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| Bakounine répond de Breslau et George Sand, qui ignore tout, fait publier par la ''Neue Rheinische Zeitung'' un démenti. Le journal s'excuse. Cette calomnie est par la suite ré-utilisée contre Bakounine par des adversaires politiques. Pour l'heure, elle paralyse sérieusement ses tentatives d'organisation des Slaves car elle continue sa route malgré tous les démentis. | | Bakounine répond de Breslau et George Sand, qui ignore tout, fait publier par la ''Neue Rheinische Zeitung'' un démenti. Le journal s'excuse. Cette calomnie est par la suite ré-utilisée contre Bakounine par des adversaires politiques. Pour l'heure, elle paralyse sérieusement ses tentatives d'organisation des Slaves car elle continue sa route malgré tous les démentis. |
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− | L'été 1848, Bakounine est à Berlin où il rédige une brochure de propagande, l’''Appel aux slaves'' dans laquelle il développe de nouveau son programme : l'alliance des révolutionnaires slaves, allemands, hongrois, italiens, dans l'objectif de détruire les monarchies prussienne, autrichienne et russe. La ''Neue Rheinische Zeitung'' en publie une longue critique écrite de la main d'[[Engels|Engels]].<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1849/02/fe18490214.htm Le panslavisme démocratique]'', 1849</ref> Bakounine admet plus tard que la raison était plutôt du côté d'Engels, même si le texte de la ''Neue Rheinische Zeitung'' laisse transparaître le sentiment de la supériorité allemande sur les peuples slaves. Cette querelle germano-slave perdurera jusque dans les conflits au sein de la [[Association_internationale_des_travailleurs|Première Internationale]]. | + | L'été 1848, Bakounine est à Berlin où il rédige une brochure de propagande, l’''Appel aux slaves'' dans laquelle il développe de nouveau son programme : l'alliance des révolutionnaires slaves, allemands, hongrois, italiens, dans l'objectif de détruire les monarchies prussienne, autrichienne et russe. La ''Neue Rheinische Zeitung'' en publie une longue critique écrite de la main d'[[Engels|Engels]].<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1849/02/fe18490214.htm Le panslavisme démocratique]'', 1849</ref> Bakounine admet plus tard que la raison était plutôt du côté d'Engels, mais estime que le texte de la ''Neue Rheinische Zeitung'' laisse transparaître le sentiment de la supériorité allemande sur les peuples slaves. Cette querelle germano-slave perdurera jusque dans les conflits au sein de la [[Association_internationale_des_travailleurs|Première Internationale]]. |
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| Mais Bakounine ne désarme pas et a déjà de nouveaux projets révolutionnaires en Bohême. Pour les favoriser, il s'établit à partir du mois de mars 1849 à Dresde. Le projet constitutionnel établi par le Parlement de Francfort est rejeté par le roi de Prusse qui propose aux autres monarques allemands son armée pour réprimer les poussées démocratiques de leurs sujets. Le rejet de la constitution et la rumeur de l'intervention prussienne en Saxe provoquent l'[[Soulèvement_de_mai_à_Dresde|insurrection de Dresde]] à compter du 2 mai 1849. Le roi de Saxe et ses ministres fuient la capitale et les insurgés se retrouvent, pratiquement sans combattre, les maîtres de la ville dès le 4 mai, ne sachant trop que faire de cette victoire. Leurs atermoiements et les négociations qu'ils tentent avec le roi, tandis que l'armée prussienne approche, coûteront cher. Bakounine, grâce à sa personnalité et à la décision dont il fait preuve, devient rapidement un des leaders de l'insurrection. Il se retrouve dans son élément et se multiplie sur tous les fronts. Dresde est bientôt encerclée par les Prussiens. Bakounine, en compagnie notamment de [[Richard_Wagner#Dresde|Richard Wagner]], doit s'enfuir mais il est arrêté à Chemnitz. | | Mais Bakounine ne désarme pas et a déjà de nouveaux projets révolutionnaires en Bohême. Pour les favoriser, il s'établit à partir du mois de mars 1849 à Dresde. Le projet constitutionnel établi par le Parlement de Francfort est rejeté par le roi de Prusse qui propose aux autres monarques allemands son armée pour réprimer les poussées démocratiques de leurs sujets. Le rejet de la constitution et la rumeur de l'intervention prussienne en Saxe provoquent l'[[Soulèvement_de_mai_à_Dresde|insurrection de Dresde]] à compter du 2 mai 1849. Le roi de Saxe et ses ministres fuient la capitale et les insurgés se retrouvent, pratiquement sans combattre, les maîtres de la ville dès le 4 mai, ne sachant trop que faire de cette victoire. Leurs atermoiements et les négociations qu'ils tentent avec le roi, tandis que l'armée prussienne approche, coûteront cher. Bakounine, grâce à sa personnalité et à la décision dont il fait preuve, devient rapidement un des leaders de l'insurrection. Il se retrouve dans son élément et se multiplie sur tous les fronts. Dresde est bientôt encerclée par les Prussiens. Bakounine, en compagnie notamment de [[Richard_Wagner#Dresde|Richard Wagner]], doit s'enfuir mais il est arrêté à Chemnitz. |
