Lettre à A. Tchéchélachvili, 26 mai 1928

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Des nouvelles des amis

Mon cher camarade Tchétchélachvili,

Je ne m’attendais pas à vous voir devenir si vite notre voisin, bien qu’à une distance cependant importante. J’ai reçu la carte que vous et Arakel avez envoyée, de même que votre lettre et je suis très heureux de cet amical souvenir. Je vous ai télégraphié à Tiflis et vous ai adressé une lettre le jour où j’ai reçu votre carte pour vous en avertir. Évidemment, ni le télégramme ni la lettre ne vous sont parvenus à Tiflis.

Vous indiquez que les frères Okoudjava, le cadet et l’aîné, se trouvent avec vous. Il ne s’agit pas, bien sûr, de Mikhail Okoudjava, qui est vraisemblablement parti avec Koté Tsintsadzé en Crimée. Ils m’ont envoyé un télégramme de Bakou pendant leur voyage, et je leur ai télégraphié à la poste restante de Novorossiisk. Je ne sais s’ils ont reçu mon télégramme. Je correspondais très récemment encore avec le camarade Virap. Il nous a envoyé une très belle trousse à pharmacie garnie de tous les médicaments et objets indispensables. Nous ne l’avons reçue qu’il y a dix jours. J’en ai averti le camarade Virap par télégramme. En vain, car on l’avait déjà transféré à Irbit à la fin du mois d’avril. Il s’avère que les gens se déplacent beaucoup plus vite que leurs colis, leurs lettres et même leurs télégrammes.

J’ai été heureux d’apprendre que vous aviez un bon moral. Comment est le climat de Samarkand pour vous ? Pouvez-vous escompter un quelconque travail? Disposez-vous de livres? Recevez-vous les journaux de Tiflis ? Je reçois régulièrement le Zaria Vostoka et quelques autres publications.

Comme vous le savez sans doute, Kasparova se trouve à Kourgan. Son jeune fils a été envoyé de Moscou dans le Caucase. Elle a entendu dire qu’elle aussi serait envoyée dans le Caucase, près de son fils. Mais cela ne s’est pas confirmé jusqu’à présent, car elle m’en aurait informé par télégramme. Kasparova a un excellent moral, elle travaille et lit beaucoup, bien que le climat du nord, comme à toute personne du sud, lui soit néfaste.

En ce qui concerne les conditions de vie à Alma-Ata, on ne peut se plaindre que de la malaria et de l’éloignement extrême des voies de chemin de fer.

Le camarade Rakovsky travaille beaucoup, à des tâches pratiques aussi bien que sur des questions théoriques. Malheureusement il a attrapé la malaria. Préobrajensky fait un gros travail théorique dans l’Oural. Il semble que sa famille va bientôt le rejoindre, car on a aussi demandé à sa femme de quitter Moscou. Nous recevons des lettres de Mouralov depuis Tara (Sibérie). Il travaille à la commission d’arrondissement du plan. Il a un moral ferme et emploie dans ses lettres un ton de dégoût moral et de mépris politique pour les Antonov-Ovseenko.

Permettez-moi de m’arrêter là pour cette première fois.