Lettre à Charles Curtiss, 11 janvier 1939

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Le Conflit avec Diego Rivera

Si le camarade Vana bien compris Diego Rivera, celui-ci refuse de donner des explications publiques sur sa démission de la IV^e Internationale pour… ne pas m’empêcher de vivre dans sa maison. Vraiment on n’en croit pas ses oreilles. Quand il y a des divergences dans une organisation et que les deux camps restent fidèles aux principes fondamentaux, la discussion ouverte peut avoir un caractère tout à fait amical, sans envenimer en quoi que ce soit les relations personnelles (par exemple ma discussion avec Burnham et Carter, des États-Unis ou avec Craipeau, de France, sur le caractère de l’État soviétique, etc.)

Ce qui infeste l’atmosphère et envenime les relations personnelles, ce sont des intrigues sans principe et des insinuations dénuées (sic) derrière les coulisses. Dans sa lettre à Breton, Diego Rivera m’a accusé de procédés pareils. Pour démontrer son accusation, qu’il ne m’a jamais ouvertement formulée, il n’a donné que deux exemples qu’il a lui-même inventés de toutes pièces. Quand je le lui ai démontré par écrit, il a promis de rectifier ses fausses affirmations. Le lendemain, il s’y est refusé. Cependant, ses affirmations restent non seulement fausses, mais encore absurdes absolument contraires aux faits réels et à mes méthodes en général. Ce ne sont pas des discussions ouvertes et sérieuses, mais des procédés de ce genre qui font la solidarité morale impossible, y compris l’usage de l’hospitalité.

Je m’efforcerai de vaincre toutes les difficultés matérielles inhérentes à ma situation un peu spéciale pour changer de domicile dans le délai le plus court.

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Je suis prêt en même temps à présenter immédiatement à n’importe quelle commission ou au camarade Rivera lui-même les copies de toute ma correspondance où il s’agit de lui. Cette correspondance démontre que je me suis toujours préoccupé de souligner aux camarades la grande importance du fait que Rivera est dans nos rangs et d’élever son autorité aux yeux de nos jeunes amis.

Je sépare le conflit personnel unilatéralement provoqué par Diego Rivera de la question politique. Si le camarade Rivera reste dans la IV^e Internationale, ce que je désire sincèrement, je lui prêterai la même collaboration qu’auparavant.