L'Histoire du bolchevisme dans le miroir du comité central

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Nous publions ci-dessous l’histoire du comité central du parti bolchevique sous forme statistique. Ces tableaux soigneusement compilés d’après les données publiées par la presse soviétique sont suffisamment éloquents en eux-mêmes. Mais il n’est pas superflu d’y ajouter, en introduction, un bref commentaire

A partir du 6e congrès du parti (juillet 1917) il s’est tenu treize congrès en vingt-deux ans. Huit mois passèrent entre le 6e et le 7e. Les six suivants furent convoqués à un an d’intervalle ; de plus, sous Lénine, cet intervalle, fixé dans les statuts du parti, fut très rigoureusement respecté. Ensuite, cette règle fut violée. Le 12e congrès fut réuni en avril 1923 et le 13e se tint en mai 1924, soir avec un mois de retard. Le congrès suivant, le 14e, ne se tint qu’en décembre 1925, soit un an et demi plus tard. Le 15e congrès, au cours duquel l’Opposition de gauche fut exclue du parti, se tint en décembre 1927, soit deux ans après le 14e. Le 16e congrès ne fut convoqué qu’après un intervalle de deux ans et demi, en juin 1930. Mais même cet intervalle a été trouvé trop court : le 17e congrès du parti a été convoqué au bout de trois ans et huit mois. Enfin, le dernier, le 18e, s’est tenu en mars de cette année, plus de cinq ans avant le précédent.

Cet allongement des intervalles n’a pas, bien entendu, été le fruit du hasard. Pendant les années de révolution et de guerre civile, le parti jugeait possible de respecter ses propres statuts : le comité central restait un organisme soumis au contrôle du parti. Le C.C. a commencé à s’élever au-dessus du parti en même temps que la bureaucratie soviétique s’élevait au-dessus de l’État ouvrier. Le contrôle du parti, même soumis à la terreur, devint un fardeau trop pénible pour le C.C. Les intervalles entre les congrès furent désormais de plus en plus déterminés par les exigences administratives du noyau dirigeant dans le C.C., c’est-à-dire la clique de Staline. Ainsi le retard de six mois dans la convocation du 14e congrès était-il dû à la lutte à l’intérieur de la «troïka» Staline-Zinoviev-Kamenev. Avant de se présenter devant le congrès, Staline devait s’assurer de la majorité dans les provinces. Il ne s’agissait plus de résoudre des questions controversées ni d’exercer un contrôle sur le C.C., mais de donner le sceau de l’approbation à des faits accomplis. Le 15e congrès avait pour unique objectif de dresser le bilan de l’écrasement de l’Opposition de gauche. La date de sa convocation a été déterminée par cette tâche. Il en fut de même avec le 16e congrès, mais cette fois en rapport avec l’opposition de droite. Le 17e congrès ne fut convoqué qu’après que la crise dans la collectivisation eut dépassé le stade le plus critique et quand le comité central fut à même de présenter quelques données « rassurantes ». Finalement, le 18e congrès n’a été convoqué qu’après que les purges de Iagoda, Ejov et Beria eurent réussi à extirper l’opposition, terroriser le parti et reconstituer l’appareil dirigeant dans l’État et dans l’armée. Les relations entre le parti et l’appareil ont été complètement inversées.

