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Certains militants avaient un parcours entre [[Marxisme|marxisme]] et [[Anarchisme|anarchisme]], comme [[Bill_Chatov|Bill Chatov]], qui fut social-démocrate, organisateur des [[IWW|IWW]] aux Etats-Unis, puis revint en Russie en 1917 où il restera allié aux [[Bolchéviks|bolchéviks]] tout en gardant sa sensibilité anarchiste. Ou encore [[Victor_Serge|Victor Serge]], anarchiste belge d'origine russe, qui rejoint les bolchéviks en 1917, puis fut proche du [[Trotskisme|trotskisme]], et ensuite s'éloigne du [[Marxisme|marxisme]] par rejet du [[Stalinisme|stalinisme]]. On peut encore citer Perkus ou Petrovski. Des anarchistes que Voline qualifiait de ''«&nbsp;soviétiques&nbsp;»'', dans le sens de pro-bolchéviks.<ref name="VolineRevoInco" />
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Certains militants avaient un parcours entre [[Marxisme|marxisme]] et [[Anarchisme|anarchisme]], comme [[Bill_Chatov|Bill Chatov]], qui fut social-démocrate, organisateur des [[IWW|IWW]] aux États-Unis, puis revint en Russie en 1917 où il restera allié aux [[Bolchéviks|bolchéviks]] tout en gardant sa sensibilité anarchiste. Ou encore [[Victor_Serge|Victor Serge]], anarchiste belge d'origine russe, qui rejoint les bolchéviks en 1917, puis fut proche du [[Trotskisme|trotskisme]], et ensuite s'éloigne du [[Marxisme|marxisme]] par rejet du [[Stalinisme|stalinisme]]. On peut encore citer Perkus ou Petrovski. Des anarchistes que Voline qualifiait de ''«&nbsp;soviétiques&nbsp;»'', dans le sens de pro-bolchéviks.<ref name="VolineRevoInco" />
    
Mais les anarchistes étaient eux-mêmes considérés comme [[Gauchistes|gauchistes]] par les [[Bolchéviks|bolchéviks]], par leurs actes impatients et inorganisés. Le 5 juin des anarchistes prennent l’imprimerie du journal de droite ''Rousskaïa Volia'' (La Volonté de la Russie). Deux semaines plus tard ils font un raid contre la [[Prison_de_Kresty|prison de Kresty]]. Beaucoup admiraient leur bravoure, surtout parmi les marins et les soldats. Alors que les bolchéviks essayaient globalement de canaliser la colère en lui donnant une forme organisée, en tentant d'éviter les actions prématurées, les anarchistes faisaient tout pour la faire exploser, avec des appels à l'action directe commme&nbsp;: «&nbsp;Volez les voleurs&nbsp;!&nbsp;» ou «&nbsp;Exterminez la bourgeoisie et ses larbins&nbsp;!&nbsp;». Cela fut déterminant dans l’explosion populaire des [[Journées_de_juillet|Journées de juillet]], qui conduisit à une dure répression de l'aile révolutionnaire.
 
Mais les anarchistes étaient eux-mêmes considérés comme [[Gauchistes|gauchistes]] par les [[Bolchéviks|bolchéviks]], par leurs actes impatients et inorganisés. Le 5 juin des anarchistes prennent l’imprimerie du journal de droite ''Rousskaïa Volia'' (La Volonté de la Russie). Deux semaines plus tard ils font un raid contre la [[Prison_de_Kresty|prison de Kresty]]. Beaucoup admiraient leur bravoure, surtout parmi les marins et les soldats. Alors que les bolchéviks essayaient globalement de canaliser la colère en lui donnant une forme organisée, en tentant d'éviter les actions prématurées, les anarchistes faisaient tout pour la faire exploser, avec des appels à l'action directe commme&nbsp;: «&nbsp;Volez les voleurs&nbsp;!&nbsp;» ou «&nbsp;Exterminez la bourgeoisie et ses larbins&nbsp;!&nbsp;». Cela fut déterminant dans l’explosion populaire des [[Journées_de_juillet|Journées de juillet]], qui conduisit à une dure répression de l'aile révolutionnaire.
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Il défend quant à lui une République fédérative ''«&nbsp;telle que nous en voyons une aux Etats-Unis&nbsp;»''. Et enfin il termine par un appel ouvert à la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]]&nbsp;:
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Il défend quant à lui une République fédérative ''«&nbsp;telle que nous en voyons une aux États-Unis&nbsp;»''. Et enfin il termine par un appel ouvert à la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]]&nbsp;:
 
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''«&nbsp;Promettons-nous donc enfin entre nous que nous ne nous diviserons plus en parties droite et gauche de ce théâtre... Car enfin nous avons tous une seule et même patrie, et, pour elle, nous devons tenir ou tomber au besoin, nous tous, ceux de droite et ceux de gauche.&nbsp;»''
 
''«&nbsp;Promettons-nous donc enfin entre nous que nous ne nous diviserons plus en parties droite et gauche de ce théâtre... Car enfin nous avons tous une seule et même patrie, et, pour elle, nous devons tenir ou tomber au besoin, nous tous, ceux de droite et ceux de gauche.&nbsp;»''
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[[Voline|Voline]], à son retour en Russie en juillet 1917, adhére à l’Union de propagande anarcho-syndicaliste de Pétrograd, laquelle publie bientôt l’hebdomadaire puis quotidien ''[[Golos_Trouda|Golos Trouda]] (La Voix du travail'').
 
