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Intervention sur la question allemande au Ve Congrès de l’IC
BOUKHARINE — On s’est demandé ici s’il existe ou non une question allemande. On peut aussi bien répondre oui et non. La question allemande existe, car toutes les sections ont leurs questions d’organisation, leurs problèmes à résoudre. Dans un autre sens, elle n’existe pas, car la conjoncture politique n’est plus aussi aiguë qu’en octobre, et la crise du Parti est, semble-t-il, résolue.
Quelques camarades ont demandé : « Si nous avons des tendances social-démocrates, pourquoi ne nous exclut-on pas ? » C’est qu’il faut distinguer entre les social-démocrates et les tendances social-démocrates. Ces dernières, dans une situation critique, peuvent devenir très dangereuses, et notre devoir est de les étouffer dans l’œuf.
Je crois cependant que nous sommes maintenant assez grands pour ne plus rechercher si quelqu’un est de la droite ou de la gauche. Ce qu’il nous faut, c’est trouver une politique juste. Selon les cas, il faut s’orienter soit à gauche, soit à droite.
Les deux principaux problèmes qui se posent à nous sont ceux du front unique et du gouvernement ouvrier, en relation avec l’expérience saxonne.
Radek a raconté que des camarades, qu’il ne nomme pas, ont hésité à plusieurs reprises dans la question du front unique. J’étais au nombre. Mon point de vue primitif était erroné. Nous exagérions les dangers sans voir assez les avantages. C’est Lénine qui avait raison.
Est-il vrai, maintenant, qu’il est parmi nous des camarades qui souhaitent l’abandon de la tactique du front unique ? Je crois que ces camarades n’existent que dans l’imagination de Radek. Nous combattons seulement une certaine interprétation de cette tactique.
Passons maintenant au Gouvernement ouvrier. Les gouvernements ouvriers peuvent être de nature très différente. Même un gouvernement ouvrier réalisant la véritable dictature du prolétariat peut avoir des formes très variées. Je citerai comme exemple les dictatures russe et hongroise. Il est hors de doute qu’il y avait en Hongrie un gouvernement ouvrier de dictature, qu’en Russie également, lorsque les socialistes-révolutionnaires de gauche siégeaient avec nous au gouvernement, nous avions également une dictature prolétarienne. Or, tandis qu’en Hongrie cette situation a favorisé les social-démocrates, en Russie nous avons renforcé notre Parti, miné au contraire les forces de nos « alliés ». L’essentiel dans un Gouvernement ouvrier consiste à développer la situation, et non à la refréner.
Brandler a dit : « Nous voulions gagner du temps pour préparer. » Mais cela n’aurait de sens que si on avait fait quelque chose pendant ce temps. Là est toute la faute. Nous ne pourrons jamais oublier les discours qui ont été tenus en l’honneur de « la constitution », nous ne pourrons jamais oublier que l’indemnisation de la famille royale de Saxe a été mise à l’ordre du jour. Radek dit : « Cela dépend de la conjoncture parlementaire. » Mais si vous êtes d’avis que la conjoncture parlementaire peut tout excuser, vous ne deviez pas être, en 1914, contre le vote des crédits de guerre.
Notre Centrale allemande, en octobre, a mené une politique qui rendait impossible le développement de la révolution. Nous ne reprochons pas à ces camarades de n’avoir pas cherché à instaurer la dictature du prolétariat, mais de ne pas avoir tout fait pour s’y préparer.
Peut-on affirmer que nos fautes sont liées avec les fautes antérieures ? Il n’est pas douteux que la question de l’utilisation de l’État démocratique bourgeois, telle que Brandler l’a formulée à Konde, est en connexion avec ces fautes.
Il n’est pas douteux que le trouble intérieur du Parti a joué un rôle dans la défaite d’octobre. La principale condition nécessaire pour que la Centrale du Parti puisse diriger la lutte, est de jouir d’une autorité suffisante. Ce n’était pas le cas en octobre.
Encore quelques mots sur la situation générale de l’Internationale Communiste. La crise qui a surgi au cours de l’année passée n’est pas un phénomène accidentel. Il y a une connexion entre la crise russe et les crises allemande, bulgare, française, etc. Les causes de ces crises ont été de deux sortes. Le contact avec les couches petites-bourgeoises a eu pour conséquence certaines tendances petites-bourgeoises au sein de nos Partis. D’autre part, nos défaites de Bulgarie, d’Allemagne, etc., n’ont pas manqué d’avoir leur répercussion. Cette période de crises sera surmontée. C’est dans la lutte contre les déviations que se forment les véritables Partis bolchevistes.