Le choix du personnel du C.C. n’a pas été laissé au hasard mais résulte d’années de travail, de mises à l’épreuve, de sélection. Il était bien normal qu’un noyau stable se forme au sein du comité central qui était réélu tous les ans. Le C.C. se renouvelait d’une part par le décès des plus vieux et, de l’autre, par l’arrivée au premier plan de forces plus jeunes. De façon générale, comme on peut le voir dans le tableau n° 1, 60 à 86 % des membres de l’ancien C.C. entraient au nouveau, ce jusqu’au 17e congrès. Il faut tout de suite faire une réserve : ces pourcentages ne donnent pas, à eux seuls, une représentation exacte de la réalité du mécanisme de renouvellement du C.C. Au cours des sept derniers congrès — du 6e au 12e — c’est toujours le même noyau qui était réélu et les changements dans la composition du C.C. se réduisaient à l’entrée d’éléments nouveaux éprouvés et sélectionnés. Le 13e congrès marqua un point de rupture. Dans la première période de Thermidor, les changements dans le caractère politique de l’état-major bolchevique ont été atteints par une expansion artificielle du comité central, c’est-à-dire en diluant les vieux révolutionnaires parmi les nouveaux fonctionnaires reconnaissants de leur carrière rapide et fermement accrochés aux basques du secrétaire général. Jusqu’en 1923, le nombre des membres du C.C. varia entre 15 et 27. A partir de 1923, il fut porté d’abord à 40, puis à 71. La clique de Staline trouva d’abord plus simple d’introduire au C.C. des novices dociles ou à demi-dociles, que d’exclure tout de suite le noyau de base du parti de Lénine. Vers la fin de 1927, on atteignit une stabilisation en ce qui concerne le nombre des membres, mais alors commença l’éviction du noyau de vieux bolcheviks. Cependant, même parias, ces derniers représentaient un danger politique. La IVe Internationale représentait un danger bien plus grand encore. Staline « combina » à sa manière ces deux dangers pour pouvoir les combattre par l’intermédiaire de Iagoda et d’Ejov. L’éviction des vieux bolcheviks, comme celle des révolutionnaires de la nouvelle génération, fit place à leur liquidation physique.

Le tableau n° 1 est nécessairement abstrait et ne rend pas compte de ces processus complexes. I! ne donne que les proportions dans lesquelles chaque C.C. a été renouvelé. Comme nous l’avons dit, 60 à 86 %, 6 % des membres du C.C. sont réélus au C.C. suivant et ce jusqu’à un certain moment. Mais au cours des cinq dernières années, cette continuité est violemment bouleversée. Le 18e congrès, qui s’est tenu en mars de cette année, n’a récupéré que 22,5 % des membres du C.C. précédent! Ainsi, le personnel du C.C. qui avait, les années précédentes, écrasé l’Opposition de gauche, puis l’Opposition unifiée, puis l’opposition de droite et assuré le monolithisme total du parti de Staline, se révéla ainsi avoir été constitué, pour plus des trois quarts, de traîtres, de félons, ou de simples « ennemis du peuple ».

Le tableau n° 2 donne le nombre des membres de chacun des douze C.C. précédents qui ont été conservés dans la composition du comité central actuel ; il indique aussi quel fut le sort de ceux qui furent remplacés. Prenons par exemple le comité central élu en août 1917 qui dirigea la révolution d’Octobre. Cet état-major historique comprenait vingt-et-un membres. Aujourd’hui, il en subsiste un seul dans les instances supérieures du parti : Staline. Sept sont morts de maladie ou tombés aux mains de leurs ennemis (nous n’engagerons pas la discussion là-dessus), trois ont disparu pendant les purges, trois autres ont été liquidés politiquement — et peut-être aussi physiquement ; en tout, treize d’entre eux, soit presque 62 % des membres de l’état-major d’Octobre se sont révélés être des « ennemis du peuple », Staline donne ici la confirmation statistique sut generis de la vieille théorie de Milioukov-Kerensky selon laquelle la révolution d’Octobre était l’œuvre des agents de l’état-major allemand.