[[Voline|Voline]], à son retour en Russie en juillet 1917, adhére à l’Union de propagande anarcho-syndicaliste de Pétrograd, laquelle publie bientôt l’hebdomadaire puis quotidien ''[[Golos_Trouda|Golos Trouda]] (La Voix du travail'').
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[[Grigori_Maximov|Grigori Maximov]], qui émigra aux Etats-Unis, participa également à ''Golos Truda''. Il fut pendant une courte période membre du Conseil central des [[Comités_d’usine|comités d’usine]] de Pétrograd, et prétendit que leur idéologie était proche de l’anarcho-syndicalisme. Lui et Berkman ont visiblement tendance à exagérer fortement l'influence anarchiste.
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[[Grigori_Maximov|Grigori Maximov]], qui émigra aux États-Unis, participa également à ''Golos Truda''. Il fut pendant une courte période membre du Conseil central des [[Comités_d’usine|comités d’usine]] de Pétrograd, et prétendit que leur idéologie était proche de l’anarcho-syndicalisme. Lui et Berkman ont visiblement tendance à exagérer fortement l'influence anarchiste.
    
Il existait également une [[Fédération_anarcho-communiste_de_Petrograd|Fédération anarcho-communiste]], dont la principale figure était [[Iosif_Solomonovich_Bleikhman|I. S Bleikhman]]. Selon [[Alexander_Rabinowitch|A. Rabinowitch]]<ref>Alexander Rabinowitch, ''Prelude to Revolution – The Petrograd Bolsheviks and the July 1917 Uprising'', 1968, Indiana University Press, réédition 1991, Midland Books</ref>, ''Golos Trouda'' était marginale, mais la Fédération était implantée parmi les soldats et ouvriers de Pétrograd et de sa région (dont [[Kronstadt|Kronstadt]]), et en particulier dans le 1<sup>er</sup> régiment de mitrailleurs, qui fut à l’avant-garde de l’effervescence révolutionnaire de l’été 1917.
 
Il existait également une [[Fédération_anarcho-communiste_de_Petrograd|Fédération anarcho-communiste]], dont la principale figure était [[Iosif_Solomonovich_Bleikhman|I. S Bleikhman]]. Selon [[Alexander_Rabinowitch|A. Rabinowitch]]<ref>Alexander Rabinowitch, ''Prelude to Revolution – The Petrograd Bolsheviks and the July 1917 Uprising'', 1968, Indiana University Press, réédition 1991, Midland Books</ref>, ''Golos Trouda'' était marginale, mais la Fédération était implantée parmi les soldats et ouvriers de Pétrograd et de sa région (dont [[Kronstadt|Kronstadt]]), et en particulier dans le 1<sup>er</sup> régiment de mitrailleurs, qui fut à l’avant-garde de l’effervescence révolutionnaire de l’été 1917.
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Enfin, la [[Révolte_de_Kronstadt|'''Révolte de Kronstadt''']] en mars 1921 fut un des moments qui ébranla le plus le pouvoir soviétique, car elle se produisait aux portes de [[Pétrograd|Pétrograd]]. Le mouvement était politiquement hétérogène mais une forte composante anarchiste y était présente.
 
Enfin, la [[Révolte_de_Kronstadt|'''Révolte de Kronstadt''']] en mars 1921 fut un des moments qui ébranla le plus le pouvoir soviétique, car elle se produisait aux portes de [[Pétrograd|Pétrograd]]. Le mouvement était politiquement hétérogène mais une forte composante anarchiste y était présente.
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En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux Etats-Unis alors en pleine ''«&nbsp;[[Peur_rouge|peur rouge]]&nbsp;»'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Angelica_Balabanoff|Angelica Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''«&nbsp;la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des condi­tions objectives&nbsp;»<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[Antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''«&nbsp;bandits&nbsp;»'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune État (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants.
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En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux États-Unis alors en pleine ''«&nbsp;[[Peur_rouge|peur rouge]]&nbsp;»'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Angelica_Balabanoff|Angelica Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''«&nbsp;la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des condi­tions objectives&nbsp;»<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[Antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''«&nbsp;bandits&nbsp;»'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune État (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants.
    
En mars 1920, le  '''Second  Congrès  Panrusse  des  Travailleurs  de  l'Industrie  Alimentaire'''  (avec  une  forte  influence  des syndicalistes-révolutionnaires) se réunit à Moscou. On y reprocha au régime bolchevik d'avoir instauré ''« une domination absolue et incontrôlée sur le prolétariat et la paysannerie, et poussé jusqu'à l'absurde un effroyable centralisme!... détruisant dans le pays tout ce qui est vivant, spontané et libre ». « La soi-disant dictature du prolétariat est en réalité la dictature du Parti sur le prolétariat, et même la dictature de quelques individus »''<ref>Vmesto  programmy :  rezolyutsii  I i II vserossiiskik konferentsii anarkho-sindikalistov, Berlin, 1922, p. 28.</ref>
 
En mars 1920, le  '''Second  Congrès  Panrusse  des  Travailleurs  de  l'Industrie  Alimentaire'''  (avec  une  forte  influence  des syndicalistes-révolutionnaires) se réunit à Moscou. On y reprocha au régime bolchevik d'avoir instauré ''« une domination absolue et incontrôlée sur le prolétariat et la paysannerie, et poussé jusqu'à l'absurde un effroyable centralisme!... détruisant dans le pays tout ce qui est vivant, spontané et libre ». « La soi-disant dictature du prolétariat est en réalité la dictature du Parti sur le prolétariat, et même la dictature de quelques individus »''<ref>Vmesto  programmy :  rezolyutsii  I i II vserossiiskik konferentsii anarkho-sindikalistov, Berlin, 1922, p. 28.</ref>

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