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Amérique Centrale: six pays, une nationalité, une révolution
Auteur·e(s) | Nahuel Moreno |
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Écriture | 1981 |
Une nationalité atomisée en six pays[modifier le wikicode]
On ne peut pas faire une analyse sérieuse de la révolution d'Amérique centrale sans caractériser ce sous-continent avec ses six pays du point de vue historique et de sa situation dans l'ensemble de l’Amérique latine.
Il y a déjà une longue discussion dans le mouvement trotskyste sur le caractère de l’Amérique latine et de sa révolution. Un courant a soutenu que toute l'Amérique latine constitue déjà une seule nationalité, empêchée de se constituer comme une seule nation suite à la politique et l'exploitation impérialistes. La révolution socialiste dans le continent aurait, comme un de ses objectifs les plus importants, celui de constituer cette nation. Les deux secteurs historiques qui ont formé la QI-CI (Quatrième Internationale - Comité International) ont polémiqué pendant des années contre cette conception et son programme.
Pour nous, par contre, les pays latino-américains constituent des nationalités authentiques, structurées dans des nations différenciées, bien que semi-colonisées par l'impérialisme yankee. Le Mexique, la Colombie, le Brésil ou l'Argentine ne sont pas des « provinces » d'une même nationalité, mais des nationalités indépendantes et, dans le cas du Brésil, même avec une langue différente.
Ce que nous disons ne nie pas que l'unité géographique, idiomatique et culturelle des pays qui parlent l'espagnol est à l'origine d'une tendance vers l'unification dans une seule nationalité. Mais il ne s'agit que d'une tendance, de caractère historique, qui s'est manifestée de manière embryonnaire et utopique pendant les luttes de l'indépendance et qui s'est exprimée récemment avec une intensité croissante à partir de la seconde après-guerre, étant donné la multiplication des échanges commerciaux, culturels et politiques et des problèmes semblables posés par le renforcement de l'exploitation yankee dans tout le continent.
En tout cas, on ne peut pas confondre la tendance historique vers la constitution d'une seule nationalité avec la réalité présente, qui est déterminée par l'existence de véritables nationalités différentes.
C'est justement cette analyse qui est la seule justification du fait que notre Internationale propose la tâche de constituer la Fédération de Républiques Socialistes d'Amérique latine. Cette consigne tend à unifier le continent à partir de la reconnaissance de la réalité de ses nations actuelles. C'est la synthèse programmatique entre une réalité, les nations actuelles, et une nécessité impérieuse manifestée aujourd'hui comme tendance, celle de son unité.
De son côté, l'ensemble de l’Amérique centrale constitue une réalité qualitativement différente par rapport au reste de l'Amérique latine. Pour des raisons d'unité et d'extension géographique, de tradition historique commune, qui a son origine dans la colonie unifiée, du point de vue culturel et idiomatique, elle constitue une seule nationalité divisée en six Etats différents, dont la tendance à la formation d'une seule nationalité est forte et évidente.
Cette caractérisation du sous-continent s'avère indispensable pour comprendre le processus révolutionnaire qui l'agite actuellement, et pour nous donner un programme correct. Il est nécessaire de partir du fait que la force de la révolution nicaraguayenne ou de la salvadorienne ne vient pas seulement de l'héroïsme des travailleurs de chacun de ces pays, mais de leur relation organique existante avec la révolution d'Amérique centrale, comme un processus d'ensemble. Il ne s'agit pas d'une abstraction livresque ou littéraire, mais d'une réalité qui se manifeste, entre autres, dans les centaines de milliers d'habitants d'Amérique centrale qui traversent leurs frontières pour aller travailler dans les pays limitrophes. C'est une réalité avec des manifestations dans toute l'histoire d'Amérique centrale, et qui apparaît, principalement, dans le programme et l'action de ses grands libertadores comme Sandino ou Farabundo Martí, qui combattaient et se considéraient comme une partie de cette nation d'Amérique centrale.
