Lettre à Charles Malamuth,19 mars 1940

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Le Retard du manuscrit

Cher Camarade Malamuth,

Depuis que je vous ai écrit la dernière fois que j’allais vous envoyer un chapitre dans deux semaines, ma dactylo russe est tombée malade pour trois semaines. Puis elle a travaillé très irrégulièrement et maintenant elle fait l'infirmière pour son garçon de quatre ans qui a subi une grave opération et elle ne peut pas venir du tout pour quelques semaines. Que peut-on faire dans ces conditions? Je continue, bien entendu, mon travail préliminaire pour les autres chapitres, mais, même à cet égard, je suis handicapé par le fait que je ne puis demander à personne de me copier une citation, un extrait de livre, etc.

Vous pouvez aisément'* comprendre combien il m’est difficile de faire des prédictions sur le rythme de mon travail. Il faut ajouter une autre circonstance : quand un ou deux mois s’écoulent sans une avance palpable sur le livre, il me faut assurer l’existence de la maison pour quelques mois de plus, c’est-à-dire écrire un article pour la presse et perdre du temps une fois de plus.

Dans ces conditions, je serais vraiment heureux si je pouvais vous remettre le tout pendant le mois d’août. C’est possible. Et je ferai tout pour respecter cette « limite ».

L’idée de votre venue au Mexique pour la traduction de la dernière partie du livre est excellente. Mais, bien entendu, vous ne pouvez pas venir pour chaque chapitre et attendre alors la continuation du manuscrit. J’espère qu’au début de juillet le livre sera suffisamment avancé pour assurer la continuité de votre travail de traduction. Vous pouvez donc planifier votre voyage au Mexique pour juillet.

Encore autre chose. Je veux publier un recueil de mes articles des trois dernières années environ concernant les affaires internationales sous le titre Guerre et Paix. Je ne changerai rien — je donnerai simplement la date de chaque article. Ainsi je n’aurai pas à donner de temps à ce livre : le travail technique sera fait par mon jeune collaborateur. Je suis presque sûr qu’un tel livre n’intéressera guère Harpers. Mais avant de donner une réponse aux autres propositions, je crois qu’il est seulement correct d’informer M. Canfield. Si, contrairement à ce que je suppose, Harpers était intéressé par ce livre, je leur transmettrais évidemment tout de suite le manuscrit. Mes prétentions financières pour ce livre pourraient être très modestes. La longueur du livre, à peu près trois cent petites pages. Je n’écris pas directement à M. Canfield, afin de ne pas présenter la chose comme une proposition formelle et de ne pas l’obliger à dire non. Interrogez-le, s’il vous plaît, sur cette question et communiquez-moi vos impressions, que je puisse agir en conséquence. Vous avez aussi quelque intérêt à ce livre parce qu’une partie en sera traduite par vous.

P.-S, Dans un ou deux jours je vais vous envoyer la liste des articles pour le recueil, avec une indication de l’endroit où ils ont été publiés. Deux d’entre eux, que vous avez traduits, n’ont pas été publiés du tout. D’autres l’ont été sous une forme abrégée.

Meilleurs remerciements pour le livre de Barmine. Je ne l’ai pas encore lu.