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| La croissance que l'Internationale connaît à Genève depuis la grève victorieuse menée dans le bâtiment au printemps 1868 ne dissimule pas de graves dissensions internes. Le prolétariat genevois est en effet divisé entre la ''fabrique'' et le ''bâtiment''. La ''fabrique'', ce sont les métiers « nationaux » de l'horlogerie, de la joaillerie et des boîtes à musique. Tandis qu'il y a une forte proportion d'étrangers dans le ''bâtiment'', les ouvriers de la ''fabrique'' sont presque tous genevois et ont le droit de vote. Aussi font-ils l'objet d'une vive sollicitude de la part du parti radical qui compte bien instrumentaliser l'Internationale par leur intermédiaire pour se hisser au pouvoir. On retrouve donc une ligne de rupture « classique » entre une ''fabrique'' réformiste prête à collaborer à la politique bourgeoise et un ''bâtiment'' révolutionnaire, sur des positions de rupture. Durant l'été 1869, au cours de la préparation du congrès de Bâle (4<sup>e</sup> congrès de l'Internationale, du 6 au 12 septembre 1869), la ''fabrique'', au sein du Comité genevois, tente d'évacuer le débat sur les questions de la [[Collectivisme|propriété collective]] et du droit d'[[Héritage|héritage]]. Malgré tout, imposés par une assemblée générale, deux rapports sont finalement rendus : ils sont présentés, sur la première question par [[Paul_Robin|Paul Robin]], sur la seconde par Bakounine. | | La croissance que l'Internationale connaît à Genève depuis la grève victorieuse menée dans le bâtiment au printemps 1868 ne dissimule pas de graves dissensions internes. Le prolétariat genevois est en effet divisé entre la ''fabrique'' et le ''bâtiment''. La ''fabrique'', ce sont les métiers « nationaux » de l'horlogerie, de la joaillerie et des boîtes à musique. Tandis qu'il y a une forte proportion d'étrangers dans le ''bâtiment'', les ouvriers de la ''fabrique'' sont presque tous genevois et ont le droit de vote. Aussi font-ils l'objet d'une vive sollicitude de la part du parti radical qui compte bien instrumentaliser l'Internationale par leur intermédiaire pour se hisser au pouvoir. On retrouve donc une ligne de rupture « classique » entre une ''fabrique'' réformiste prête à collaborer à la politique bourgeoise et un ''bâtiment'' révolutionnaire, sur des positions de rupture. Durant l'été 1869, au cours de la préparation du congrès de Bâle (4<sup>e</sup> congrès de l'Internationale, du 6 au 12 septembre 1869), la ''fabrique'', au sein du Comité genevois, tente d'évacuer le débat sur les questions de la [[Collectivisme|propriété collective]] et du droit d'[[Héritage|héritage]]. Malgré tout, imposés par une assemblée générale, deux rapports sont finalement rendus : ils sont présentés, sur la première question par [[Paul_Robin|Paul Robin]], sur la seconde par Bakounine. |
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− | [[File:AIT-CongresBale-Bakounine.png|thumb|center|493x360px|Photo de groupe au Congrès de Bâle de l'AIT (1869). De gauche à droite : [[Monchal]], [[Charles Perron]], Mikhail Bakounine, [[Giuseppe Fanelli]] et [[Valerian Mroczkovsky]]. ]]Bakounine a deux mandats pour le congrès de Bâle, l'un de l'Association des ouvrières [[Ovaliste|ovalistes]] de Lyon, l'autre de la Section des mécaniciens de Naples. La grande majorité du congrès adopte des positions [[Collectivisme_économique|collectivistes]] contre une minorité [[Proudhonienne|proudhonienne]], mais la question de l'[[Héritage_(droit)|héritage]] cristallise les divergences entre « marxistes » et « bakouninistes ». Le rapport du Conseil Général - qui présente le point de vue marxien - déclare que le droit d'héritage est le résultat et non la cause de l'organisation économique et qu'il s'agit avant tout d'abolir le capitalisme : la chute du capitalisme entraînera la fin du droit d'héritage. Il indique, comme mesures pratiques immédiates, l'établissement d'impôts sur la succession et la limitation du droit de tester. Pour Bakounine, ces dispositions ne suffisent pas, demander l'abolition pure et simple de l'héritage est la bonne revendication, l'axe de propagande le plus efficace. Au moment des votes, ce sont les positions de Bakounine qui obtiennent le plus grand nombre de voix. Ce revers est pour Marx le signe de l'influence grandissante des idées de Bakounine au sein de l'Internationale et de la nécessité d'y mettre un coup d'arrêt. | + | [[File:AIT-CongresBale-Bakounine.png|thumb|center|493x360px|Photo de groupe au Congrès de Bâle de l'AIT (1869). De gauche à droite : <!--LINK 0:95-->, <!--LINK 0:96-->, Mikhail Bakounine, <!--LINK 0:97--> et <!--LINK 0:98-->.]]Bakounine a deux mandats pour le congrès de Bâle, l'un de l'Association des ouvrières [[Ovaliste|ovalistes]] de Lyon, l'autre de la Section des mécaniciens de Naples. La grande majorité du congrès adopte des positions [[Collectivisme_économique|collectivistes]] contre une minorité [[Proudhonienne|proudhonienne]], mais la question de l'[[Héritage_(droit)|héritage]] cristallise les divergences entre « marxistes » et « bakouninistes ». Le rapport du Conseil Général - qui présente le point de vue marxien - déclare que le droit d'héritage est le résultat et non la cause de l'organisation économique et qu'il s'agit avant tout d'abolir le capitalisme : la chute du capitalisme entraînera la fin du droit d'héritage. Il indique, comme mesures pratiques immédiates, l'établissement d'impôts sur la succession et la limitation du droit de tester. Pour Bakounine, ces dispositions ne suffisent pas, demander l'abolition pure et simple de l'héritage est la bonne revendication, l'axe de propagande le plus efficace. Au moment des votes, ce sont les positions de Bakounine qui obtiennent le plus grand nombre de voix. Ce revers est pour Marx le signe de l'influence grandissante des idées de Bakounine au sein de l'Internationale et de la nécessité d'y mettre un coup d'arrêt. |