Le 10e congrès, tenu en mars 1921, qui lança la « Nouvelle Politique économique » (Nep), élut un comité central de 24 membres. Actuellement, cinq d’entre eux, soit environ 20 %, participent encore à la direction du parti. Quinze, soit 62,5 %, ont été liquidés physiquement et politiquement. Le 13e congrès, qui exclut les « trotskystes » en décembre 1927, élégit un comité central de 71 membres. Aujourd’hui, il n’en reste que dix à la direction du parti, soit 14 % ; cinquante ont été liquidés, soit plus de 70 %. Des membres du C.C. établi par le 16e congrès (1930), 76 % ont été exterminés politiquement et physiquement. Enfin, sur 71 membres du C.C. élu par le 17e congrès en 1934, seize seulement sont encore dans la direction ; quarante-huit ont été liquidés, soit 67,6 %. On ne peut encore prévoir comment et dans quelle proportion le comité central actuel sera épuré, mais son horoscope est bien sombre !

L’épuration a été encore plus dévastatrice parmi les candidats. Au dernier congrès, moins de 12 % des candidats au C.C. précédent ont été réélus; 86,7 % d’entre eux ont été liquidés physiquement et politiquement. La loi est toujours la même pour presque tous les congrès : la proportion des candidats réélus diminue tandis que celle des candidats liquidés est beaucoup plus importante que la proportion correspondante parmi les titulaires. Ce fait est d’un exceptionnel intérêt : le sort des candidats, recrutés parmi les nouveaux cadres du parti, indique la direction que prend la nouvelle bureaucratie du parti. Malgré l’affirmation toujours réitérée que la jeunesse est inconditionnellement « loyale » à Staline, il se trouve que la proportion de « trapitres », de « félons » et d’éléments peu sûrs est plus importante parmi les cadres jeunes que dans le personnel de la vieille garde. C’est là le témoignage irréfutable des chiffres ! Cependant, la différence réside en ce que les « criminels » dans la vieille garde étaient le plus souvent coupables d’attachement à la tradition révolutionnaire, tandis que les « criminels » de la jeune bureaucratie vont encore plus résolument que Staline lui-même dans le sens de la société de classes. Mais les premiers comme les seconds sont dangereux !

Les changements dans la composition du comité central ont été accompagnés de changements plus profonds encore de son rôle. Le vieux C.C. bolchevique était le dirigeant incontesté du parti, et il était très consciencieux à l’égard des questions théoriques et de l’opinion des ouvriers. Le C.C. actuel n’a plus aucune signification indépendante. Il est choisi comme auxiliaire du noyau dirigeant et celui-ci le modifie à sa guise entre deux congrès. Les changements dans la composition du C.C. sont effectués par l’appareil ou, plus précisément, par certains départements « secrets » de cet appareil, avant tout le G.P.U. Parmi les 71 membres de l’actuel C.C., on trouve Beria, le chef du G.P.U. et Vychinsky, l’ancien procureur général, aujourd’hui adjoint de Molotov. Dans le meilleur des cas, le passé de Beria dans le parti est obscur. Celui de Vychinsky est, lui, tout à fait clair : il a rejoint les mencheviks à tous les moments « héroïques » de sa carrière, alors qu’il était impossible de ne pas appartenir à un parti « de gauche », mais, pour l’essentiel, il était avocat du trust du pétrole. Il est apparu dans l’arène soviétique au moment de l’écrasement de l’opposition trotskyste. Cet individu n’est pas devenu un laquais bonapartiste. Il est né ainsi. Staline ne s’appuie pas sur le comité central, mais sur Beria, Vychinsky et leurs assistants, devant lesquels les membres ordinaires du C.C. tremblent.

