A propos des deux premiers numéros de "La Révolution prolétarienne"

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Le Rubicon est franchi. Exclu du Parti communiste français, le groupe Monatte, Rosmer, Delagarde a publié son journal : La Révolution prolétarienne.

Si quelqu'un avait encore l'ombre d'un doute sur l'opportunité et la nécessité de l'exclusion de ces individus par le Comité central du P.C.F., maintenant, après la parution de leur revue, cette ombre doit se dissiper définitivement. Par la création de leur revue, Rosmer et consorts s'éloignent définitivement du léninisme et, de degré en degré, roulent vers le marais opportuniste.

"La seconde lettre aux membres du Parti communiste, Réponse de trois exclus", est le plus important document de ce numéro en ce qu'il caractérise les points de vue de la fameuse trinité qui l'a signé: Monatte, Rosmer, Delagarde.

Il est difficile de croire qu'il est signé par de récents communistes. On y trouve tant de fiel, de haine envers les militants dirigeants et même, selon leurs propres paroles, envers tout l'“Appareil du Parti”. Quel bouquet varié de mots salés à l'adresse du Parti et habituellement employés contre nos ennemis de classe et renégats politiques ! Quel mépris envers la masse du parti, et enfin, quelle inconsistance dans les divergences de principe établissant une barrière infranchissable entre le bolchevisme et eux. Toute la canaille mencheviste internationale recevra triomphalement ses fils prodigues. "Tu es notre frère Esaü, et danse avec nous".

Voyons d'abord les principes. Trois "causes profondes" ont obligé Monatte et consorts à sortir leur plate-forme de fraction contre le Parti communiste.

La première : les tâches d'organisation du parti; la seconde: les divergences sur l'appréciation des perspectives révolutionnaires, et la troisième: l'appréciation critique de l'essence du léninisme.

“Leur conception (des chefs actuels du P.C.F.) du Parti est fondée sur le mépris des masses, des masses ouvrières d'une part, des masses communistes de l'autre… La tactique qu'ils imposent au parti consiste, non pas à développer la conscience de classe du prolétariat, mais à acquérir le plus grand nombre possible de gens rampants… Mais comme la masse leur est inutile, ils veulent la pousser par leur "bourrage de crâne"”.

C'est ainsi que crient nos champions transfuges.

Que ces paroles sont fausses, hypocrites et creuses.

Durant les six derniers mois, le P.C.F. surmontant les déviations centristes et de droite, changeant radicalement sa direction, est allé hardiment aux masses ouvrières et à la bolchevisation décisive de ses rangs.

Le dernier congrès national n'est-il pas la meilleure preuve du renforcement qualitatif du parti ? Pour la première fois dans un Congrès les ouvriers d'usine étaient la majorité écrasante. Ils n'étaient pas rampants et abrutis, mais bien les participants les plus actifs du Congrès, critiquant en prolétaires les lacunes du travail de leur Comité Central, participant activement aux débats et aux travaux des commissions et animés du seul désir de créer un parti prolétarien inébranlable dans sa volonté de victoire.

D'après Monatte et consorts, cela s'appelle “le mépris envers les ouvriers et les masses du parti” !

Il est naturel que le Congrès soit resté indifférent et même hostile aux avocasseries de Dunois, pathétiques et fausses, qui contiennent un grain de remarques pratiques sur un tas de calomnies et d'injures personnelles.

Cette sortie d'intellectuels centristes constituait une dissonance absolue parmi les voix prolétariennes.

La réorganisation résolue de l'Humanité pour la rapprocher des besoins de la masse ouvrière; l'école léniniste dont les élèves sont tous des ouvriers; la manifestation Jaurès qui a mis en émoi les grenouilles du marais d'Herriot; le mouvement des correspondants ouvriers; la grève de Douarnenez; l'agitation systématique et pénétrante des idées du léninisme au sein des masses ouvrières et du parti: tout cela, est-ce l'“abrutissement des masses ouvrières et communistes” ?

Et enfin, la grande réorganisation du Parti sur la base des cellules d'entreprises ? Elle n'a pas l'heur de plaire aux amis de Monatte. Critiquant les méthodes d'organisation des cellules, ils demandent "caustiquement" : “Combien de cellules existent réellement, non pas sur le papier ?” Nous leur répondons, à Paris seulement, plusieurs centaines. Certes, toutes ne sont pas aussi vivantes, aussi animées que nous l'aurions voulu; mais nous devons nous souvenir qu'il y a six mois, il n'y avait pas une seule cellule à Paris. Notre ennemi le plus mortel devrait reconnaître que nous avons accompli un grand pas en avant.

