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Special pages :
La nouvelle Sainte-Alliance (1848)
Auteur·e(s) | Friedrich Engels Karl Marx |
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Écriture | 30 décembre 1848 |
Neue Rheinische Zeitung n° 183, 31 décembre 1848
Cologne, 30 décembre.
Tout le monde sait maintenant qu'une nouvelle « Sainte-Alliance » a été conclue il y a déjà plusieurs mois entre la Prusse, l'Autriche et la Russie. Le traité lui-même sera bientôt tiré de l'ombre et rendu public. L'âme de cette alliance des princes « par la grâce de Dieu et du knout », c'est la Russie. En revanche toute la politique et la diplomatie russes reposent, à de rares exceptions près, sur les épaules d'Allemands ou de Russes d'origine allemande. Partout où l'absolutisme et la contre-révolution sont en action, nous trouvons toujours, il est vrai, des Allemands, mais nulle part autant que dans la diplomatie russe, ce centre de la contre-révolution permanente. C'est d'abord le comte Nesselrode, un hébreu allemand, puis le baron von Meyendorf, d'Estonie, ambassadeur à Berlin, et son adjoint, l'aide de camp de l'Empereur, le colonel comte Benkendorff, Estonien lui aussi. En Autriche travaille le comte Medent, de Courlande, et plusieurs de ses adjoints, tous Allemands, parmi lesquels un M. von Fonton. Le baron von Brunnow, de Courlande également, ambassadeur de Russie à Londres, sert d'intermédiaire et de conciliateur entre ... Metternich et Palmerston. À Francfort enfin, le baron von Budberg, de Livonie, remplit les fonctions de chargé d'affaires russe. Ce sont là quelques exemples. Nous pourrions en citer encore des douzaines, sans parler des créatures du tsar de Saint-Pétersbourg qui se trouvent en Allemagne à des postes élevés et supérieurs, en même temps qu'à la solde également élevée de la Russie.
Le rôle que joue l'archiduchesse Sophie, l'actuelle reine-mère, dans le camp des ennemis du peuple et de la Sainte-Alliance, est trop notoire pour qu'on s'y attarde. Mais Sophie elle-même est à son tour puissamment influencée par la grande-duchesse Hélène, épouse du grand-duc Michel et fille du prince Paul de Wurtemberg. Hélène sert de lien intime entre Nicolas, Sophie et l'archiduc Louis, de si mauvaise réputation.
Ce sont ces personnages qui ont établi de concert, il y a des mois, le plan suivant lequel l'empereur d'Autriche épousera la fille unique[1] du couple princier afin que la nouvelle Sainte-Alliance soit soudée indissolublement et que la Russie approche de son but, l'établissement en Allemagne de la domination totale du knout.
- ↑ Il s'agit respectivement de François-Joseph et de Catherine.