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| Le 27 septembre 1869, la Section de l'Alliance de Genève demande officiellement au Comité fédéral romand son adhésion à la Fédération romande. Le Comité, pour ne pas porter ombrage aux chefs de la ''fabrique'' et aux politiciens radicaux qu'ils soutiennent, décide de surseoir à la décision. La Section de l'Alliance n'a plus qu'une solution, faire appel devant le prochain congrès fédéral devant se tenir à La Chaux-de-Fonds du 4 au 6 avril 1870. C'est durant ce congrès que la fédération romande fait scission. La querelle autour de l'admission de l'Alliance en est le détonateur. C'est à la suite de cette scission qu'est créée ce qui deviendra la [[Fédération_jurassienne|Fédération jurassienne]]. | | Le 27 septembre 1869, la Section de l'Alliance de Genève demande officiellement au Comité fédéral romand son adhésion à la Fédération romande. Le Comité, pour ne pas porter ombrage aux chefs de la ''fabrique'' et aux politiciens radicaux qu'ils soutiennent, décide de surseoir à la décision. La Section de l'Alliance n'a plus qu'une solution, faire appel devant le prochain congrès fédéral devant se tenir à La Chaux-de-Fonds du 4 au 6 avril 1870. C'est durant ce congrès que la fédération romande fait scission. La querelle autour de l'admission de l'Alliance en est le détonateur. C'est à la suite de cette scission qu'est créée ce qui deviendra la [[Fédération_jurassienne|Fédération jurassienne]]. |
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| === Une liberté partagée === | | === Une liberté partagée === |
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− | L'idée centrale chez Bakounine est la liberté, le bien suprême que le révolutionnaire doit rechercher à tout prix. Pour lui, à la différence des penseurs des [[Lumières_(philosophie)|Lumières]] et de la [[Révolution_française|Révolution française]], la liberté n'est pas une affaire individuelle mais une question sociale. Ainsi, dans ''[[Dieu_et_l'État|Dieu et l'État]]'' en 1882, il réfute [[Jean-Jacques_Rousseau|Jean-Jacques Rousseau]] : le bon sauvage, qui aliène sa liberté à partir du moment où il vit en société, n'a jamais existé. Au contraire, c'est le fait social qui crée la liberté : « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d'autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. »<ref>Michel Bakounine, ''L'Empire Knouto-Germanique et la révolution sociale 1870-1871'', [[Institut international d'histoire sociale]], Champ libre, 1982, page 173.</ref> La véritable liberté n'est pas possible sans l'égalité de fait (économique, politique et sociale). La liberté et l'égalité ne peuvent se trouver qu'en dehors de l'existence d'un Dieu extérieur au monde ou d'un État extérieur au peuple. L'État, le Capital et Dieu sont les obstacles à abattre. | + | L'idée centrale chez Bakounine est la liberté, le bien suprême que le révolutionnaire doit rechercher à tout prix. Pour lui, à la différence des penseurs des [[Lumières_(philosophie)|Lumières]] et de la [[Révolution_française|Révolution française]], la liberté n'est pas une affaire individuelle mais une question sociale. Ainsi, dans ''[[Dieu_et_l'État|Dieu et l'État]]'' en 1882, il réfute [[Jean-Jacques_Rousseau|Jean-Jacques Rousseau]] : le bon sauvage, qui aliène sa liberté à partir du moment où il vit en société, n'a jamais existé. Au contraire, c'est le fait social qui crée la liberté : ''« Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d'autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. »''<ref>Michel Bakounine, ''L'Empire Knouto-Germanique et la révolution sociale 1870-1871'', [[Institut international d'histoire sociale]], Champ libre, 1982, page 173.</ref> La véritable liberté n'est pas possible sans l'égalité de fait (économique, politique et sociale). |
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− | === Opposition à l'État === | + | La liberté et l'égalité ne peuvent se trouver qu'en dehors de l'existence d'un Dieu extérieur au monde ou d'un État extérieur au peuple. L'État, le Capital et Dieu sont les obstacles à abattre. |
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| + | === Athéisme radical === |
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| + | L'[[Athéisme|athéisme]] de Bakounine trouve lui aussi sa base dans la recherche de la liberté pour l'humanité : ''« Dieu est, donc l'homme est esclave. L'homme est libre, donc il n'y a point de Dieu. Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle, et maintenant, choisissons. ''»<ref>Michel Bakounine, ''Catéchisme de la franc-maçonnerie moderne''. Cité par Jean Préposiet, ''Histoire de l'anarchisme'', Tallandier, 1993.</ref>. Elle repose sur une conception [[matérialiste|matérialiste]] du monde. Selon lui, l'Homme fait partie d'un univers gouverné par des lois naturelles. Les sociétés et les idées humaines - dont l'idée de dieu - dépendent donc des conditions matérielles d'existence de l'Homme. Selon Bakounine il ne peut donc exister un monde métaphysique séparé du monde matériel : la religion, sa morale, son paradis et son Dieu ''« l'être universel, éternel, immuable, créé par la double action de l'imagination religieuse et de la faculté abstractive de l'homme »''<ref>Michel Bakounine, ''Théorie générale de la révolution'', textes assemblés et annotés par Étienne Lesourd, d'après G.P. Maximow, Éditions Les Nuits Rouges, 2008, page 103.</ref> sont de pures spéculations dont l'origine se trouve dans la dépendance et la peur de phénomènes naturels inexpliqués. L'idée de dieu est une manifestation des capacités d'abstraction de l'Homme, mais elle n'en demeure pas moins une abdication de la raison et un moyen utilisé par les dominants pour exploiter les dominés. |
