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Special pages :
Dissolution de la seconde Chambre (1849)
Auteur·e(s) | Friedrich Engels |
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Écriture | 28 avril 1849 |
Neue Rheinische Zeitung n°285, 29 avril 1849, 2° édition
Cologne, le 28 avril.
Les bruits qui couraient en ville aujourd'hui dès midi se sont confirmés ce soir : Le roi et son ministère de l'état de siège ont dissous la seconde Chambre.
On trouvera plus bas les détails datés de Berlin. Le roi et les ministres de l'état de siège ont ainsi, une fois de plus, manqué à leur parole. Après la charte de l'état de siège, octroyée le 5 décembre, les Chambres étaient expressément appelées à « réviser la Constitution ». C'est seulement après que les premières Chambres réunies conformément à cette Constitution auraient révisé cette œuvre bâclée, que la validité en serait définitivement acquise. C'est ce qui fut octroyé en décembre de l'année dernière.
Les Chambres avaient donc un mandat au moins partiellement constitutionnel . Donc, tant qu'elles n'avaient pas rempli ce mandat, tant qu'elles n'avaient pas révisé la Constitution en accord avec la Couronne, les Chambres ne pouvaient pas être dissoutes, pas plus que la défunte Assemblée réunie pour s'« entendre » sur la Constitution prussienne.
On l'a cependant dispersée, cette misérable seconde Chambre réunie sous la dictature du sabre et la pression des baïonnettes, par la corruption, l'intimidation et l'imposture.
C'est ce qu'on appelle « l'honneur prussien », la « fidélité prussienne » !
Si les ministres avaient attendu encore quelques semaines peut-être la révolution austro-hongroise leur aurait-elle épargné cette peine en dispersant les deux Chambres.
D'ailleurs la signification qu'il faut donner à ce nouveau coup d'État est claire. On nous fera sentir la DOMINATION DU SABRE À LA PUISSANCE DEUX; on nous fera la grâce de nous octroyer des lois sur la presse, des lois sur les clubs, des lois sur les échauffourées, des lois sur l'affichage, etc., à faire se remplir de larmes les yeux du philistin allemand. On intentera des poursuites, on édictera des règlements, on procédera à des arrestations; on généralisera l'état de siège, et pour couronner le tout, on introduira finalement une nouvelle Constitution, une nouvelle loi électorale censitaire et une Chambre des Lords, et l'actuelle première Chambre y fera figure de seconde Chambre.
Bref, on ira aussi loin que le courage prussien le permettra.
Pour notre part nous souhaitons seulement que M. Manteuffel convoque à nouveau la défunte Diète unifiée.