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Special pages :
L'affaire Josephy. Lettre à Albert Goldman, 25 juillet 1938
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
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Écriture | 25 juillet 1938 |
Cher Ami,
Je n'ai encore reçu aucune réponse de l'éditeur de la revue Ken[1]. Il est possible qu'il ne se rende pas compte de l'importance de toute cette affaire. Le G.P.U. est en train d'accuser à Barcelone des révolutionnaires sincères des crimes les plus absurdes et de les amalgamer avec des espions, des agents de Franco[2] etc. Il n'est pas nécessaire d'insister sur le caractère des impostures staliniennes parce qu'elles sont analysées de façon exhaustive dans le verdict de la commission Dewey (Not Guilty, rapport de la commission d'enquête sur les procès de Moscou).
Les actions de M. Josephy constituent une imposture littéraire qui sert les intérêts des organisateurs de l'imposture judiciaire. M. Josephy connaissait très bien l'importance de cette affaire. Il dit dans son article : « Mis au pied du mur par les sympathisants de Staline, ses (de Trotsky) seuls moyens de défense sont d'être interviewé et que ses déclarations soient correctement citées dans la presse internationale. » C'est là une question du plus grand intérêt politique et moral, pas seulement mon affaire, mais celle de centaines et de milliers de gens. L'imposture littéraire est ici plus évidente que jamais auparavant.
Vous avez entre vos mains l'engagement signé de M. Josephy de publier intégralement mes déclarations ou ne pas les publier du tout. Je crois que M. Josephy a consciemment abusé l’éditeur de Ken. L'éditeur peut corriger sa confiance injustifiée en M. Josephy en publiant immédiatement ma lettre. Autrement je devrai défendre mes intérêts politiques et moraux par d'autres moyens.
- ↑ Cf. Lettre du 28.6.1938 .
- ↑ Francisco Franco y Bahamonde (1892‑1975), officier de carrière qui avait servi dans la guerre du Rif, était chef d'état‑major de l'armée pendant le bienio negro, et fut envoyé aux Canaries par le gouvernement de Front populaire qu'il avait proposé au président de balayer. Il continua à conspirer et devint le « caudillo » des forces nationalistes insurgées.