Lettre à Alfred Rosmer, 19 septembre 1938

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La Question de Siéva

Cher Ami,

Je vous envoie deux copies de ma lettre à Sieva. Cette lettre vous expliquera suffisamment la situation. Après l’expérience de ces sept derniers mois, je ne puis confier Sieva à Jeanne, sauf si elle est prête à vivre avec lui et nous dans la même maison. J’ai été long à me décider, mais, une fois la décision prise, il n’y aura plus de changement. Jeanne peut, selon ses habitudes, essayer de m’écrire et de me télégraphier pour faire traîner la décision. Des démarches pareilles ne pourraient avoir la moindre influence pratique. Sieva doit venir aussi tôt que possible ici, avec Jeanne ou sans Jeanne.

Deux questions se posent : a) juridique, b) pécuniaire. Je voudrais bien que vous acceptiez pour ce temps transitoire que j’espère très court de devenir le tuteur de Sieva. Van va demain discuter cette question avec le consul français. Gérard [Rosenthal] a tous les pleins pouvoirs nécessaires comme mon avocat et j’espère que ces pouvoirs sont valables aussi dans la question de Sieva. Quant à la question pécuniaire, Grasset a accepté en principe mon livre sur Staline. Cela signifie qu’il devra me payer comme avance au moins 10000 francs. Je mettrai cette somme immédiatement à votre disposition pour les dépenses nécessaires. Si Jeanne refuse d’accompagner Sieva, Marguerite ne pourrait- elle pas venir avec lui? Naturellement à mes frais et à la condition qu’un voyage pareil n’exige pas de trop grands sacrifices de sa part.

J’ai envoyé la lettre pour Sieva à l’adresse de Jeanne, c’est-à-dire de Henri. Au cas où cette lettre n’arriverait pas à destination, je vous envoie une copie supplémentaire. Vous trouverez le moyen de la faire parvenir à Sieva en cas de nécessité.