“Il faut former, écrivent-ils, des hommes conscients”

Eh bien ! n'est-ce pas ridicule de les entendre dire de telles malices ?

Les faits et mesures cités plus haut ne sont-ils pas les meilleurs moyens de former des membres conscients du Parti ?

Nous devinons quel genre de conscience veulent Rosmer, Monatte et Delagarde.

Pour eux, la conscience, c'est l'indépendance à l'égard du Parti, la liberté des nuances et des tendances: l'anarchie organisée, le droit d'ignorer l'appareil du Parti; de faire la politique de fractions; d'adresser à tous les déclarations les plus odieuses brisant l'unité du Parti et trouvant un accueil enthousiaste dans la presse bourgeoise et mencheviste.

Nous n'avons pas besoin d'un telle "conscience".

Même sans tenir compte des calculs fractionnistes et scissionnistes qui ne sont pas étrangers à ce groupe, sa façon de poser le principe de la "conscience" est du subjectivisme, de l'individualisme pur.

“Il n'est pas rare, pour le prolétariat – disait Lénine à la Conférence d'avril 1917 – d'erreur plus funeste que de bâtir sa tactique sur les désirs subjectifs là où il faut de l'organisation.”

Lorsqu'il s'agit pour le parti d'une nécessité urgente, de créer une organisation puissante combative et homogène, comme c'est le cas pour le P.C.F., ces "surhommes" se sentent à l'étroit dans ses rangs.

A la discipline, ils préfèrent la polémique littéraire; à l'unité forte et inébranlable de l'organisation, la bohème politique.

Dans l'appréciation des perspectives révolutionnaires et de la situation internationale, les auteurs de la lettre ont des points de vue extrêmement proches de ceux que Trotsky a souvent développé après le V° Congrès et qui ont été résolument condamnés par le P.C.R.

Dans le numéro, on trouve un grand extrait d'un des discours les plus caractéristiques de Trotsky sur ce thème, sous le titre significatif: "Le capital américain, maître de l'Europe". Il est fort douteux que Trotsky soit reconnaissant à la pléiade de l'avoir enrôlé dans ses rangs.

Le fait même de la publication de ce discours dans cette petite revue montre mieux que tout à quel point nous avions raison en déclarant une guerre décisive au trotskysme en tant que tendances complètement étrangères au principe du léninisme.

Les renégats du communisme, chassés du Parti pour leur politique fractionniste, dès qu'il leur a fallu une argumentation de principe, l'ont arrachée morceau par morceau des discours de Trotsky en développant leur astucieuse malice sur l'inexactitude de l'appréciation de la situation révolutionnaire mondiale donnée par Treint.

Dans l'article du fameux Louzon : “La démocratie est-elle encore possible ?” (en particulier dans l'appréciation du fascisme) et dans la célèbre lettre déjà citée (appréciation pessimiste des perspectives révolutionnaires, dictature de l'Amérique sur l'Europe, appréciation des événements d'Allemagne en 1923, etc.), on voit apparaître le Trotsky "trotskyste" avec le bagage qu'il voulait créer et mettre à neuf dans la maison du bolchevisme, mais qu'il a dû cacher bien vite, car il n'était composé que de vieilles fripes depuis longtemps usées dans de longues luttes contre le léninisme. Ce n'est pas un hasard si la rédaction recommande chaudement à ses lecteurs les livres de Trotsky: Le Cours nouveau et Sur Lénine, si elle fait de la réclame pour eux, si elle les présente comme “un document nécessaire pour tous ceux qui veulent comprendre quelque chose à la discussion sur le soi-disant (?) trotskysme”.

Ces disciples rétifs, évidemment sans la volonté de Trotsky, ont fait de ce dernier leur patron idéologique et, incontestablement, ils ont su habilement s'accrocher au trotskysme, car sous sa bannière il est plus facile de réviser le léninisme.

Ce n'est pas pour rien que dans le second numéro, Rosmer, dans son article sur “La légende du trotskysme”, est incroyablement indigné par la décision du dernier Plénum du Comité Central et de la Commission Centrale de Contrôle. La résolution sur Trotsky est appelée une “résolution monstrueuse, bâtarde, mesquine, contradictoire, décousue, un échantillon classique de grossière polémique”.