Parmi les diplomates, on trouve dans le C.C. Litvinov et Potemkine. Litvinov est un vieux bolchevik qui est membre du parti depuis sa création. Potemkine est un ancien professeur bourgeois qui a rejoint les bolcheviks après leur victoire et qui était à juste titre méprisé par tous ceux qui le connaissaient, comme un courtisan déclaré et importun. Aujourd’hui, non seulement Potemkine a remplacé Litvinov à la tête du corps diplomatique, mais il joue également un rôle bien plus important dans la ligne du parti que Litvinov. Parmi les vieux militaires au comité central, on trouve Boudienny, qui n’a aucune attache particulière avec le parti et, parmi les candidats, l’ancien général Chapochnikov. La physionomie politique de ce dernier peut être caractérisée par le fait que, pendant la guerre soviéto-polonaise, le chef du département de la Guerre de l’époque suspendit la publication du périodique Voiennoié Delo (Affaires militaires), dans lequel Chapochnikov avait écrit un article particulièrement grossier et chauvin dans le style du bon vieux temps du tsar (les « Polonais intrigants », etc.) En tant que militaire, Chapochnikov manque totalement d’envergure : c’est un fonctionnaire docile de l’état-major général tsariste, et rien de plus; sa personnalité politique n’appelle aucun commentaire. Survivant de la purge qui a exterminé la fleur de l’état-major, Chapochnikov est aujourd’hui, avec Potemkine, un personnage symbolique du comité central stalinien.

Le comité central en tant que tel est un mythe à plusieurs têtes. Il va sans dire que les questions les plus importantes, comme sa propre épuration, ne peuvent pas y être discutées, dans la mesure où 32,4 % de ses membres ne peuvent prendre la décision d’en exterminer 67,6 %. Ces questions sont tranchées par le super-Comité central : Staline, Iagoda, Ejov, Vychinsky. Le sort du parti ne dépend pas plus du C.C. que le sort du C.C. ne dépend du parti.

Le bureau politique, à son tour, ne dépend pas du tout du C.C. C’est démontré de la façon la plus évidente par le fait que le bureau politique n’a subi relativement que peu de changements au cours de l’ère stalinienne, alors que le comité central qui F « élit » est périodiquement exterminé. Mais ce bureau politique immuable joue lui-même le rôle de potiche plus ou moins stable. Il n’a aucun pouvoir. A la différence du comité central, le bureau politique est composé en majorité de vieux-bolcheviks. Parmi eux, seul Staline a été membre du bureau politique sous Lénine ; Kalinine a été candidat pendant un temps. La plupart des autres, comme Molotov, Andreiev, Vorochilov, Kaganovitch et Mikoyan, ne sont nullement des jeunes dont les talents se sont épanouis récemment. Ils étaient suffisamment bien connus, il y a quinze ou même vingt ans; mais c’est précisément pour cette raison que l’idée n’est jamais venue à personne qu’ils étaient capables de diriger le parti. On les a gardés au bureau politique d’abord parce qu’ils sont tout à fait dociles et ensuite parce que, sous leur allure « vieux bolcheviks », ils servent de couverture aux aventuriers du genre de Vychinsky, Beria, Potemkine et autres. Sur chaque question importante, Staline met son bureau politique devant le fait accompli.

Pour résumer, on peut tirer des deux tableaux ci-dessous deux conclusions extrêmement importantes :

1. Ce qu’on appelle aujourd’hui le « monolithisme » du parti a acquis un contenu politique et social qui est diamétralement opposé au bolchevisme. Un vrai parti bolchevique s’enorgueillit de son unanimité, mais seulement au sens où il groupe l’avant-garde ouvrière sur la base d’un programme révolutionnaire irréductible. Le parti se démarque de toutes les autres tendances sur la ligne de la lutte des classes prolétarienne. Ce qui caractérise le parti stalinien, c’est que la politique prolétarienne y a été systématiquement changée en politique de défense de couches privilégiées (koulaks, nepmen, bureaucrates pendant la première période, bureaucrates, aristocratie ouvrière et kolkhozienne pendant la seconde). Ce glissement d’ordre social est intimement lié à la refonte du programme entier tant en politique intérieure qu’en politique mondiale (la théorie du socialisme dans un seul pays, la lutte contre l’égalité, la défense de la démocratie impérialiste, les fronts populaires, etc.). L’appareil dirigeant adapte systématiquement le parti et ses institutions à ce programme qui change, c’est-à-dire au service de couches sociales nouvelles et encore plus privilégiées. Les principales méthodes de cette adaptation sont les « purges » dictatoriales. Le monolithisme du parti ne signifie pas aujourd’hui son unité sur la base du programme prolétarien, mais sa docilité à l’appareil qui trahit ce programme. Les renouvellements de membres du C.C. ont reflété et continuent à refléter le déplacement social du parti, des opprimés vers les oppresseurs.

