuels, bons éléments, créent une atmosphère artificielle, pour eux-mêmes, et se privent ainsi de nouer des contacts permanents avec les ouvriers. C’est très dangereux. A un moment, j’ai proposé d’établir une règle : tout intellectuel qui est incapable de gagner un ouvrier pour le parti dans les trois mois ou à peu près, est ramené au rang de sympathisant. Il peut revenir dans le parti seulement en compagnie d’un ouvrier. Il nous faut appliquer des mesures rigoureuses pour produire un changement radical dans la composition sociale du parti.