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Special pages :
Discours du 18 septembre au Congrès de Mayence du SPD
| Auteur·e(s) | Rosa Luxemburg |
|---|---|
| Écriture | 18 septembre 1900 |
Source : Protokolle Parteitages SPD page 165
Traduction c.a.r.l.
J’ai reçu de toutes parts la confirmation de la justesse des remarques que j’avais faites hier à propos du rapport Singer sur l’activité du parti. La réponse de Pfannkuch m’a appris cependant que dans son inaltérable optimisme, concernant le comité directeur, je m’étais cruellement trompée ; car ce que Pfannkuch a dit pour excuser l’inactivité du parti a été en dessous de toute critique. Il a repris encore une fois les sempiternels prétextes, comme le fait que nous ne disposerions pas d’une douzaine de Bebel. C’est toujours la même réponse qui nous est faite à tous les reproches, à toutes les critiques que nous pouvons émettre, tout comme le médecin de Molière qui ne connaît pour toutes les maladies qu'un seul et unique traitement : lavements et clystères (rires).
Je vais de mon côté montrer ce que nous aurions pu faire même sans la multiplication des primadonnas de notre parti. 1. On aurait pu rédiger un manifeste contre la guerre de Chine, qui aurait informé de larges cercles de la population sur le caractère de cette politique. 2. Nous aurions pu organiser une campagne de meetings homogène et imposante grâce à des directives données par la direction du parti.
Mais ce n’est pas tout. La guerre de Chine est le premier événement de l’ère de la politique mondiale, dans lequel tous les pays industriels sont impliqués, et cette première percée de la réaction internationale, de la Sainte Alliance aurait dû aussitôt rencontrer la protestation des partis ouvriers réunis de l’Europe. Et l’initiative aurait dû certainement venir du pays jouant le rôle principal dans cette guerre contre la Chine (dans la salle : Paris).
Je sais, dans une semaine, une manifestation sera organisée à Paris ; mais il ne s’agit pas que seuls les représentants des partis socialistes réunis à Paris protestent – personne n’a jamais douté qu’ils soient des opposants résolus à cette guerre en Chine.-, ce qu’il faut, c’est mobiliser les masses populaires indifférentes, dans tous les pays, et dans cette optique, je crains bien que notre parti se soit rendu coupable de négligence non seulement dans notre propre pays, mais aussi au regard de la solidarité internationale.
Nous nous rendons réellement ridicules devant de larges couches de la population. En effet, chaque jour nous tempêtons contre la politique mondiale, nous tonnons contre le militarisme en temps de paix ; et quand éclate véritablement un conflit, nous négligeons de tirer les conséquences et de montrer le bien-fondé de l’agitation que nous menons depuis de longues années.
C’est vrai que les principaux événements de la guerre de Chine ont eu lieu pendant les vacances ; les discours de l’empereur, l’envoi de bâtiments de guerre en Asie. Mais pour prendre des vacances durant un conflit conduit par l’Allemagne et lourd de conséquences, il faut être au moins chancelier. Nous sommes un parti d’opposition et comme tel nous devons rester à notre poste.
Je ne dis pas cela pour critiquer ce qui s’est passé, mais parce que nous ne sortirons plus maintenant de la politique mondiale. De tels événements peuvent se produire chaque jour, et j’aimerais que nous puissions montrer un peu plus à la hauteur.
Nous allons réfléchir les jours qui viennent au problème de notre participation ou non aux élections de Prusse, et si les apparences ne sont pas trompeuses, nous devrions prendre la décision d’y participer. Le seul argument valable à mes yeux, du moins le seul argument positif que l’on peut donner en faveur de cette participation serait que nous devions chercher d’autres terrains d’agitation, si nous laissions les anciens en friche.
Et quel terrain plus juste pourrions-nous trouver que cette guerre, que ces événements récents, pour mobiliser les masses. Que l’on cesse de nous faire languir, sous prétexte que nous n’aurions pas suffisamment d’orateurs! Si un seul orateur a suffi pour déclencher une guerre, nous devrions certainement parvenir à mettre sur pied un mouvement même avant que nos Bebel, Auer et Vollmar se soient multipliés.