Huit Ministres

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🔍 Voir aussi : Un nouveau massacre (1938).

Je disais hier qu’il n’y avait pas moins de sept anciens membres du gouvernement central soviétique sur le banc des accusés. Aujourd’hui, après un examen plus attentif des noms, je constate qu’en dehors de l’auteur de ces lignes, il y a, parmi les accusés, huit anciens ministres, dont l’ancien chef du gouvernement, Rykov.

Boukharine, qui est dénué de toute capacité d’administrateur, n’a jamais fait partie du gouvernement, mais, en tant que membre du bureau politique et chef de l’Internationale communiste après la disgrâce de Zinoviev en 1926, il occupait une position infiniment supérieure à celle d’un ministre. Et tous ces gens, semble-t-il, n’avaient d’autre objectif que d’humilier l'U.R.S.S. et de la démembrer!

Indépendamment des autres crimes dont nous parlerons plus tard, les nouveaux inculpés sont également accusés du meurtre de Kirov. Rappelons que Kirov, agent de Staline à Leningrad, a été assassiné le 1er décembre 1934 par Nikolaiev, un jeune communiste inconnu, apparemment pour des motifs personnels et, de toute façon, comme le montrent les sources soviétiques elles-mêmes, avec la participation directe du G.P.U. Immédiatement après le meurtre de Kirov, cent-quatre « Gardes Blancs » qui étaient censés être venus de l’étranger pour commettre des actions terroristes, ont été fusillés sans procès.

Bien que les noms des cent-quatre n’aient pas été révélés, on sait qu’il y a parmi eux des Bulgares, des Hongrois et des Polonais qui étaient membres de l’Opposition dans le Comintern. Ensuite, le « Centre » de Leningrad du groupe Zinoviev a été accusé du meurtre de Kirov et treize hommes ont été passés par les armes. Après cela, le « centre zinoviéviste-trotskyste » a été accusé du même crime et seize personnes fusillées, sans compter ceux qui ont été exécutés au cours de l’instruction par le G.P.U. lin janvier de l’année dernière, le « centre trotskyste parallèle » (Radek, Piatakov et autres) a été accusé du meurtre de Kirov et treize des accusés ont été passés par les armes. Enfin, nous apprenons aujourd’hui que l’Opposition de droite (Rykov, Boukharine) avait également participé au complot pour assassiner le même Kirov. Ainsi, tous les dirigeants du parti bolchevique, des hommes d’une grande expérience politique et révolutionnaire dont les noms sont connus du monde entier, ont, pendant des années, organisé des centres terroristes « principaux », « unifiés » et « parallèles », et chacun de ces centres a comploté le meurtre du même agent stalinien de second ordre, Kirov, dont le nom n’a été connu que par les procès !

Selon les nouvelles accusations, les plans terroristes de Boukharine et de Trotsky remontent à 1918. Dès 1921, Trotsky complotait déjà secrètement avec une puissance étrangère (l'Allemagne ?). Parmi les nouveaux accusés, les plus importants étaient membres du comité central du parti et membres du gouvernement et ils rencontraient tous les jours leurs « victimes » désignées. En outre, Trotsky tenait entre ses mains les moyens illimités que donne un appareil militaire. Le résultat ? La victime de cette activité infernale de conspiration qui dure depuis Avril 8 n’a été personne d’autre que ce même Kirov, assassiné tour i tour par les Gardes blancs, les zinoviévistes de Leningrad, le entre unifié, les trotskystes et enfin les boukhariniens.

S’étant affranchi de toute obligation, les dirigeants totalitaires ont en même temps oublié les lois les plus élémentaires du bon sens. Les procès de Moscou sonnent comme une absurdité . grandiose, le délire d’un fou armé d’un immense pouvoir. Il ne errait nullement exagéré de dire que cette partie de l’accusation st une imbécillité totalitaire. Nous montrerons ultérieurement que l’accusation n’est pas plus brillante dans ses autres parties.