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| + | === L'organisation et l'action révolutionnaire === |
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| + | Bakounine et ses partisans se sont souvent opposés aux marxistes sur la question de l'organisation, même s'ils ont cohabité un certain temps dans l'AIT. De fait, Bakounine était souvent plus préoccupé d'actions immédiates très volontaristes que d'organisation sur le long terme. |
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| + | Bakounine reprochait à Marx une trop forte [[centralisme|centralisation]] autour du Conseil général de Londres, prônant un fonctionnement plus fédéral. Certains [[anarchistes|anarchistes]] ont défendu par la suite que le marxisme conduisait à la notion d'[[avant-garde|avant-garde]] [[léniniste|léniniste]] et que le léninisme conduisait au [[stalinisme|stalinisme]]. |
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| + | Les marxistes répondent généralement que l'avant-garde est une réalité de fait dans tout mouvement politique, et que la méthode de Bakounine centrée sur l'insurrection encouragée par des sociétés secrètes ne permet pas l'émancipation des travailleur-se-s. |
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| + | === Paysannerie et prolétariat === |
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| + | Les marxistes attribuent au prolétariat le rôle de seule [[classe_révolutionnaire|classe révolutionnaire]], même s'ils considèrent que la paysannerie peut être entraînée dans un mouvement révolutionnaire si le prolétariat offre une perspective différente de celle de la bourgeoisie. |
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− | L'hostilité de Bakounine (et bien sûr de l'ensemble des [[Anarchiste|anarchistes]]) envers l'[[État|État]] est définitive. Contrairement au [[Communisme|communisme]] de [[Karl_Marx|Marx]] ou de [[Lénine|Lénine]], il ne croit pas qu'il soit possible de se servir de l'État, ne serait-ce que temporairement, pour mener à bien la révolution et abolir les classes sociales et finalement l'État lui-même. L'État, y compris s'il s'agit d'un [[État_ouvrier|État ouvrier]], y compris s'il s'agit du gouvernement des savants ou des « hommes de génie couronnés de vertu », comme il l'écrit au cours de sa polémique contre Mazzini, est un système de domination qui crée en permanence ses élites et ses privilèges. Le pouvoir étatique est forcément utilisé contre le [[Prolétariat|prolétariat]] dans la mesure où celui-ci ne peut pas administrer tout entière l'infrastructure étatique et doit déléguer cette gestion à une [[Bureaucratie|bureaucratie]]. La formation d'une sorte de « bureaucratie rouge » lui semble donc inévitable pour éviter cette dérive.
| + | Bakounine était moins tranché. Il disait que seule l'union entre les mondes rural et industriel est riche de potentialités révolutionnaires, et que la paysannerie était source de révolte anti-étatique, et pouvait trouver sa complémentarité dans l'esprit de discipline des ouvriers. |
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− | Par extension, Bakounine s'oppose également au [[Patriotisme|patriotisme]], qu'il perçoit comme un soutien à l'étatisme, et donc à l’État.
| + | === Opposition à l'État === |
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− | === Athéisme radical ===
| + | Bakounine, en tant qu'anarchiste, se disait opposé à l'Etat. [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] ont toujours considéré que l'Etat était une conséquence des sociétés de classes, et qu'il ne pourrait y avoir extinction de l'Etat que sous le [[communisme|communisme]]. Ils considéraient qu'un [[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]] ([[dictature_du_prolétariat|dictature du prolétariat]]) était un mal nécessaire. |
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− | L'[[Athéisme|athéisme]] de Bakounine trouve lui aussi sa base dans la recherche de la liberté pour l'humanité : « Dieu est, donc l'homme est esclave. L'homme est libre, donc il n'y a point de Dieu. Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle, et maintenant, choisissons. »<ref>Michel Bakounine, ''Catéchisme de la franc-maçonnerie moderne''. Cité par Jean Préposiet, ''Histoire de l'anarchisme'', Tallandier, 1993.</ref>. Elle repose sur une conception matérialiste du monde. Selon lui, l'Homme fait partie d'un univers gouverné par des lois naturelles. Les sociétés et les idées humaines - dont l'idée de dieu - dépendent donc des conditions matérielles d'existence de l'Homme. Selon Bakounine il ne peut donc exister un monde métaphysique séparé du monde matériel : la religion, sa morale, son paradis et son Dieu « l'être universel, éternel, immuable, créé par la double action de l'imagination religieuse et de la faculté abstractive de l'homme »<ref>Michel Bakounine, ''Théorie générale de la révolution'', textes assemblés et annotés par Étienne Lesourd, d'après G.P. Maximow, Éditions Les Nuits Rouges, 2008, page 103.</ref> sont de pures spéculations dont l'origine se trouve dans la dépendance et la peur de phénomènes naturels inexpliqués. L'idée de dieu est une manifestation des capacités d'abstraction de l'Homme, mais elle n'en demeure pas moins une abdication de la raison et un moyen utilisé par les dominants pour exploiter les dominés.
