Le fascisme et le monde colonial

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1. Le fascisme est la forme la plus sauvage et la plus abominable de l’impérialisme. Mais cela ne signifie pas du tout que la classe ouvrière et les peuples opprimés doivent s'aligner sur l’impérialisme quand il arbore son masque démocratique. Les peuples latino-américains ne veulent pas tomber sous la domination de l'impérialisme japonais, italien ou allemand. Mais cela ne signifie pas du tout que le Mexique puisse tolérer que l’impérialisme britannique ou nord-américain contrôle ses ressources naturelles ou sa politique nationale. Les classes ouvrières et les peuples des pays arriérés ne veulent pas être garrottés par un bourreau, qu’il soit fasciste ou « démocratique ».

2. Le Japon essaie de coloniser la Chine. L’Italie et l’Allemagne, veulent s’emparer des colonies françaises et britanniques. En ce sens, ils sont les « agresseurs ». Mais cela ne signifie pas du tout que les classes ouvrières et les peuples opprimés aient le devoir de défendre les droits coloniaux de la France, de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique, et des autres. La tâche des révolutionnaires authentiques est d’en finir avec les régimes coloniaux oppresseurs. Notre mot d’ordre : le droit de toutes les nations à l’autodétermination, non en paroles, mais actes ; la pleine et authentique libération de toutes les colonies !

3. L’avenir de l’humanité est lié indissolublement au destin de l’Inde, de la Chine, de l’Indochine, de l’Amérique latine et de l’Afrique. La sympathie active, l’amitié et le soutien des authentiques révolutionnaires, socialistes, et des démocrates honnêtes est complètement du côté de ces peuples — qui constituent la majorité de l’humanité — et pas du côté de leurs oppresseurs, quel que soit le masque politique sous lequel ils apparaissent. Ceux qui soutiennent, de façon active ou passive, un régime colonial, sous le prétexte de défendre leur propre « démocratie », sont les pires ennemis des classes ouvrières et des peuples opprimés. Nous et eux voyageons sur des routes très différentes.

4. Nous sommes de tout cœur avec le peuple espagnol dans sa lutte contre le fascisme. Mais la condition élémentaire pour la victoire de la révolution espagnole est l’exclusion du G.P.U. d’Espagne révolutionnaire et le développement sans obstacle de l’initiative révolutionnaire des ouvriers et des paysans espagnols. C’est seulement ainsi que les masses du peuple espagnol peuvent être de nouveau mobilisées contre les fascistes intérieurs et extérieurs, c’est seulement par ce moyen qu’on pourra dérober le sol social et militaire sous les pieds de Franco.

5. Pour les pays arriérés, la route pour combattre le fascisme est avant tout celle de la lutte révolutionnaire pour l’indépendance nationale et la transformation radicale des rapports agraires. Sans révolution agraire, il n’y a ni indépendance nationale ni moyen d’échapper au fascisme. Quiconque s’oppose à l’expropriation de la propriété foncière et des ressources nationales au bénéfice des paysans et du peuple dans son ensemble fait le jeu du fascisme. De vagues généralités sur l’amitié et la démocratie ne suffisent pas. On doit avoir une position claire : ou avec les magnats du Capital et leur « démocratie » de façade, ou avec la véritable démocratie des ouvriers, des paysans et des peuples opprimés.



Le socialiste ou démocrate mexicain, qui croit pouvoir faire confiance au « pacifisme » du bloc entre la bureaucratie stalinienne et la démocratie impérialiste, est, dans le meilleur des cas, remarquable pour sa cécité politique.

Des gens de l’espèce Lombardo Toledano qui cherchent à subordonner la classe ouvrière du Mexique au bloc entre le G.P.U. et les pacifistes impérialistes sont de véritables traîtres, non seulement aux intérêts du prolétariat mexicain mais aux intérêts nationaux du peuple mexicain.

Si le Mexique se laisse attirer dans le jeu politique de Lombardo Toledano, c’est-à-dire s’il se laisse volontairement utiliser comme petite monnaie dans les affaires entre le Kremlin et la Maison-Blanche, cela signifierait la destruction, non seulement de la démocratie mexicaine, mais de l’indépendance nationale du pays.

Le peuple mexicain ne veut et ne peut pas permettre que les méthodes utilisées en Espagne soient transférées sur son sol — ni les méthodes de Franco, ni celles de Staline.

La main dans la main avec des millions d’opprimés, de races non blanches, la main dans la main avec des centaines de millions d’ouvriers des pays impérialistes, les ouvriers et les paysans du Mexique lutteront pour la paix, la liberté, l’indépendance et le bien-être de leur pays comme le bonheur de l’humanité.