Jouhaux et Toledano

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L’inimitable Léon Jouhauxa envoyé un télégramme à l’inimitable Lombardo Toledano. Sa dépêche pose une question menaçante : est-il vrai que le gouvernement du Mexique se prépare à céder des concessions pétrolières au Japon et à d’autres pays fascistes? Ce serait un renforcement de la puissance militaire des fascistes et mènerait à des catastrophes internationales; cela signifierait des villes pacifiques en flammes, un grand nombre de victimes, etc. Sur le ton d’un écolier pris en faute, [Lombardo] Toledano a répondu : « Non, non, le Mexique ne cédera jamais de telles concessions. » Très récemment, [Lombardo] Toledano s’écriait : « Non, le Mexique ne donnera jamais son pétrole aux fascistes. L’Angleterre ne peut pas survivre sans le pétrole mexicain, etc. » Ces messieurs croient qu’ils peuvent résoudre des problèmes économiques vitaux avec des déclarations creuses ! Si [Lombardo] Toledano avait juste un petit peu, disons, pas de sentiment révolutionnaire, mais de sentiment de dignité nationale (et les citoyens d’un pays opprimé devraient avoir une certaine dignité nationale), il aurait répondu à Jouhaux par la pointe de sa botte.

Jouhaux est un agent direct de l’impérialisme français et britannique. La France, à la suite de la Grande-Bretagne, boycotte le pétrole mexicain pour soutenir les actionnaires impérialistes contre un pays semi-colonial. La France et l’Angleterre utilisent leurs forces aériennes pour réprimer les mouvements de libération dans leurs colonies. Comment, dans ces conditions, Jouhaux ose-t-il ouvrir la bouche?

La lutte contre les atrocités fascistes et impérialistes en général, surtout la lutte contre le bombardement de villes pacifiques, ne peut être et ne sera conduite que par des ouvriers et paysans honorables qui n’ont pris aucune part à des actes criminels, directement ou indirectement. Mais Jouhaux — un chien au bout de la laisse impérialiste — comment ose-t-il se présenter en mentor du Mexique et en gardien de la morale ? C’est parce qu’il sait à qui il a affaire. Il ne traite pas [Lombardo] Toledano en représentant des masses ouvrières d’un pays opprimé, mais en agent du « Front populaire » français (hélas, décédé), c’est-à-dire en agent à disposition de l’impérialisme « démocratique ». Et Jouhaux ne se trompe pas.