| + | Bakounine s'opposait à ce raisonnement. Il considérait que tout Etat, y compris s'il s'agit du gouvernement des savants ou des « hommes de génie couronnés de vertu », comme il l'écrit au cours de sa polémique contre [[Mazzini|Mazzini]], crée en permanence ses élites et ses privilèges. Il soutenait que le prolétariat ne pouvait pas administrer tout entière l'infrastructure étatique et serait poussé à déléguer cette gestion à une [[Bureaucratie|bureaucratie]]., qui utiliserait toujours son pouvoir contre le [[Prolétariat|prolétariat]]. |
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− | === Anti-communisme === | + | En 1873, dans ''Étatisme et anarchie'', il oppose le ''« [[communisme|communisme]] »'' à son ''« [[collectivisme|collectivisme]] »'' : |
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| + | « Je déteste le communisme, parce qu'il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d'humain sans liberté. Je ne suis point communiste parce que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances de la société dans l'État, parce qu'il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains de l'État, tandis que moi je veux l'abolition de l'État... Je veux l'organisation de la société et de la propriété collective ou sociale de bas en haut par la voie de la libre association, et non de haut en bas, par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste. »<ref>Danic Parenteau, ''Les Idéologies Politiques : Le Clivage Gauche-Droite'', [[Presses de l'Université du Québec]], 2008, page 113.</ref> |
| + | </blockquote> |
| + | === Question nationale === |
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− | Un autre aspect important de la pensée de Bakounine concerne l'action révolutionnaire. À la différence de certains marxistes, comme Lénine et ses successeurs ([[Léninisme|léninisme]]), qui préconisent l'intervention d'une avant-garde (le Parti, par exemple) pour guider la masse populaire sur le chemin de la révolution<ref>_</ref>, l'organisation bakouninienne, même si elle est secrète, se donne uniquement le droit de soutenir la révolte, de l'encourager, en favorisant l'auto-organisation à la base. Cette conception n'est pas très différente de celle défendue plus tard par les [[Anarcho-syndicaliste|anarcho-syndicalistes]] au sein d'organisations de masse. Si les marxistes attribuent au prolétariat le rôle de seule classe révolutionnaire, lui opposant une paysannerie par essence réactionnaire, Bakounine estime au contraire que seule l'union entre les mondes rural et industriel est riche de potentialités révolutionnaires, la révolte anti-étatique de la paysannerie trouvant sa complémentarité dans l'esprit de discipline des ouvriers. Bakounine refuse également l'avènement d'un État socialiste temporaire en vue de la réalisation d'une société communiste intégrale, sans classes ni État (cf. opposition à l'État).
| + | Bakounine s'opposait au [[Patriotisme|patriotisme]], qu'il perçoit comme un soutien à l’État. |
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− | En 1873, dans ''Étatisme et anarchie'', il résume sa position : « Je déteste le communisme, parce qu'il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d'humain sans liberté. Je ne suis point communiste parce que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances de la société dans l'État, parce qu'il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains de l'État, tandis que moi je veux l'abolition de l'État... Je veux l'organisation de la société et de la propriété collective ou sociale de bas en haut par la voie de la libre association, et non de haut en bas, par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste. »<ref>Danic Parenteau, ''Les Idéologies Politiques : Le Clivage Gauche-Droite'', [[Presses de l'Université du Québec]], 2008, page 113.</ref>
| + | L'été 1848, Bakounine est à Berlin où il rédige une brochure de propagande, l’''Appel aux slaves'' dans laquelle il développe de nouveau son programme : l'alliance des révolutionnaires slaves, allemands, hongrois, italiens, dans l'objectif de détruire les monarchies prussienne, autrichienne et russe. La ''Neue Rheinische Zeitung'' en publie une longue critique écrite de la main d'[[Engels|Engels]].<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1849/02/fe18490214.htm Le panslavisme démocratique]'', 1849</ref> Bakounine admet plus tard que la raison était plutôt du côté d'Engels, mais estime que le texte de la ''Neue Rheinische Zeitung'' laisse transparaître le sentiment de la supériorité allemande sur les peuples slaves. Cette querelle germano-slave perdurera jusque dans les conflits au sein de la [[Association_internationale_des_travailleurs|Première Internationale]]. |
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− | === L'amour libre === | + | === Droits des femmes et amour libre === |