Dans la bouche de Rosmer, cette appréciation ne doit pas nous étonner, car sa "sympathie" pour les militants du P.C.R. est analogue à celle qu'il ressent pour le cadre dirigeant du P.C.F., sympathie que nous connaissons déjà par la “deuxième lettre des exclus”, “abrutissement et mépris des classes ouvrières et communistes, étouffement de l'initiative et de l'indépendance, complaisance et platitude dans le Parti, etc.”

Voici comment il explique les motifs de la lettre de Trotsky à toutes les conférences de rayons de Moscou du 8 décembre 1923 (Le Cours nouveau), qui a provoqué une nouvelle vague de la discussion grâce à la façon aiguë dont Trotsky posait certaines questions, acte qui fut ensuite sévèrement condamné par la Conférence et par le Congrès du Parti:

“ L'appareil bureaucratique du parti, condamné et soumis à une critique violente, fut obligé de reconnaître le fait de la résolution du Comité Central (il s'agit de la résolution du 5 décembre adoptée unanimement par le Bureau Politique, Note de l'auteur), mais il décida de prendre sa revanche (?). Il se chargea de l'interprétation de la résolution dans tous les rayons de l'organisation de Moscou et montra nettement son désir d'enterrer la résolution au lieu de l'appliquer.”

Tel est le monstrueux mensonge que Rosmer ose attribuer à un "camarade" mythique “bien connu dans le mouvement ouvrier et ayant obligé la discussion du côté de l'opposition dans un des rayons de Moscou”.

Rosmer dit plus loin:

“Trotsky, voyant le sabotage qui menaçait de réduire à néant les résultats de la discussion et le "Cours Nouveau", décida de porter ce fait à la connaissance du Parti (comme Rosmer et ce "camarade" mythique sont bien informés sur les plans et intentions d'autrui !). Il était malade et ne pouvait le faire personnellement. Il écrivit donc cette lettre et demanda qu'on la fasse publier dans la Pravda. De cette façon la discussion était poussée dans une nouvelle voie.”

Celui qui peut écrire ainsi ne peut être que le pire ennemi de notre Parti; n'ayant pu s'assimiler nos idées et haïssant l'état-major de notre Parti.

Dans la politique économique, le C.C. du P.C.R., d'après Rosmer, ne combattait pas “directement contre le principe de la nécessité d'améliorer la production”, mais le paralysait en pratique. Pourquoi ? “Les uns le faisaient par démagogie, d'autres par paresse, par inertie, par routine. Trotsky, qui voulait la réalisation pratique de ces principes, gênait les uns et les autres. De là les attaques furieuses dirigées contre lui, lorsqu'il arrive toujours dans la lutte pour une cause injuste, de là la déformation de ses idées, de ses propositions”.

Les témoignages de Rosmer ne touchent en rien notre C.C. Mais pourquoi Rosmer s'est-il tu jusqu'à présent ? Pourtant, ces "faits" lui étaient connus, tout au moins, depuis l'année dernière, comment pouvait-il rester et travailler dans l'I.C., si l'épine dorsale de cette dernière, le P.C.R. et son Comité Central en fait, avaient trahi la classe ouvrière et avaient conduit sciemment l'U.R.S.S. et l'I.C. à sa perte, déduction qui ressort inévitablement de l'article de Rosmer ? Mais ici, l'arrière-pensée est tout autre. Cette incroyable avalanche de mensonge et de calomnies est nécessaire à Rosmer et consorts pour leurs visées fractionnistes.

Ils déclarent naïvement (ô sainte simplicité !) que “nous ne savons pas ce qu'est le "léninisme" ou le "trotskysme". Lorsque Lénine vivait encore, l'Internationale était assez large pour embrasser Trotsky et le soi-disant trotskysme ainsi que l'opposition ouvrière russe et d'autres issues du syndicalisme révolutionnaire”.

Nous y sommes ! Ils ont la nostalgie de la discordance idéologique, de la dualité dans le Parti, de la transformation de ce dernier en une parlote ! N'oubliez pas, "très naïfs" compères, que sous Lénine, il y avait aussi Lévy qui fut, avec la très active participation de Lénine, chassé de l'I.C.

