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Special pages :
Interdiction de l'Assemblée des Conseils municipaux rhénans
Auteur·e(s) | Friedrich Engels |
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Écriture | 2 mai 1849 |
Neue Rheinische Zeitung n°288, 3 mai 1849
Cologne, le 2 mai.
Nous sommes particulièrement satisfaits d'annoncer à nos lecteurs que l'Assemblée composée de délégués des Conseils municipaux de la province rhénane, et annoncée par le très honorable Conseil municipal de la ville a été interdite sur un simple ordre du gouvernement[1] . Les « bons citoyens » qui, en septembre, ne « se sentaient plus d'aise » lors de l'interdiction des assemblées des démocrates[2] peuvent adresser à présent leurs remerciements à leurs seigneurs et maîtres. Du moins en septembre 1848, le droit de réunion des démocrates leur fut retiré par l'honette (sic) pouvoir de l'état de siège; en revanche, le droit de réunion du Conseil municipal de Cologne est mort d'un coup de pied alors que le terrain juridique était au plus beau de sa floraison.
- ↑ Le I° mai 1849 à Cologne les quotidiens du matin publiaient un appel du Conseil municipal de la ville de Cologne où ils invitaient toutes les communes de la province rhénane à délibérer le 5 mai suivant sur la nouvelle situation en Prusse, après la dissolution de la seconde Chambre. Le gouvernement prussien interdit cette réunion. L'interdiction parut le 2 mai 1849 dans le n° 104 de la Kölnische Zeitung (deuxième édition). Là-dessus le Conseil municipal de Cologne se réunit à nouveau et décida à l'unanimité de ne pas en tenir compte. Il lança simultanément une nouvelle invitation aux conseillers municipaux, les priant de se rassembler le 8 mai 1849 dans la grande salle du casino de Cologne. Au jour dit, environ cinq cents conseillers municipaux, provenant de trois cents communes, se rassemblèrent et adoptèrent une résolution qui se prononçait pour la Constitution d'empire du 28 mars 1849, pour la convocation des Chambres, et contre le gouvernement Brandenburg-Manteuffel. En outre, au cas où l'on ne tiendrait pas compte des exigences des Conseils municipaux rhénans, la résolution menaçait la Prusse de la sécession de la province rhénane. Cette menace resta platonique, étant donné le progrès continuel de la réaction en Prusse et en Allemagne.
- ↑ Le 26 septembre 1848, les autorités de Cologne, effrayées de l'essor du mouvement démocratique et révolutionnaire, déclarèrent l'état de siège « pour la protection de la personne et de la propriété ». Un ordre du gouvernement de la place interdisait toute réunion et toute activité des associations ayant « des buts politiques et sociaux »; la milice civique fut dissoute et dut livrer ses armes. Des Conseils de guerre furent institués et la parution de la Nouvelle Gazette rhénane et d'autres journaux démocratiques fut interdite.