Catégorie | Modèle | Formulaire |
---|---|---|
Text | Text | Text |
Author | Author | Author |
Collection | Collection | Collection |
Keywords | Keywords | Keywords |
Subpage | Subpage | Subpage |
Modèle | Formulaire |
---|---|
BrowseTexts | BrowseTexts |
BrowseAuthors | BrowseAuthors |
BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
Des propositions pour l’Europe
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
---|---|
Écriture | 18 avril 1939 |
Chers Amis,
Je continue à être très inquiet de votre total silence en général et sur la question française en particulier[1]. Les décisions à ce sujet dans le compte rendu du N.C[2]. me paraissent justes mais elles ne sont pas du tout concrètes quant aux dates, aux moyens pratiques, aux hommes, etc.
J'ai des propositions à faire, mais j'attendais un mot du camarade Cannon pour les vérifier à la lumière de son expérience avant de vous les présenter. Mais j'apprends maintenant que Cannon va s'absenter et j'ai peur qu'on perde beaucoup de temps, particulièrement précieux dans cette affaire.
Mes propositions préliminaires sont :
- D'envoyer immédiatement un ou deux camarades en France avec des lettres leur donnant pleins pouvoirs, au nom du S.W.P., du comité pan‑américain, de la section mexicaine, une lettre de Crux[3], etc. (et même, je pense, avec des résolutions spéciales de réunions du parti à New York et autres branches importantes).
- Pendant deux ou trois jours, ces deux camarades étudieraient avec le S.I. le travail du P.O.I. pendant la dernière période critique, afin d'établir s'ils ont changé de méthodes, s'ils l'ont fait avec un certain succès, s'il existe une chance qu'ils remportent des succès dans un avenir proche.
- De la même façon, qu'ils vérifient l'activité des partisans IV° Internationale à l'intérieur du P.S.O.P. ‑ depuis leur entrée[4].
- S'il apparaît que le P.O.I. n'a pas avancé du tout, le S.I., avec ses camarades américains, devrait non pas faire une proposition, mais prendre une décision ferme, approximativement comme suit :
a. les membres du P.O.I. et de la jeunesse[5] sont obligés d’entrer dans le P.S.O.P. dans la semaine qui vient.
b. Naville ‑ et deux ou trois autres ‑ ne doivent pas entrer le P.S.O.P., mais devraient consacrer leur activité au S.I.
c. La Lutte ouvrière cesse de paraître.
d. La revue Quatrième Internationale devient une publication du S.I. pour tous les pays de langue française. Le comité de rédaction sera composé de Naville, quelques autres camarades français, un camarade belge, un camarade américain et un de la jeunesse. Il paraîtra deux fois par mois.
e. Ceux qui refuseront d'appliquer cette décision seront abandonnés à leur sort, sans aucune aide de l'Internationale. Ils ne seront pas exclus, à condition que, dans leur activité, ils ne tentent pas de saboter le travail à l'intérieur du P.S.O.P. Après deux mois environ, le S.I. vérifiera l'activité de ces « extérieurs » et tranchera définitivement.
Ces propositions vont plus ou moins d'elles‑mêmes. Il serait très difficile pour Naville et quelques autres de travailler dans le P.S.O.P. et il n'est pas sûr qu'ils y seraient acceptés. La proposition de décision (ci‑dessus) réglerait cette question avec minimum de frictions.
Notre supériorité théorique et politique sur la direction du P.S.O.P. peut très bien être démontrée dans la revue bimensuelle (à condition que la composition du comité de rédaction exclue une politique spécifiquement anti‑entriste). Une petite partie du fonds français pourrait être utilisée pour soutenir le bi‑mensuel. Le gros en sera réservé jusqu'au règlement des questions d'organisation et jusqu'à ce que se développe une activité importante.
Il faut employer tous les moyens pour que la décision du soit aussi catégorique et impérative que possible. Par exemple tout le comité national de la section belge devrait y être associé La décision pourrait être signée de tous les membres du S.I., des représentants américains, de tous les membres du N.C. américain, de ceux du P.A.C., etc.
Il nous faut agir tout de suite et avec la plus extrême vigueur, autrement la désintégration de la section française aura l'effet le plus délétère sur toutes les autres sections et gênera considérablement le développement de notre parti au Etats.
Cette lettre n'est destinée à aucune forme de publication Elle ne peut être communiquée qu'au N.C. et au P.A.C[6]. Pour la France et les autres sections, j'écrirai une autre lettre quand je connaîtrai votre décision. J'espère recevoir une réponse aussi vite que possible.
- ↑ En fait, Cannon avait envoyé un compte rendu très succinct sur la situation française au début d'avril. Trotsky ne l'avait‑il pas reçu ou voulait‑il en savoir plus ?
- ↑ Les initiales N.C. désignent le comité national (National Committee) du S.W.P. qui s'était prononcé pour l'entrée des militants du P.O.I. dans le P.S.O.P.
- ↑ Crux est l'un des pseudonymes de Trotsky.
- ↑ Il s'agit des militants entrés individuellement au P.S.O.P. au lendemain du congrès du P.O.I., ceux de la minorité animée par Jean Rous et que le S.I. avait approuvés.
- ↑ La jeunesse socialiste révolutionnaire (J.S.R.) était l'organisation de jeunes correspondant au P.O.I. : elle était la continuation de l'Entente des J.S. en 1935.
- ↑ Le P.A.C. est le comité pan‑américain (Pan‑American Committee).