Lettre à Albert Goldman, 19 février 1940

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La Majorité doit se prononcer pour l’unité

Cher Camarade Goldman,

Un congrès de la minorité n’est qu’une réunion fractionnelle à l’échelle nationale. C’est pourquoi il ne signifie pas en lui-même un changement de principe dans la situation. Il n’est qu’un pas de plus sur la même route, un mauvais pas sur la route de la scission, mais pas forcément la scission elle-même. Il est possible et même certain qu’il existe à l’intérieur de l’opposition deux ou trois tendances par rapport à la question de la scission, et le but du congrès est de les unifier. Sur quelle base? Il est probable que, dans leur désespoir, certains dirigeants ne voient pas d’autre issue que la scission.

Dans ces conditions, une intervention vigoureuse de la majorité en faveur de l’unité pourrait éventuellement rendre plus difficile encore la tâche des scissionnistes conscients. Votre fraction ou, peut-être mieux encore, la majorité officielle du comité national ou le comité politique, ne pourraient-ils pas adresser au congrès de Cleveland un message portant sur une seule question, celle de l’unité du parti? Je ne mentionnerais pas dans cette lettre la question de la nature de l’U.R.S.S. ou de la guerre mixte, car, autrement, on pourrait comprendre par là que l’abandon par eux de leurs positions sur ces questions serait un préalable à leur maintien dans le parti. Pas du tout. Vous les acceptez comme ils sont, s’ils sont réellement dévoués au parti et à la IVe Internationale et s’ils sont prêts à accepter la discipline dans l’action.