Il faut tourner. Lettre à Walter Dauge, 25 juin 1938

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Cher Camarade Dauge ,

A peine a‑t‑on lu la nouvelle de votre rétablissement[1] qu'on trouve de nouveau dans les procès‑verbaux la nouvelle d'une prochaine opération, de l'appendicite. Vraiment, c'est désolant. Nos camarades subissent des coups de tous les côtés, même dans leurs propres intestins. J'espère bien que l'opération est déjà accomplie[2] avec succès et que vous êtes en voie de rétablissement.

Je joins la copie d'une lettre écrite pour votre prochain congrès. Je serais bien heureux d'avoir quelques mots de vous avec votre appréciation de la situation générale. Je persiste à croire qu'il y avait deux facteurs qui paralysaient le parti : la fausse politique syndicale dans le Borinage et la fausse politique générale de Vereeken . Un tournant décisif, radical, je pourrais dire héroïque, est nécessaire. C'est la tâche du congrès.

Le sort de Vereeken montre qu'on ne peut pas jouer impunément avec les principes. Vereeken faisait de l'escrime, ne prenait lui-même qu'à moitié au sérieux ses critiques et ses extravagances. Mais ces jeux de cache‑cache avec les idées ont leur propre logique. Ses partisans prenaient tout cela au sérieux et arrivèrent ainsi à la conclusion que notre politique était « centriste ». C'est par ce procédé que Vereeken a réussi à s'isoler de tous côtés. Se trouvant dans un cul‑de‑sac, il a fait un geste de désespoir. Une grande leçon !

Mes meilleurs souhaits pour votre santé.

  1. Dauge souffrait d'une maladie d'estomac.
  2. Vereeken avait démissionné le 8 juin.