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− | Pour Bakounine dans ''[[Dieu_et_l'État|Dieu et l'État]]'' (1882) : « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres »<ref>[[Michel Bakounine]], ''[https://fr.wikisource.org/wiki/Dieu et l’État (1907) Dieu et l’État]'', 1907.</ref>. Ainsi, il s'élève contre le [[Patriarcat_(sociologie)|patriarcat]] et la façon qu'a la loi de « soumettre les femmes à la domination absolue de l'homme ». Il défend l'idée selon laquelle « les hommes et les femmes partagent des droits égaux » afin que les femmes puissent « devenir indépendantes et être libres de déterminer leur propre vie ». Bakounine prévoit « une liberté sexuelle totale pour les femmes » et la fin de la « famille juridique autoritaire »<ref>Sam Dolgoff, ''Bakunin on Anarchy'', préf. [[Paul Avrich]], Vintage Books, 1971, [https://libcom.org/files/Bakunin%20on%20Anarchy%20%281971%29.pdf p. 396 et 397], [https://www.marxists.org/reference/archive/bakunin/bakunin-on-anarchism.htm texte intégral].</ref><sup>,</sup><ref name="FAQ">Iain McKay, ''Anarchist FAQ / What is Anarchism ? / What is Anarcha-Feminism ?'', 12 septembre 2014, Wikibooks, [https://en.wikibooks.org/wiki/Anarchist_FAQ/What_is_Anarchism%3F/3.5 texte intégral].</ref>. | + | Pour Bakounine dans ''[[Dieu_et_l'État|Dieu et l'État]]'' (1882) : ''« Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres »''. Ainsi, il s'élève contre le [[Patriarcat_(sociologie)|patriarcat]] et la façon qu'a la loi de ''« soumettre les femmes à la domination absolue de l'homme »''. Il défend l'idée selon laquelle ''« les hommes et les femmes partagent des droits égaux »'' afin que les femmes puissent ''« devenir indépendantes et être libres de déterminer leur propre vie »''. Bakounine prévoit ''« une liberté sexuelle totale pour les femmes » et la fin de la « famille juridique autoritaire »''<ref>Sam Dolgoff, ''Bakunin on Anarchy'', préf. [[Paul Avrich]], Vintage Books, 1971, [https://libcom.org/files/Bakunin%20on%20Anarchy%20%281971%29.pdf p. 396 et 397], [https://www.marxists.org/reference/archive/bakunin/bakunin-on-anarchism.htm texte intégral].</ref><sup>,</sup><ref name="FAQ">Iain McKay, ''Anarchist FAQ / What is Anarchism ? / What is Anarcha-Feminism ?'', 12 septembre 2014, Wikibooks, [https://en.wikibooks.org/wiki/Anarchist_FAQ/What_is_Anarchism%3F/3.5 texte intégral].</ref>. |
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| == Propos controversés == | | == Propos controversés == |
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| === Antisémitisme === | | === Antisémitisme === |
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− | Bakounine a écrit des milliers de pages dont cette citation extraite des ''Lettres aux internationaux de Bologne - Pièces explicatives et justificatives n°1'' de décembre 1871, où il écrit à propos de sa polémique avec [[Karl_Marx|Karl Marx]] : | + | Bakounine partageait des conceptions [[antisémites|antisémites]] qui étaient très courantes, y compris parmi les révolutionnaires socialistes. Par exemple, dans cet extrait des ''Lettres aux internationaux de Bologne - Pièces explicatives et justificatives n°1'' de décembre 1871, il écrit à propos de sa polémique avec [[Karl_Marx|Karl Marx]] : |
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− | « Les Juifs constituent aujourd'hui en Allemagne une véritable puissance. Juif lui-même, Marx a autour de lui tant à Londres qu'en France et dans beaucoup d'autres pays, mais surtout en Allemagne, une foule de petits Juifs, plus ou moins intelligents et instruits, vivant principalement de son intelligence et revendant en détail ses idées. Se réservant à lui-même le monopole de la grosse politique, j'allais dire de la grosse intrigue, il leur en abandonne volontiers le côté petit, sale, misérable, et il faut dire que, sous ce rapport, toujours obéissants à son impulsion, à sa haute direction, ils lui rendent de grands services : inquiets, nerveux, curieux, indiscrets, bavards, remuants, intrigants, exploitants, comme le sont les Juifs partout, agents de commerce, bellettrists, politiciens, journalistes, courtiers de littérature en un mot, en même temps que courtiers de finance, ils se sont emparés de toute la presse de l'Allemagne, à commencer par les journaux monarchistes les plus absolutistes, et depuis longtemps ils règnent dans le monde de l'argent et des grandes spéculations financières et commerciales : ayant ainsi un pied dans la Banque, ils viennent de poser ces dernières années l'autre pied dans le socialisme, appuyant ainsi leur postérieur sur la littérature quotidienne de l'Allemagne... Vous pouvez vous imaginer quelle littérature nauséabonde cela doit faire.<br/> Eh bien, tout ce monde juif qui forme une seule secte exploitante, une sorte de peuple sangsue, un parasite collectif dévorant et organisé en lui-même, non seulement à travers les frontières des États, mais à travers même toutes les différences d'opinions politiques, ce monde est actuellement, en grande partie du moins, à la disposition de Marx d'un côté, et des Rothschild de l'autre. Je sais que les Rothschild, tout réactionnaires qu'ils sont, qu'ils doivent être, apprécient beaucoup les mérites du communiste Marx ; et qu'à son tour le communiste Marx se sent invinciblement entraîné, par un attrait instinctif et une admiration respectueuse, vers le génie financier des Rothschild. La solidarité juive, cette solidarité si puissante qui s'est maintenue à travers toute l'histoire les unit. »<ref>Michel Bakounine, ''Œuvres complètes'', éditions [[Champ libre]], 1974, volume 2, ''L'Italie 1871-1872'', page 109.