2. La deuxième conclusion est indissolublement liée à la première. Le langage indiscutable des chiffres réfute impitoyablement l’assertion, si courante chez les intellectuels démocrates, que « stalinisme et bolchevisme sont « une seule et même chose ». Le stalinisme n’est pas né comme un développement organique du bolchevisme, mais comme sa négation consommée dans le sang. Le processus de cette négation se reflète graphiquement dans l’histoire du comité central. Staline devait d’abord exterminer politiquement, puis physiquement les cadres dirigeants du bolchevisme afin de devenir ce qu’il est maintenant : un appareil des privilégiés, un frein au progrès historique, une agence de l’impérialisme mondial. Stalinisme et bolchevisme sont des ennemis mortels..…

Tableau N° 1

CongrèsDate

du Congrès

1. Membres du C.C.

2. Candidats

Ex-membres du C.C.

et candidats réélus

VIAoût 191721

4

VIIMars 191815

8

13

2

86,6 %

25,0 %

VIIIMars 191919

8

12

1

63,0 %

12,5 %

IXMars-avril 192019

12

13

3

68,4 %

25,0 %

XMars 192124

15

15

4

62,5 %

25,6 %

XIMars-avril 192227

19

20

7

74,0 %

36,8 %

XIIAvril 192340

17

24

10

60,0 %

58,8 %

XIIIMai 192453

34

37

10

69,8 %

29,4 %

XIVDécembre 192563

43

49

22

77,7 %

51,1 %

XVDécembre 192771

50

52

39

73,2 %

78,0 %

XVIJuin-juillet 193071

67

57

39

80,3 %

58,2 %

XVIIFévrier 193471

68

56

36

78,9 %

52,9 %

XVIIIMars 193971

68

16

8

22,5 %

11,7 %

Tableau N° 2

CongrèsDate du

Congrès

1. Membres

du C.C.

2. Candidats

Aujourd’hui à la

direction du parti

DécédésVictimes de Thermidor
Par

décision

judiciaire

Sui­ci­desDis­pa­rusLiquidés

politique­ment

Total général
Nb%Nb%Nb%
VIAoût

1917

21

4

1

4,8

7

33,3

7331369.9
224100,0
VIIMars

1918

15

8

2

13,3

5

2

33,3

25,0

53853.3
141675.0
VIIIMars

1919

19

8

2

2

10,5

25,0

3

2

15,8

25,0

91311473,7
121450,0
IXMars-avril

1920

19

12

3

2

15,8

16,6

3

3

15.8

25,0

101211368,4
43758,3
XMars

1921

24

15

5

20,8

4

3

16,6

20,0

71251562,5
3721280,0
XIMars-avril

1922

27

19

6

3

22.2

15,8

5

3

18,5

15,8

91421659,2
2651368,4
XIIAvril

1923

40

17

7

2

17,5

11,8

7

1

17,5

5,9

111952665,0
11391482,3
XIIIMai

1924

53

34

9

2

17.0

5,8

8

15,0

1011693667,9
319193294,1
XIVDécembre

1925

63

43

10

3

15,8

6,9

9

2

14,3

4,6

10117164469,8
4310213888,4
XVDécembre

1927

71

50

10

5

14.0

10.0

11

1

15,5

2,0

5325175070,4
3112284488,0
XVIJuin-juillet

1930

71

67

11

4

15.5

6,0

6

1

8,4

1,5

6425195476,0
721346292,0
XVIIFévrier

1934

71

68

16

8

24,0

11,8

6

1

8,4

1,5

11

8

1

2

24

20

12

29

48

59

67,6

86,7