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Special pages :
La crise ministérielle, 10 juillet 1848
Auteur·e(s) | Karl Marx |
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Écriture | 9 juillet 1848 |
Cologne, 9 juillet
Avec beaucoup de ténacité, le ministère Hansemann recule sa dissolution de quelques jours. Le ministre des Finances, notamment, semble trop patriote pour vouloir laisser à des mains inexpérimentées l'administration du trésor de l'État. Pour parler en termes parlementaires, le ministère a été dissous et pourtant il continue à avoir une existence de fait. À Sans-Souci, il semble qu'on ait pris encore une fois la décision de tenter de le prolonger. L'Assemblée ententiste elle-même, à chaque instant sur le point de porter au ministère le coup fatal, se reprend l'instant suivant, s'effraie de ses propres convoitises, et la majorité semble pressentir que si le ministère Hansemann n'est pas encore selon son cœur, un ministère selon son cœur est en même temps le ministère de la crise et de la décision. C'est ce qui explique ses hésitations, ses inconséquences, ses sorties acerbes, ses brusques repentirs. Et le ministère d'action accepte, avec une sérénité imperturbable et presque cynique, une existence qu'on lui prête, qui est remise à chaque instant en question, une existence humiliée, se nourrissant des aumônes de la faiblesse.
Duchâtel ! Duchâtel ! Inévitable, retardée à grand peine de quelques jours seulement, la chute de ce ministère sera aussi peu glorieuse que son existence. La correspondance de Berlin dans notre numéro d'aujourd'hui permettra au lecteur de mieux juger cette existence. Nous pouvons d'un mot, dépeindre la séance « ententiste » du 7 juin. L'Assemblée berne[1] le ministère Hansemann, elle se donne le plaisir de lui infliger des semi-défaites, il courbe la tête, mi-souriant, mi-grognant, mais quand il s'en va, la haute Assemblée lui crie : « Ne nous en veuillez pas ! » et le stoïque triumvirat Ransemann-Kühlwetter-Milde murmure en réponse : Pas si bête ! Pas si bête !.
- ↑ Jeu de mots intraduisible; berner, se dit en allemand « haenseln », ce qui évoque le nom du ministre Hansemann.