Lettre à Anton Grylewicz, 6 mai 1932

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Cher Camarade Grylewicz,

J'ai à nouveau à me plaindre des camarades allemands. Voilà des mois que je soulève la question d'une imprimerie qui nous serait propre, évidemment sans rotative au début ! Provisoirement, il suffit d'une machine à linotype, que l'on peut acheter à crédit ou à des conditions très intéressantes, particulièrement en Allemagne dans la situation présente. Pour donner corps à toute l'affaire, il suffirait d'un bon linotypiste, entièrement dévoué à notre cause. Je suis tout à fait disposé à apporter une contribution, mais je dois d'abord savoir si la direction est vraiment décidée à mettre l'affaire sur pied concrètement.

Il faut maintenant à tout prix éditer un hebdomadaire. Volkswille, jusqu'à présent hebdomadaire, ne va plus paraitre que tous les quinze jours. C'est justement le moment propice pour que nous lancions un hebdomadaire. Cela donnera le coup de grâce à la bande Urbahns et impulsera un tout autre rythme à notre travail.

Cher Camarade Grylewicz, de toutes parts on m'a vanté votre énergie et vos qualités d'administrateur. Je sais que, comme nombre d'autres camarades allemands, vous avez des conditions de vie extrêmement difficiles. Mais il faut maintenant que l'Opposition de gauche sorte de sa situation politique misérable. Avec un bimensuel, nous ne pourrons jamais préparer un hebdomadaire. Seul un hebdomadaire peut assurer sa propre survie. La poste aérienne, qui fonctionne à nouveau à partir du 1er mai, me permettra de vous faire parvenir à chaque semaine de façon assez régulière un grand article et quelques notes plus brèves.

C'est avec une extrême impatience que j'attends de vous une réponse très concrète et exhaustive.