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Special pages :
L’Espagne, Staline et Ejov
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
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Écriture | 4 mars 1939 |
Ejov, l’ancien chef du G.P.U., est tombé en disgrâce pour plusieurs raisons. Mais il ne fait aucun doute que les événements d’Espagne sont liés à sa chute. La déroute des armées du gouvernement républicain, qui a été amenée avec la participation directe et très active du G.P.U., constitue un danger très grave tant pour le G.P.U. lui-même que pour ses maîtres du Kremlin.
Les crimes innombrables commis dans la péninsule ibérique par les crapules internationales au service de Staline doivent inévitablement être portés maintenant au grand jour. Des centaines et des milliers de témoins, victimes, participants sont maintenant en train de partir et de fuir l’Espagne dans toutes les parties du monde. Ils emporteront partout avec eux leur témoignage sur les crimes du G.P.U. en Espagne. La vérité sera à la portée de larges cercles de la population dans tous les pays.
Si les républicains l’avaient emporté, nombreux auraient été ceux qui auraient eu tendance à pardonner les crimes de Staline : « On ne traduit pas les vainqueurs en jugement ». Mais il est devenu tout à fait clair maintenant que les meurtres infâmes de révolutionnaires n’ont servi qu’à faciliter la victoire de Franco. Les bandeaux vont tomber des yeux de plus d’un aveugle.
Poursuivant sa méthode traditionnelle, Staline, en révoquant Ejov à temps, a voulu dire : « C’est Ejov qui est coupable de tout cela, pas moi ! » Mais, après tout cela, qui croira cette astuce poltronne qui ressemble de plus en plus à de la stupidité ? Pour ses crimes en Espagne, Staline personnellement doit des comptes à la classe ouvrière mondiale — tant pour la perfide politique de l’I.C. que pour la politique d’assassinats du G.P.U.
Presque dans chaque pays du monde il y a aujourd’hui des hommes qui sont passés, d’une façon ou d’une autre, entre les mains du G.P.U. Après le massacre d’Espagne, leur nombre s’est considérablement accru. Quand ils sont obligés de libérer leur victime de ses menottes, les agents du G.P.U. leur disent d’habitude : « Souviens-toi que nous avons le bras long ! » La peur qu’inspire cette menace scelle bien des bouches.
Nous devons maintenant faire tout notre possible pour que les gens terrifiés prennent la parole. Nos camarades, dans tous les pays, doivent expliquer à toutes les anciennes victimes et demi-victimes du G.P.U. que c’est leur devoir immédiat de dire tout ce qu’ils savent. Leurs parents en U.R.S.S. n’auront pas à en souffrir si les révélations ont un caractère massif. Les organisations de la IVe Internationale peuvent et doivent leur donner ce caractère massif. A présent, il s’agit là d’une tâche extrêmement urgente dans la lutte contre la mafia stalinienne internationale.