C'est pourquoi nous considérons comme une erreur, ou une approximation imprécise, la consigne que nous avons avancée jusqu'à maintenant de Fédération de Républiques Socialistes Soviétiques d'Amérique centrale et de Cuba. Nous considérons comme bien plus appropriée la consigne Pour des Etats-Unis Socialistes d'Amérique centrale, qui prend en considération l'expérience historique.
La tendance dominante à la formation d'une seule nation ou nationalité est devenue historiquement une réalité, par exemple, aux Etats-Unis d'Amérique, tandis que l'unité de nationalités différentes, qui ne pouvaient pas se constituer comme une seule nation, a eue une expression historique dans la constitution d'une Fédération de Républiques Socialistes, en URSS.
Révolution ouvrière et contre-révolution impérialiste[modifier le wikicode]
Pour tout ce qui précède, nous considérons qu'il serait faux de « faire la somme » des définitions des différents pays d'Amérique centrale pour définir la réalité du sous-continent : elle est révolutionnaire au Salvador, non-révolutionnaire au Costa Rica, au Guatemala... La méthode adéquate est le contraire : il faut formuler une caractérisation d'ensemble sur la situation en Amérique centrale et indiquer les différences de pays à pays à partir de cette définition.
En utilisant ce point de vue, nous devons définir que le triomphe de la révolution nicaraguayenne contre Somoza a ouvert une étape révolutionnaire dans toute l'Amérique centrale, ce qui constitue une caractérisation plus correcte que celle de se limiter à voir les répercussions de la victoire contre Somoza dans la lutte révolutionnaire en cours au Salvador. Nous pourrions être encore plus précis, en indiquant, qu'avant la chute de Somoza, la situation était pré-révolutionnaire, même si son avant-garde, le Nicaragua, vivait déjà une situation révolutionnaire, de guerre civile. La victoire des masses nicaraguayennes contre la dictature a fait que toute la situation d'Amérique centrale change.
Comme dans toute situation semblable, il y a des secteurs d'avant-garde et il y a aussi des secteurs - dans ce cas, des pays - dans l'arrière-garde, mais l'ensemble des nations d'Amérique centrale fait partie du tourbillon révolutionnaire.
C'est ce qui explique l'importance que l'impérialisme yankee accorde, plus que d'habitude, au Salvador, ainsi que le silence complice de la presse impérialiste sur le Guatemala. Toute analyse qui prend comme point de départ la caractérisation de l'un ou l'autre de ces pays est, pour cela même, erronée et équivaut à tomber dans le piège tendu par l'impérialisme et par la politique contre-révolutionnaire du stalinisme et du castrisme.
La confrontation à cette politique contre-révolutionnaire doit donc commencer par affirmer la caractérisation, qu'en Amérique centrale, il y a un seul processus objectif et d'ensemble, celui d'une révolution ouvrière, contre l'impérialisme yankee, et qui tend à l'unification de tout l'isthme dans un seul Etat.
Ce processus révolutionnaire unique a un développement inégal. Au Nicaragua, nous avons déjà assisté à une révolution triomphante, celle qui a mis Somoza en échec, qui a été ouvrière par ses conséquences et son caractère de classe. En effet, d'un côté, elle a démonté la structure de l'Etat bourgeois et, d'autre part, elle s'est basée sur la lutte des travailleurs pour mettre en échec le bastion dictatorial du régime bourgeois nicaraguayen, la bourgeoisie somociste laquais de l'impérialisme yankee. Ce triomphe anti-dictatorial et anti-impérialiste n'est pas arrivé jusqu'à la fin, l'expropriation politique et économique de tous les exploitants, étant donné l'influence castriste et stalinienne et le caractère petit-bourgeois de la direction sandiniste, mais c'est la tâche à l'ordre du jour.
Au Salvador et au Guatemala, nous assistons à une guerre civile des masses contre deux dictatures sanguinaires et pro-impérialistes. Ceci veut dire que nous nous trouvons face à une révolution démocratique par ses objectifs immédiats, et ouvrière par son caractère de classe et par l'ennemi auquel elle fait face.
