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Special pages :
Discours du 17 septembre au Congrès de Mayence du SPD
| Auteur·e(s) | Rosa Luxemburg |
|---|---|
| Écriture | 17 septembre 1900 |
Source : Protokolle Parteitages SPD pages 116-117
Traduction c.a.r.l.
Si je prends brièvement la parole pour aborder le problème de la politique mondiale, ce n’est pas pour devancer le débat sur le point 7 de l’ordre du jour, c’est simplement parce que je veux aborder une question relevant de la pratique, en l’occurrence le point de savoir si notre parti, pour ce qui concerne la guerre de Chine, a développé une action en rapport avec la portée de l’événement, Il est impossible de répondre autrement que par la négative à cette question. Certes notre presse, et en particulier le Vorwärts, a fait beaucoup pour flétrir la politique aventureuse du gouvernement. Mais cela est insuffisant. L’essentiel de notre action ne devrait pas dans ce cas précis porter sur la presse, qui n’agit que sur une faible partie de la population, mais sur l’agitation orale qui touche de larges cercles encore éloignés de notre mouvement.
Jusqu’à présent, nous avons toujours su répondre aux attaques réactionnaires par d’imposants mouvementspopulaires. Mais aujourd’hui, alors que des événements ont lieu, dépassant par leur portée, tout ce que nous avons pu connaître depuis dix ans, des événements qui représentent un véritable tournant dans l’histoire de l’ensemble de l’Europe capitaliste, il n’a été engagé aucune campagne de meetings de protestation. Certes, notre presse réclame une session extraordinaire du Reichstag, revendication tout à fait logique pour ce qui concerne. Mais si cela devait constituer notre unique réponse, on pourrait dire qu’en ce qui concerne la social-démocratie, la montagne de la politique mondiale a véritablement accouché d’une souris. Car de ce Reichstag qui a approuvé la loi navale, on ne peut rien attendre d’autre que d’être le plus fidèle soutien de l’actuelle politique mondiale. Nous ne pouvons donc considérer la convocation du Reichstag que comme une tribune pour notre protestation.
Mais il convient alors de se demander s’il n’était pas mille fois plus important de porter notre protestation dans des meetings populaires et de nous adresser directement aux masses ? Je ne veux faire aucun reproche au Comité directeur, il a des raisons valables pour faire tout ce qu’il fait ; je ne pose cette question que dans la mesure où l’on pourrait facilement se méprendre sur ces raisons. Ainsi des gens qui ne connaîtraient pas notre parti, pourraient croire que nous sommes avant tout un parti parlementaire, qui ne sait répondre aux événements mondiaux que par quelques discours au Reichstag. Il pourrait aussi venir à l’esprit de gens mal informés, que notre parti qui, dans de nombreux cas, a su développer de si larges mouvements de protestation, ne se comporterait avec autant de calme, dans ce cas précis et alors qu’il s’agit d’une guerre sanglante réelle de toute l’Europe réunie contre l’Asie, que parce qu’il tiendrait compte du chauvinisme officiel et officieux ; une telle interprétation serait bien entendu fatale pour nous. Et c’est justement parce que je sais qu’il est loin de la pensée de notre Comité directeur de surestimer l’action parlementaire, que je souhaiterais dans l’avenir que nous ne donnions aucune prise à de telles suppositions. (Applaudissements).