Oui, sous Lénine, il y avait dans le P.C.R. l'opposition ouvrière, mais le P.C.R. ne l'"embrassait" pas, mais la combattait sous la direction de Lénine !

Vous ne connaissez pas la différence entre le léninisme et le trotskysme ? Permettez-moi de vous l'expliquer par un petit exemple.

Par exemple ce qui s'écrit dans les Cahiers du Bolchevisme est écrit à la léniniste, parfois même, peut-être un peu de travers, mais tout de même à la bolcheviste. Ce qui s'écrit dans la Révolution prolétarienne, pour les neuf dixièmes, est d'inspiration trotskyste.

“ Le léninisme sans Lénine nous fait peur. Sous la protection du nom devant lequel nous nous inclinons autant et peut-être plus que ceux qui se prétendent ses disciples mais dédaignent ses recommandations, on s'efforce de disloquer la chaîne de la révolution internationale que Lénine s'est efforcé de lier ”.

C'est ce qui s'appelle mettre une tête malade sur une tête saine. Le Comintern et ses sections ont entrepris résolument la bolchevisation des partis. Ce sera le principal point de l'ordre du jour du Plénum du C.E. de l'I.C. Tous les partis réorganisent leurs rangs sur la base des cellules. Les rangs se remplissent d'ouvriers. On étudie avec ardeur les principes du léninisme. Toute l'énergie des partis est consacrée à rendre chaque communiste actif afin de créer une unité d'action, une unité inébranlable.

Et pendant ce temps, les éléments de droite, dans toute l'Internationale, s'occupent de l'organisation de fractions permanentes et d'intrigues scissionnistes. C'est vous qui disloquez la chaîne de la révolution qu'après la mort de Lénine nous devons forger plus solidement.

Il ne vous plaît que l'I.C. soit sévère envers les tendances différentes, envers les groupements qui se montrent dans ses rangs. C'est là l'intolérance léninienne, car le parti n'est pas une fédération de groupements d'idées, mais une union volontaire d'hommes ayant la même pensée, la même idéologie, se proposant les mêmes buts d'organisation, s'engageant par une discipline ferme, et parfois sévère, dans la voie qui mène au but.

Dans l'histoire du P.C.R. nous trouvons maints exemples où Lénine, résolument, sans merci, rompait avec ses compagnons de lutte lorsqu'il remarquait qu'ils s'écartaient de la voie révolutionnaire. Pourquoi vous cacher derrière Lénine ?

Ce n'est pas le léninisme sans Lénine qui vous fait peur, mais le léninisme en général.

Ce n'est pas sans raison que Rosmer, dans son article: “L'anniversaire de la mort de Lénine”, écrit:

“ Il avait remarqué qu'il existe un danger d'une imitation servile et maladroite du bolchevisme conduisant non pas au bolchevisme, mais à ses caricatures… Au moment où nous sommes menacés d'être noyés par l'avalanche du léninisme théorique et pratique déchaîné par des élèves trop zélés du grand inspirateur de la révolution, il est difficile de ne pas penser à lui, qui nous a abandonnés sans retour.”

Que voulait dire Rosmer ?

Le léninisme sans Lénine est une "imitation servile et maladroite du bolchevisme", "une caricature", une "avalanche théorique et pratique déchaînée par des élèves trop zélés".

Rosmer ne remarque-t-il donc pas que ses arguments sont entièrement empruntés à l'arsenal mencheviste ?

Les opportunistes de tout acabit n'ont-ils pas crié en toutes circonstances que le bolchevisme est une imitation maladroite du marxisme, une caricature de ce dernier, et que Lénine est un élève trop zélé, tantôt des jacobins, tantôt de Blanqui, tantôt de Marx (un des amis de Rosmer avait même ironiquement baptisé Lénine: "Lénine-Robespierre"). Ne comprenez-vous donc pas qu'avec de tels arguments on ne peut aller plus loin que chez Renaudel, Longuet et Blum ?

Monatte, dans son article : “Le carnet d'un sauvage”, déclare: étant exclus du Parti, “nous continuerons à faire ce que nous faisions dans le Parti.” Bravo, Monatte ! Vous avez lâché ce que vous vouliez obstinément cacher. Quel a été votre premier pas après l'exclusion ? La publication d'une revue scissionniste. Au lieu de faire appel à l'I.C. et d'exiger la révision de votre affaire, vous commettez l'acte scissionniste le plus extrême, vous publiez un journal antibolcheviste. Vos affirmations que votre exclusion a été dictée par Moscou ne se distinguent en rien des canards du même genre lancés par la presse socialiste et réactionnaire: elles vous sont nécessaires pour détourner l'attention et pour votre démagogie.

