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[[File:ManifRussie1905.jpg|right|290x194px|ManifRussie1905.jpg]]En '''1905 eurent lieu d'importants soulèvements dans toute la Russie''' qui faillirent mettre à bas le [[régime_tsariste|régime tsariste]].{{#set:Date=22/01/1905|Date fin=25/12/1905}}
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[[File:ManifRussie1905.jpg|right|346x231px|ManifRussie1905.jpg]]{{InfoCalendrierJulien}}En '''1905 eurent lieu d'importants soulèvements dans toute la Russie''' qui faillirent mettre à bas le [[Régime_tsariste|régime tsariste]].{{#set:Date=22/01/1905|Date fin=25/12/1905}}
    
La répression et l'expérience qui s'ensuivit créa les conditions de la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe de 1917]].
 
La répression et l'expérience qui s'ensuivit créa les conditions de la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe de 1917]].
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Plusieurs meetings, [[Manifestation|manifestations]], grèves se font l’écho de revendications [[Démocratie|démocratiques]] et d’achèvement de cette « guerre ruineuse et criminelle » dans laquelle la Russie, qui vantait alors sa supériorité militaire, s’enlise. Le 17 décembre 1904, quatre ouvriers sont renvoyés des usines Poutilov, industrie de la défense nationale. Devant le refus de la direction de les réintégrer, les salariés se mettent en [[Grève|grève]] le 3 janvier. Plus gros complexe [[Industrie|industriel]] de St-Pétersbourg, ce sont alors 13 000 ouvriers qui tiennent tête à la direction. Le mouvement s’étend aux entreprises voisines : le vendredi 7 janvier,100 000 grévistes paralysent la région. Le lendemain, ils sont le double. La capitale est privée de transports, d’électricité, de journaux.
 
Plusieurs meetings, [[Manifestation|manifestations]], grèves se font l’écho de revendications [[Démocratie|démocratiques]] et d’achèvement de cette « guerre ruineuse et criminelle » dans laquelle la Russie, qui vantait alors sa supériorité militaire, s’enlise. Le 17 décembre 1904, quatre ouvriers sont renvoyés des usines Poutilov, industrie de la défense nationale. Devant le refus de la direction de les réintégrer, les salariés se mettent en [[Grève|grève]] le 3 janvier. Plus gros complexe [[Industrie|industriel]] de St-Pétersbourg, ce sont alors 13 000 ouvriers qui tiennent tête à la direction. Le mouvement s’étend aux entreprises voisines : le vendredi 7 janvier,100 000 grévistes paralysent la région. Le lendemain, ils sont le double. La capitale est privée de transports, d’électricité, de journaux.
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=== La pétition de Gapone ===
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=== La pétition de Gapone et le Dimanche sanglant ===
    
[[Gueorgui_Gapon|Gapone]], pope (religieux orthodoxe) et président de l’Union des ouvriers d’usine de Saint-Pétersbourg (mutuelle ouvrière sous autorité du Tsar) rédige une [[Pétition|pétition]] à Nicolas II qui recueille plus de 150 000 signatures.
 
[[Gueorgui_Gapon|Gapone]], pope (religieux orthodoxe) et président de l’Union des ouvriers d’usine de Saint-Pétersbourg (mutuelle ouvrière sous autorité du Tsar) rédige une [[Pétition|pétition]] à Nicolas II qui recueille plus de 150 000 signatures.
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Elle énumère les revendications suivantes : amnistie, libertés civiques, salaire normal, remise progressive de la terre au peuple, convocation d’une assemblée constituante élue au [[Suffrage_universel|suffrage universel]], ensemble de mesures politiques, économiques et sociales destinées à lutter « contre l’oppression du travail par le capital » et s’achève par :
 
Elle énumère les revendications suivantes : amnistie, libertés civiques, salaire normal, remise progressive de la terre au peuple, convocation d’une assemblée constituante élue au [[Suffrage_universel|suffrage universel]], ensemble de mesures politiques, économiques et sociales destinées à lutter « contre l’oppression du travail par le capital » et s’achève par :
 
<blockquote>«&nbsp;Sire&nbsp;! Ne refuse pas d’aider Ton peuple&nbsp;! Abats la muraille qui Te sépare de Ton peuple&nbsp;! Ordonne que satisfaction soit ordonnée à nos requêtes, fais-en le serment et Tu rendras la Russie heureuse&nbsp;; sinon, nous sommes prêts à mourir ici-même&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Sire&nbsp;! Ne refuse pas d’aider Ton peuple&nbsp;! Abats la muraille qui Te sépare de Ton peuple&nbsp;! Ordonne que satisfaction soit ordonnée à nos requêtes, fais-en le serment et Tu rendras la Russie heureuse&nbsp;; sinon, nous sommes prêts à mourir ici-même&nbsp;»</blockquote>  
Cette pétition à elle seule révèle toutes les confusions dans les esprits d’un peuple qui se soulève. Comme la décision prise d’aller la remettre au Tsar, ce sont des milliers d’ouvriers, conduits par Gapone, qui convergent alors vers la place du Palais d’Hiver, portant des icônes et chantant des cantiques. 40 000 hommes de la troupe tsariste chargent la foule, faisant plus de 1 000 morts et 2 000 blessés. Cette date est restée connue sous le nom de [[Dimanche_rouge|Dimanche rouge]].
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Cette pétition à elle seule révèle toutes les confusions dans les esprits d’un peuple qui se soulève. Le 9 janvier (n.s. 22 janvier), des milliers d’ouvriers, conduits par Gapone, convergent vers la place du Palais d’Hiver, portant des icônes et chantant des cantiques. 40 000 hommes de la troupe tsariste chargent la foule, faisant plus de 1 000 morts et 2 000 blessés. Cette date est restée connue sous le nom de [[Dimanche_rouge|Dimanche rouge]].
    