</ref> | + | « Les Juifs constituent aujourd'hui en Allemagne une véritable puissance. Juif lui-même, Marx a autour de lui tant à Londres qu'en France et dans beaucoup d'autres pays, mais surtout en Allemagne, une foule de petits Juifs, plus ou moins intelligents et instruits, vivant principalement de son intelligence et revendant en détail ses idées. Se réservant à lui-même le monopole de la grosse politique, j'allais dire de la grosse intrigue, il leur en abandonne volontiers le côté petit, sale, misérable, et il faut dire que, sous ce rapport, toujours obéissants à son impulsion, à sa haute direction, ils lui rendent de grands services : inquiets, nerveux, curieux, indiscrets, bavards, remuants, intrigants, exploitants, comme le sont les Juifs partout, agents de commerce, bellettrists, politiciens, journalistes, courtiers de littérature en un mot, en même temps que courtiers de finance, ils se sont emparés de toute la presse de l'Allemagne, à commencer par les journaux monarchistes les plus absolutistes, et depuis longtemps ils règnent dans le monde de l'argent et des grandes spéculations financières et commerciales : ayant ainsi un pied dans la Banque, ils viennent de poser ces dernières années l'autre pied dans le socialisme, appuyant ainsi leur postérieur sur la littérature quotidienne de l'Allemagne... Vous pouvez vous imaginer quelle littérature nauséabonde cela doit faire. Eh bien, tout ce monde juif qui forme une seule secte exploitante, une sorte de peuple sangsue, un parasite collectif dévorant et organisé en lui-même, non seulement à travers les frontières des États, mais à travers même toutes les différences d'opinions politiques, ce monde est actuellement, en grande partie du moins, à la disposition de Marx d'un côté, et des Rothschild de l'autre. Je sais que les Rothschild, tout réactionnaires qu'ils sont, qu'ils doivent être, apprécient beaucoup les mérites du communiste Marx ; et qu'à son tour le communiste Marx se sent invinciblement entraîné, par un attrait instinctif et une admiration respectueuse, vers le génie financier des Rothschild. La solidarité juive, cette solidarité si puissante qui s'est maintenue à travers toute l'histoire les unit. »<ref>Michel Bakounine, ''Œuvres complètes'', éditions [[Champ libre]], 1974, volume 2, ''L'Italie 1871-1872'', page 109.</ref> |
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− | == La Confession de Bakounine == | + | === La Confession de Bakounine === |
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| La ''Confession'' qu'écrit Bakounine au Tsar en 1851 lorsqu'il est en prison, ne sera connue qu'en 1921. Le texte est à ce moment globalement perçu comme une tâche sur l'intégrité du révolutionnaire. Pourtant il ne révèle au Tsar que ce qu'il sait déjà par ailleurs. | | La ''Confession'' qu'écrit Bakounine au Tsar en 1851 lorsqu'il est en prison, ne sera connue qu'en 1921. Le texte est à ce moment globalement perçu comme une tâche sur l'intégrité du révolutionnaire. Pourtant il ne révèle au Tsar que ce qu'il sait déjà par ailleurs. |
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| == Œuvres == | | == Œuvres == |
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− | [https://fr.wikisource.org/wiki/Bakounine/Œuvres https://fr.wikisource.org/wiki/Bakounine/%C5%92uvres]
| + | === Textes principaux === |
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− | *''Œuvres'', P.V. Stock, 1895-1913, ''La bibliothèque sociologique'', six volumes. Les deux premiers ont fait l'objet d'une nouvelle édition (Stock, 1980). | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Qui_suis-je Qui suis-je] |
− | **Volume I - ''Fédéralisme, socialisme et antithéologisme. Lettres sur le patriotisme. Dieu et l'État.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/À_mes_amis_russes_et_polonais À mes amis russes et polonais], 1862 |
− | **Volume II - ''Les Ours de Berne et l'Ours de Saint-Petersbourg. Lettres à un Français sur la crise actuelle. L'empire knouto-germanique et la révolution sociale.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Plan_de_fédération_internationnale&action=edit&redlink=1 Plan de fédération internationnale], 1864 |
− | **Volume III - ''L'empire knouto-germanique et la révolution sociale, 2<sup>e</sup> livraison. Considérations philosophiques sur le Fantôme divin, sur le Monde réel et sur l'Homme.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Catéchisme_révolutionnaire Catéchisme révolutionnaire], 1865 |
− | **Volume IV - ''Lettres à un Français, suite. Manuscrit de 114 pages, écrit à Marseille. Lettre à Esquiros. Préambule pour la seconde livraison de l'Empire knouto-germanique. Lettre à la'' Liberté ''de Bruxelles. Fragment formant une suite de l'Empire knouto-germanique.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Fédéralisme,_socialisme_et_anti-théologisme Fédéralisme, socialisme et anti-théologisme], 1867 |
− | **Volume V - ''Articles écrits pour le journal'' l'Égalité. ''Lettre adressée aux citoyens rédacteurs du'' Réveil. ''Trois conférences faites aux ouvriers du Val de Saint-Imier.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Aux_compagnons_de_l'Association_Internationale_des_Travailleurs_au_Locle_et_à_La_Chaux-de-Fonds Aux compagnons de l'Association Internationale des Travailleurs au Locle et à La Chaux-de-Fonds], 1869 |