En Honduras, Panama et Costa Rica, il y a actuellement une accumulation de luttes ouvrières et populaires au milieu d'une crise croissante des régimes bourgeois.
La révolution en cours en Amérique centrale, qui par ses objectifs immédiats dans certains pays apparaît comme démocratique - renverser des dictatures sanguinaires - est, quant à sa dynamique de classe et à ses objectifs généraux, une révolution ouvrière, socialiste. Dans chacun des pays, les travailleurs font face à des gouvernements bourgeois et des agents directs de l'impérialisme yankee, ce pourquoi la lutte devient une lutte contre l'expression politique et économique de l'exploitation capitaliste et impérialiste.
D'autre part, comme lutte d'ensemble des masses d'Amérique centrale qui tendent à l'unification des Etats, elle fait face directement à l'impérialisme yankee, qui est celui qui soutient la division de la région en six Etats nationaux différents et en obtient les bénéfices maximaux.
En Amérique centrale, il ne peut pas y avoir un triomphe révolutionnaire durable s'il reste isolé dans quelques uns des pays. Ceci est dû à un ensemble de raisons dérivées de l'unité géographique, économique et même politique de l'Amérique centrale. Une révolution ouvrière triomphante constituerait une proie facile pour les armées des autres pays de la région liés étroitement à l'appareil militaire américain. Ce danger pourrait seulement être conjuré par le développement général du processus révolutionnaire dans toute l'Amérique centrale, ce qui d'autre part serait inévitable vu l'enthousiasme et les répercussions de tout genre qu'un tel triomphe réveillerait.
C'est l'impérialisme yankee qui, comme métropole moderne capitaliste, a maintenu et a imposé l'atomisation nationale en Amérique centrale afin de maintenir plus facilement le statut semi-colonial de tous ces pays et de mieux exploiter les masses. Ici aussi, il ne s'agit pas d'une affirmation simplement littéraire, parce que la division a été effectivement un des outils qui contribuent à faciliter la surexploitation brutale des masses et la spoliation des richesses de ces nations. La balkanisation fait qu'il devient plus difficile pour ces pays lilliputiens et ses travailleurs d'offrir une plus grande résistance à la domination impérialiste. Il suffit de comparer la situation de l'isthme avec les relations que le Mexique est parvenu à établir face aux Etats-Unis, pour voir avec clarté qu'effectivement la balkanisation offre des avantages énormes pour la métropole du Nord. L'hostilité et le sabotage à peine déguisés de l'impérialisme face à la tentative avortée de constitution du Marché Commun d'Amérique centrale est une autre confirmation en plus de ce que nous disons.
La stratégie contre-révolutionnaire de l'impérialisme américain en Amérique centrale a donc une priorité claire : avant tout, éviter que le processus objectif de révolution dans toute la région se transforme en un processus conscient. Pour maintenir la balkanisation des Etats, il a besoin de balkaniser le processus révolutionnaire lui-même. Il en découle la principale raison qu'a eu l'impérialisme de maintenir une aide économique limitée et une attitude d'attente face à la révolution dirigée par le sandinisme. Il ne s'agit pas seulement de limiter cette révolution, ouvrière par sa dynamique, dans les limites asphyxiantes des relations de production capitalistes, mais aussi de veiller à ce qu'elle ne dépasse pas les frontières nationales du Nicaragua, ce qui n'est qu'une autre manière convergente de l'asphyxier.
Voilà aussi l'explication de la véritable obsession d’isoler les guerres civiles déclarées au Salvador et au Guatemala de toute aide extérieure et de toute interaction avec l'ensemble de la révolution d'Amérique centrale.
Il s'agit bel et bien d'empêcher, par tous les moyens, que le lien intime entre les révolutions nicaraguayenne, salvadorienne et guatémaltèque se maintienne. Le calcul impérialiste est évident : d'abord isoler, compartimenter, pulvériser le processus révolutionnaire en accord avec l'atomisation des nations du secteur ; ensuite écraser sans miséricorde les masses soulevées comme au Salvador, ou négocier la trahison comme au Nicaragua.