C'est cet acte que vous qualifiez de continuation de votre politique dans le Parti.

Par conséquent, déjà dans les rangs de l'organisation communiste vous avez mené une action fractionniste et scissionniste.

Comme c'est bien dit !

A juger d'après la lettre collective de Monatte, ils ont l'intention de créer un "groupe ouvrier intellectuel" semblable à la Vie Ouvrière d'avant la guerre. Cette dernière, historiquement, était justifiée en tant que réaction contre la décomposition et l'opportunisme de l'ancien parti socialiste français, en tant que germe d'un futur parti révolutionnaire du prolétariat. Mais à quoi veulent tendre Monatte et consort maintenant ? Quels sont leurs buts à l'heure actuelle ?

Monatte et consorts dénomment leur nouvelle plate-forme le syndicalisme-communiste (?!). Mais c'est une conception absolument hétérogène, organiquement incompatible avec l'existence des partis. Lénine, au cours de la discussion syndicale de 1920, avait soumis la plate-forme de l'“opposition ouvrière à une critique violente et l'avait qualifiée de "déviation anarcho-syndicaliste" se manifestant dans l'I.C.”.

Ces mots peuvent entièrement s'appliquer au groupe de Monatte, Rosmer et Delagarde.

“ Cette politique (c'est-à-dire l'anarcho-syndicalisme de l'opposition ouvrière), aurait brisé l'action du parti. Elle n'était pas seulement fausse du point de vue théorique, elle l'était aussi parce qu'elle apprécie d'une façon fausse antimarxiste les relations entre les causes, et le deuxième Congrès de l'I.C. l'a jugée dans une résolution. Le moment est tel que la masse spontanée sans-parti se laisse aller aux oscillations petites-bourgeoises qui, dans la situation actuelle de la Russie, sont inévitables.[”]

Ecoutez donc, Monatte et Cie, ces paroles qui ne furent pas écrites à l'adresse des "élèves trop zélés de Lénine", mais peuvent, au contraire, entièrement vous être appliquées.

Objectivement, le groupe Rosmer peut choisir entre deux voies. Ou bien aller vers les renégats socialistes, ou bien vers les anarcho-syndicalistes, c'est-à-dire vers les deux pôles dont pas un, vu leur nature opportuniste, ne peut conduire à la victoire de la classe ouvrière. L'expérience de trois révolutions russes et des mouvements révolutionnaires dans d'autres pays a brillamment confirmé que la dictature du prolétariat ne peut être réalisée que par la voie du bolchevisme.

Le Parti communiste, Lénine et sa doctrine en sont la meilleure preuve.

Monatte et consorts, quelle que soit la voie qu'ils choisissent, sont condamnés à choir dans le fossé opportuniste, à moins que, tôt ou tard, ils ne se ravissent et ne comprennent leurs grandes erreurs.

Sur le dos de la couverture de la revue, on lit en grosses lettres prenant toute la page: “Les suiveurs ne lisent pas la Révolution prolétarienne, les vrais révolutionnaire (?) s'y abonnent et la répandent. ”

Fanfarons trop naïfs ! Les vrais révolutionnaires, ceux qui ne sont pas des simili-révolutionnaires, vont toujours avec la classe ouvrière et son parti. La classe ouvrière n'est pas avec vous, mais avec le Parti communiste. Dans le meilleur des cas, vous êtes condamnés à devenir des intellectuels pleurnicheurs, remarquant la paille dans l'œil du voisin, sans voir la poutre qui est dans le vôtre. L'histoire fera bientôt tomber le voile de phrases révolutionnaires que vous aimez tant et les "vrais révolutionnaires" apparaîtront ce qu'ils sont: des suiveurs de l'espèce la plus ordinaire. Ce n'est pas par les serments révolutionnaires et par les mots sonores, mais par le dévouement illimité à la classe ouvrière que l'on montre sa fidélité à la révolution prolétarienne.

C'est ce qui manque à Monatte et consorts.

La meilleure preuve c'est la publication de leur journal où en 64 pages est exposé leur nouveau credo politique qui n'a rien de commun avec le bolchevisme.