Le comportement de Frey

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Chers camarades,

Vous avez déjà certainement reçu la lettre de la Kommunistische Partei Oesterreichs/Opposition en date du 3 mai 1930 et signée du camarade Frey. Je pense qu'il ne faut pas accorder trop d'importance à cette réponse car elle montre à l'évidence avec quelle légèreté le camarade Frey formule des accusations sans la moindre raison valable. Je n'aurais moi-même pas insisté là-dessus si cela se produisait pour la première fois. Malheureusement ce n'est pas le cas. Depuis que je suis en contact avec le camarade Frey, il a toujours eu cette tendance à considérer que l'Opposition russe et moi-même avions des protégés à Vienne et ailleurs. Je lui ai fait savoir il y a quelques mois, par plusieurs longues lettres très exhaustives, que toutes ses suppositions et ses soupçons, qui prennent hélas assez souvent la forme d'insinuations, étaient dépourvues de tout fondement. Mais mes explications pourtant parfaitement claires n'ont nullement empêché le camarade Frey de renouveler ses affirmations précédentes. Etant donné que, malgré ses rétractations formelles dans sa lettre du 3 mai, j'ai toutes raison de craindre que le camarade Frey reprenne demain ses mêmes affirmations, et sachant de plus que de tels procédés risquent d'avoir un effet encore plus déplorable à l'échelle nationale qu'à l'échelon international, je me vois contraint d'élever là une protestation formelle et énergique dont je souhaite que, pour l'instant du moins, elle reste dans le cadre limité du Secrétariat International et de la direction de la KPOe/ Opposition.

En ce qui concerne les questions ayant trait au passé, on ne peut y apporter aucune réponse schématique et ayant valeur universelle. L'Opposition russe n'a jamais exigé des autres groupes qu'ils approuvent l'ensemble de son activité. Elle s'est toujours limitée, pour ce qui est des critères d'unification, aux questions politiques fondamentales tant du passé que de l'actualité. Il faut toujours s'efforcer de réduire au minimum le nombre de ces questions, c'est-à-dire qu'il ne faut s'attacher qu'aux problèmes tactiques les plus clairs et les plus fondamentaux.