Cette politique constitue pour l'impérialisme une question de vie ou de mort. Washington sait parfaitement qu'une guerre révolutionnaire soutenue consciemment au niveau de toute l'Amérique centrale, étant donné que les conditions objectives sont plus que mûres pour cela, serait l'antichambre de l'extension de la révolution au Mexique et au sein même des Etats-Unis. D'une part, l'impérialisme serait entraîné à une intervention militaire directe, en transformant l'Amérique centrale en un nouveau Vietnam, avec tout ce que ceci signifierait dans sa politique interne. D'autre part, ceci rendrait véritablement explosifs les vases communicants existants avec les immenses communautés exploitées latine et noire des Etats-Unis. C'est cela, précisément, que l'impérialisme yankee essaye par tous les moyens d'éviter.
La politique du stalinisme, du castrisme et des nationalistes[modifier le wikicode]
Nous ne pouvons pas comprendre l'ampleur du rôle activement contre-révolutionnaire du stalinisme et du castrisme face à la mobilisation des masses d'Amérique centrale, si nous ne le situons pas face à la révolution dans l'ensemble de cette région.
Tout comme pour l'impérialisme, leurs vifs instincts contre-révolutionnaires ont mené le stalinisme et le castrisme à faire les efforts les plus assidus pour limiter d'abord et écraser ensuite la révolution d'Amérique centrale, en veillant jalousement à enfermer chaque processus dans le cadre de ces Etats nationaux imposés par l'Amérique du Nord.
Le stalinisme et son alter ego, le castrisme, ont une politique et une action consciente pour trahir et mettre en échec le mouvement révolutionnaire de masses. C'est en fonction de cette politique qu'ils peuvent passer de l'alliance avec des gouvernements bourgeois réactionnaires à l'intervention au sein même des masses soulevées, comme cinquième colonne contre-révolutionnaire. Il ne s'agit pas d'une direction révolutionnaire qui « commet des erreurs », ni même 8 d'une conduite qui est vacillante par sa composition et ses politiques petites-bourgeoises, mais de l'action délibérée et systématique d'une caste qui agit de façon conséquente en fonction d'objectifs consciemment contre-révolutionnaires.
Avec tout ceci, nous voulons souligner que le stalinisme préfère ne courir aucun risque, dans cette étape de la révolution mondiale dans laquelle son ennemi immédiat est la montée du mouvement de masses et non une confrontation militaire hypothétique avec l'impérialisme. La bureaucratie du Kremlin et ses agents ne manœuvrent pas avec le mouvement de masses, et ne spéculent pas non plus avec le fait que la mobilisation révolutionnaire de ces masses lui permette de meilleures négociations avec l'impérialisme ; au contraire, le premier objectif du stalinisme est d'intervenir pour freiner ou écraser le processus révolutionnaire, pour le maintenir dans les limites du régime bourgeois, et de démontrer ainsi qu'il est totalement décidé à maintenir la coexistence pacifique avec l'impérialisme.
Le castrisme a la même politique. S'il utilise l'héritage et les relations qui lui reviennent de son ancien caractère de mouvement nationaliste révolutionnaire, c'est pour mieux trahir et compartimenter le processus révolutionnaire, que ce soit en Afrique ou en Amérique centrale, toujours au service de la « coexistence pacifique » qui, comme il le reconnaît lui-même avec franchise, est l'axe de sa politique.
Nous insistons : le stalinisme ne fait pas le jeu de s'abstenir de faire la révolution afin de mieux faire chantage à l'impérialisme ; il s'engage pour que les révolutions soient déviées ou mises en échec le plus rapidement possible. Ce n'est qu'après avoir obtenu ce résultat qu'il se souciera de « présenter la facture » à l'impérialisme, en se conformant avec la tâche accomplie si, comme c'est généralement le cas, il ne parvient pas à se faire payer la facture. Et dans ceci, il n'y a aucune ingénuité : c'est le calcul froid d'une caste qui sait qu'elle est directement menacée par toute révolution.
