Et après ? (numéro 1)

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(...) Dans les révolutions populaires, ce n'est ni le comité du parti qui est le dirigeant tout puissant et génial, ni le petit cercle baptisé organisation de combat, mais les larges masses qui versent leur sang. A l'encontre des "socialistes" qui s'imaginent instruire les masses et les préparer sous leur commandement aux luttes armées, les masses trouvent elles-mêmes, dans chaque révolution, les moyens de lutte qui correspondent le mieux à leur situation. (...)


Il y a deux voies pour accélérer la révolution et désorganiser le gouvernement. Le gouvernement est désorganisé par la guerre contre le Japon, par les Tchoungouzes en Mandchourie, par la famine, la mauvaise récolte, et la pete de crédit auprès des bourses européenne.Ce sont là des facteurs indépendants des masses populaires. Que l'on lance quelques bombes, ce sont aussi des actions du même genre. L'autre moyen, c'est l'intervention des masses populaires qui ne dépend pas de hasards : la grève générale, les grèves partielles, la résistance passive dans l'industrie, le commerce et les transports, les mutineries de soldats, le blocage des trains par les grévistes, etc. Lancer une bombe représente pour le gouvernement à peu près le même danger que de tuer une mouche.... Seuls des gens qui ne savent pas penser croient que des actes terroristes, des bombes, peuvent provoquer davantage qu'une impression momentanée.

Seuls les moyens de la désorganisation par des actions de masses sont un danger pour l'absolutisme. Car, non seulement ils désorganisent le système de domination, mais ils organisent en même temps la force politique qui renversera l'absolutisme et créera un nouvel ordre. La social-démocratie ne peut suivre que cette voie. L'agitation conquerra la campagne. Elle mine la discipline de l'armée, elle appelle les plus larges masses à la lutte ouverte et engendre la force qui construit les barricades, qui trouve des armes, qui remporte des victoires ici et là et qui finalement regroupe derrière elle toutes les énergies.