− | **Volume VI - ''Protestation de l'Alliance. Réponse d'un International à Mazzini. l'Internationale et Mazzini'' (par Saverio Friscia). ''Lettre à la section de l'Alliance de Genève. Rapport sur l'Alliance. Réponse à l'''Unita Italiana. ''Circulaire à mes amis d'Italie à l'occasion du congrès de Rome.'' | + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Patriotisme_physiologique_ou_naturel Le Patriotisme physiologique ou naturel], 1869 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Politique_de_l’Internationale Politique de l’Internationale], 1869 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/L’Instruction_intégrale L’Instruction intégrale]; 1869 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Endormeurs Les Endormeurs], 1869 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_à_un_Français Lettres à un Français], 1870 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Trois_conférences_faites_aux_ouvriers_du_Val_de_Saint-Imier Trois conférences faites aux ouvriers du Val de Saint-Imier] 1871 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/L’Empire_knouto-germanique_et_la_Révolution_sociale L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale], 1871 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=La_théologie_politique_de_Mazzini&action=edit&redlink=1 La théologie politique de Mazzini], 1871 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Principe_de_l’État Le Principe de l’État], 1871 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_inédite_de_Bakounine_à_Celso_Cerretti Lettre inédite de Bakounine à Celso Cerretti], 1872 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Polémique_au_sujet_des_prétendues_scissions_de_l’Internationale_»&action=edit&redlink=1 Polémique au sujet des prétendues scissions de l’Internationale »],1872 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Étatisme_et_anarchie&action=edit&redlink=1 Étatisme et anarchie], 1873 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Dieu_et_l’État Dieu et l’État], posthume 1882 |
| + | *[https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_à_Herzen_et_Ogareff Lettres à Herzen et Ogareff], 1896 |
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| + | === Oeuvres complètes === |
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− | *''Archives Bakounine'', publié pour l'Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis d'Amsterdam, par Arthur Lehning, 1961-1981, 7 volumes (le premier en deux tomes), éditions E.J. Brill, Leiden. Réimpression en 8 volumes reliés sous le titre ''Œuvres complètes'' aux éditions Champ libre, fonds repris par Ivrea, 1973-1982. Réimpression des volumes II, III, IV et VII aux éditions Tops/Trinquier (2003). Dans la numérotation de l'édition originale :
| + | [https://fr.wikisource.org/wiki/Bakounine/Œuvres https://fr.wikisource.org/wiki/Bakounine/%C5%92uvres] |
− | **Volume I (1) - ''Michel Bakounine et l'Italie (1871-1872). La polémique avec Mazzini.''
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− | **Volume I (2) - ''Michel Bakounine et l'Italie (1871-1872). La Première Internationale en Italie et le conflit avec Marx.''
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− | **Volume II - ''Les conflits dans l'Internationale (1872).''
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− | **Volume III - ''Étatisme et anarchie (1873).''
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− | **Volume IV - ''Relations avec Serge Netchaïev (1870-1872).''
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− | **Volume V - ''Michel Bakounine et ses relations slaves (1870-1875).''
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− | **Volume VI - ''La guerre franco-allemande et la révolution sociale en France (1870-1871).''
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− | **Volume VII - ''L'empire knouto-germanique et la révolution sociale (1870-1871).''
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− | *''Théorie Générale de la Révolution'', Paris, Les nuits rouges, 2001, rééd. 2008 {{ISBN|2-913112-02-1}}
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− | *''Confession'', trad. Paulette Brupbacher, Éditions Rieder, 1932 (6<sup>e</sup> édition). PUF, 1974. L'Harmattan, 2001.
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− | *''De la guerre à la Commune'', Anthropos, 1972.
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− | *''[[Dieu_et_l'État|Dieu et l'État]]'', édition établie d'après le manuscrit original et présentée par Joël Gayraud, Mille et une nuits, Paris, 1996.
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− | *''Le sentiment sacré de la révolte'', Les nuits rouges, 2004. {{ISBN|2-913112-23-4}}.
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− | *''Fédéralisme, socialisme, antithéologisme'', L'Âge d'homme, 1971.
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− | *''Le socialisme libertaire'', Denoël, 1973.
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− | *''Trois conférences faites aux ouvriers du Val de Saint-Imier'', Canevas, 1990.
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− | *''La liberté. Choix de textes'', J.J. Pauvert, 1969.
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− | *''Catéchisme révolutionnaire'', L'Herne, 2009.
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− | *''La Révolution libertaire'', 140 textes choisis de [[Pierre-Joseph_Proudhon|Proudhon]], Bakounine et [[Pierre_Kropotkine|Kropotkine]], Éditions de l'Épervier, 2010, {{ISBN|978-2361940041}}, <small>[http://www.editions-epervier.fr/proudhon-bakounine-kropotkine-la-révolution-libertaire notice éditeur]</small>.
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− | *''Principes et organisation de la société internationale révolutionnaire'', Éditions du Chat ivre, 2013.
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