Les directions nationalistes petites-bourgeoises non inféodées au stalinisme ou au castrisme sont, par contre, relativement progressistes. Il n'est pas nécessaire de répéter que ni leur programme ni leurs méthodes sont ceux que nous considérons les plus corrects, et nous pouvons réitérer que ces directions ont des défauts politiques qui sont le produit de la limite infranchissable de leur caractère petit-bourgeois. Mais ce que nous voulons souligner ici, c'est que leurs limitations et erreurs sont justement cela, et non une politique contre-révolutionnaire délibérée et consciente comme c'est le cas avec les agents de Moscou. En ce sens, ces courants sont qualitativement différents du stalinisme et du castrisme. La raison d'être de ces courants, leur apparition dans la vie politique, dérive de la nécessité objective de la lutte contre l'impérialisme et les gouvernements dictatoriaux ; c'est une réponse, bien que partielle et limitée, de caractère démocratique et anti-impérialiste. Par conséquent, ces mouvements accomplissent un rôle progressiste pendant une étape du processus révolutionnaire, celle de la lutte anti-dictatoriale et anti-impérialiste.
Nous devons être conscients du rôle relativement progressiste qu'ils jouent à un certain moment de la lutte révolutionnaire, sans nous confondre avec eux, puisqu'en ce qui concerne le programme, la méthode et la théorie, ils sont différents du trotskysme. Dans le même sens, sans ignorer que ces mouvements et ses directions tendent à pactiser avec le stalinisme et la bourgeoisie et finissent à la longue par le faire, vu leur caractère petit-bourgeois, nous devons souligner que c'est précisément dans la première étape de la lutte révolutionnaire - dans laquelle le nationalisme petit-bourgeois participe aux confrontations contre les dictatures et l'impérialisme et les dirige parfois - que sa différence avec le castrisme et le stalinisme est plus évident, parce que ces derniers agissent de manière consciemment contre-révolutionnaire.
Ces considérations sont d'une immense importance et utilité politique. Elles sont, par exemple, indispensables pour aborder correctement l'évolution des mouvements de guérilla ainsi que du front qu'ils ont constitué au Salvador. Au cours de la guerre civile contre la Junte Militaire, les différents groupements petits-bourgeois nationalistes, avec une indéniable influence de masses, ont eu un rôle révolutionnaire de façon limitée et inconséquente. Mais la participation et l'influence du stalinisme dans le FMLN transforme, ou tend à transformer, le Front en un outil contre-révolutionnaire (ce qui peut évidemment provoquer des frictions et des confrontations - c'est un autre problème). C'est ainsi que la dénommée « offensive finale » au Salvador doit être appréciée non comme une bataille mal préparée, mais comme un piège contre-révolutionnaire soigneusement monté par le stalinisme et le castrisme pour mettre en échec ou arrêter la montée révolutionnaire, et en particulier ses victoires et sa consolidation à la campagne. Si ce piège n'est pas parvenu à atteindre l'objectif de mettre en échec les masses, ce n'est pas dû au fait que le stalinisme ne le voulait pas, mais au fait que l'héroïsme des travailleurs salvadoriens et le caractère organique de la révolution d'Amérique centrale l'ont empêché.
Nous avons un autre exemple dans le cas du Front Sandiniste de Libération Nationale qui - pendant la lutte contre Somoza - a montré des évidences face d'être sensible au mouvement de masses, ce qu'on ne peut pas comprendre exactement sans souligner le fait que le stalinisme n'y intervenait pas. Pendant cette période critique de la lutte contre le dictateur, le Sandinisme était sensible aux pressions et aux exigences du mouvement de masses. L'appareil stalinien, par contre, est pratiquement insensible aux pressions et aux demandes des masses puisqu'il est structuré et instruit pour répondre fidèlement aux nécessités tactiques changeantes et à la politique contre-révolutionnaire permanente de la bureaucratie.