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Special pages :
Le travail et la guerre
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
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Écriture | 1 mai 1919 |
Depuis que la fête du Premier Mai a été instituée le prolétariat a constamment voulu lui donner le caractère d'une grève générale et d'une manifestation internationale dirigée avant tout contre le militarisme et la guerre. Notre Premier Mai offre cette année, au premier coup d'œil, un aspect diamétralement opposé. Nous le fêtons par un labeur accru et notre mot d'ordre essentiel est aujourd'hui : «Au front ! Face à la Pologne blanche !»
Non une grève générale mais une fête générale du travail. Non une démonstration antimilitariste mais l'affermissement de nos armées. Tel est cette année le Premier Mai de la Russie des Soviets.
Qu'est-ce à dire ? Y peut-on voir une violation du principe international de la fête prolétarienne, une atteinte à la solidarité internationale ? Aucunement. Au contraire. Nous ne sommes pas venus enfreindre la loi mais l'accomplir. Si notre Premier Mai paraît aller à rebours ce n'est pas parce que le prolétariat russe, ayant renversé la bourgeoisie, a pris lui-même le gouvernail.
La grève du Premier Mai devait être une ardente protestation contre l'exploitation capitaliste, un rappel à la solidarité socialiste, à la conception supérieure de l'humanité future. Nous avons supprimé l'exploitation capitaliste. Nous ne pouvons instituer la société nouvelle que par un labeur intense. Au nom du socialisme des travailleurs d'Europe font grève le Premier Mai. Le travail de notre «Samedi communiste» cimente les fondements de l'édifice socialiste. Ces aspects différents du Premier Mai recouvrent une réelle unité de pensées et d'aspirations.
Les prolétaires du monde entier manifestent en ce jour contre le militarisme et la guerre, le militarisme étant dans tous les pays bourgeois le plus vil instrument de la domination d'une classe, la guerre n'étant qu'un brigandage sciemment organisé par les soins des états, un assassinat en masse dont le vol est le mobile.
L'armée de la Russie socialiste est l'organisation de la légitime défense des travailleurs contre les forbans internationaux. Notre guerre — c'est la défense de nos conquêtes révolutionnaires, la défense de l'avenir plus heureux de nos enfants.
Le prolétariat international proteste le Premier Mai contre l'esprit belliqueux des classes capitalistes parce qu'il est le pire ennemi des travailleurs. Le prolétariat russe, en ce Premier Mai, concentre toutes ses forces sur l'Armée Rouge parce qu'elle est son arme, son appui, son rempart. Au-dessus de la diversité des aspects extérieurs dérivée du fait que la bourgeoisie détient là le pouvoir, qui est ici aux mains des ouvriers, le même esprit de lutte révolutionnaire contre l'asservissement d'une classe à l'autre plane ici et là.
Prolétaires de Russie, embrasez vos creusets d'une flamme toujours plus ardente ! Puisse votre marteau faire mieux résonner l'enclume en ce Premier Mai ! Que ta baïonnette sois ferme — et sache-le bien : que tu frappes l'enclume ou que tu frappes l'ennemi, tu travailles pour la cause du prolétariat international et ton geste résume noblement tout ce que signifie le Premier Mai.
L. D. Trotski