Lettre à Camille Huysmans, 10 novembre 1914

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Cher ami! Je suis heureuse de l'occasion qui me permet de  vous envoyer quelques mots. Je me félicite de la solution que  vous avez trouvée pour le Comité Ex. Je vous prie de vous y  maintenir et de persister sur votre poste malgré tous les essays  qui pourraient être pris pour vous arracher votre mandat ou pour  vous persuader d'y renoncer. Ci-inclus la lettre que je viens  d'adresser à Het Volk, à Stockh. et à Berne. Notre situation ici  est fort difficile. Je suis persuadée que les masses ouvrières seront  de notre côté, quand il y aura possibilité de leur présenter la  question. Mais, en attendant, les arrivistes profitent de l'état de  siège pour chercher à nous terroriser et à démoraliser les masses.  Pourtant l'état des esprits change de plus en plus . . . . 

La banqueroute de l'internationale est aussi complète que  terrible! Opposons nous du moins aux efforts d'y substituer une  farce et un leurre. La reconstitution ne saura, à mon avis, être  entreprise qu"`après une critique sévère et franche des trahisons  commises, c'est à dire, après la guerre. Puisse-je me réjouir du  moins de la liberté au moment où la guerre sera finie! Je n'en  sais rien vu que la prison peut m'engloutir à chaque moment où  cela plaira . . . . aux dieux. 

Claire a été en Suisse., a assisté au congrès, elle a aussi parlé les  Italiens. Elle a fait bonne besogne et appris quantité de jolis  trucs de nos ,,patres conscripti“ à l'étranger. 

Je vous serre bien cordialement la main, mon cher ami., et  je vous salue ainsi que votre famille. Ecrivez-moi, si vous avez  occasion de faire passer la frontière, à l'adresse: Herrn Hugo  Eberlein. Berlin-Mariendorf, Ringstraβe 82. (plus rien). Le petit volume que j'avais expédié le 2 août m' a été retourné par la poste.

RL