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Déclaration sur le procès du POUM
Auteur·e(s) | Quatrième internationale |
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Écriture | 1938 |
Les journaux viennent d'annoncer l'ouverture à Barcelone du procès du P.O.U.M., accusé de complicité avec le fascisme et de complot contre les institutions républicaines. La IV° Internationale, à laquelle le P.O.U.M. n'est pas affilié, a toujours élevé la protestation la plus énergique contre la répétition de procès de Moscou sur le sol de l'Espagne républicaine. Elle souligne que c'est après plus d'un an d'atermoiements, au cours duquel il a été amplement démontré que seuls des faux et des provocations caractérisées, œuvres de MM. Iagoda et Ejov, ont été la base de l'accusation mensongère de complicité du P.O.U.M. avec le fascisme, que le gouvernement Negrin se décide à faire un procès.
Le gouvernement Negrin a accepté de se placer sur le terrain du compromis avec le fascisme (médiation) voulu par M. Chamberlain. Il a rejeté les courageuses phalanges internationales qui se sont, les premières, dressées contre Franco et ses séides, et dont le P.O.U.M. avait, le premier, en 1936, rassemblé les éléments. C'est au moment où ce compromis des " démocraties » s'apprête à livrer l'Espagne à la réaction et à la dictature que le gouvernement met en scène un procès, fondé sur des faux patents, contre un parti ouvrier socialiste. C'est un alibi monstrueux, comme l'ont été les procès de Moscou qui ont soulevé l'indignation de la conscience avancée du monde.
Aucune garantie sérieuse n'a été offerte aux accusés, calomniés quotidiennement au cours de la préparation du procès. Seule la protestation ouvrière internationale a imposé des débats publics. Mais le gouvernement a refusé jusqu'au bout l'accès à la défense d'avocats étrangers et d'une commission internationale ouvrière indépendante.
Le procès de Barcelone ne peut être qu'une vengeance politique. Mais les calomnies et les provocations misérables des agents staliniens y seront démasquées avec l'aide de la classe ouvrière internationale. Déjà le G.P.U. a assassiné Andrés Nin, l'un des leaders du P.O.U.M. En même temps a été « instruite », également sur la base de divers faux, une action contre le groupe bolchevique léniniste espagnol (Munis, Carlini, Rodriguez et autres).
Au moment où N. Ejov s'effondre sous le poids de la répression intérieure qu'il a dirigée, le procès du P.O.U.M. doit marquer un arrêt décisif du gangstérisme dans le mouvement ouvrier.
Toutes les consciences ouvrières honnêtes seront aux côtés des accusés de Barcelone, coupables seulement d'avoir maintenue vivante la foi socialiste au cœur du prolétariat catalan.
Secrétariat de la IV° Internationale, 11 octobre 1938.