=== Répression et radicalisation ===
 
=== Répression et radicalisation ===
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La réaction est cependant immédiate&nbsp;: dès le lendemain, les étudiants organisent des collectes de fonds pour les victimes du massacre et font de porte-à-porte qui se transforme en propagande anti-gouvernementale. Les ouvriers de Saint-Pétersbourg prolongent leur grève. Plusieurs autres centres industriels se mettent en grève par solidarité. Une révolution s’opère dans les esprits&nbsp;: [[Gueorgui_Gapon|Gapone]] lui-même affirme aux ouvriers qui l’ont suivi qu’ «&nbsp;il n’y a plus de Dieu ni de Tsar&nbsp;». Dans tout le pays s’élaborent des revendications, au travers de réunions et de constitutions de syndicats. La liberté de la presse est un fait accompli, la police n’osant plus réagir.
 
La réaction est cependant immédiate&nbsp;: dès le lendemain, les étudiants organisent des collectes de fonds pour les victimes du massacre et font de porte-à-porte qui se transforme en propagande anti-gouvernementale. Les ouvriers de Saint-Pétersbourg prolongent leur grève. Plusieurs autres centres industriels se mettent en grève par solidarité. Une révolution s’opère dans les esprits&nbsp;: [[Gueorgui_Gapon|Gapone]] lui-même affirme aux ouvriers qui l’ont suivi qu’ «&nbsp;il n’y a plus de Dieu ni de Tsar&nbsp;». Dans tout le pays s’élaborent des revendications, au travers de réunions et de constitutions de syndicats. La liberté de la presse est un fait accompli, la police n’osant plus réagir.
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Dans l’action, une organisation de masse apparaît&nbsp;: les célèbres [[Soviet|soviets]] de députés ouvriers, assemblées de délégués élus dans les entreprises. Là se débattent et se décident les grandes orientations de la lutte. Le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] produit un effet d’entraînement sur les [[Paysannerie|paysans]] qui s’engagent à leur tour dans la lutte avec un vaste mouvement au printemps 1905, non seulement économique, mais aussi politique. Dans les provinces non russes, des soulèvements réclament l’[[Indépendance|indépendance]]. La combinaison des grèves ouvrières dans les villes et du mouvement paysan dans les campagnes ébranle alors le plus ‘ferme’ et le dernier appui du tsarisme, déjà contesté pour sa sale guerre&nbsp;: l’armée. La plus célèbre ces [[Révolte_militaire|révoltes militaires]] est celle du cuirassé Prince Potemkine qui démarre au mois de juin.
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Dans l’action, une organisation de masse apparaît&nbsp;: les célèbres [[Soviet|soviets]] de députés ouvriers, assemblées de délégués élus dans les entreprises. Là se débattent et se décident les grandes orientations de la lutte. Le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] produit un effet d’entraînement sur les [[Paysannerie|paysans]] qui s’engagent à leur tour dans la lutte avec un vaste mouvement au printemps 1905, non seulement économique, mais aussi politique. Dans les provinces non russes, des soulèvements réclament l’[[Indépendance|indépendance]]. La combinaison des grèves ouvrières dans les villes et du mouvement paysan dans les campagnes ébranle alors le plus ‘ferme’ et le dernier appui du tsarisme, déjà contesté pour sa sale guerre&nbsp;: l’armée. La plus célèbre ces [[Révolte_militaire|révoltes militaires]] est [[Mutinerie_du_cuirassé_Potemkine|celle du cuirassé Prince Potemkine]] qui démarre au mois de juin.
    
=== Les miettes ne suffisent plus ===
 
=== Les miettes ne suffisent plus ===
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Peu après la révolution, Lénine écrit ''La victoire des cadets et les tâches du parti ouvrier''.<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/victory/index.htm ''La victoire des cadets et les tâches du parti ouvrier (en anglais)''], 28 mars 1906</ref>
 
Peu après la révolution, Lénine écrit ''La victoire des cadets et les tâches du parti ouvrier''.<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/victory/index.htm ''La victoire des cadets et les tâches du parti ouvrier (en anglais)''], 28 mars 1906</ref>
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Dans cette brochure, il raille les libéraux du [[Parti_Cadet|Parti Cadet]] (et des journaux [[Poliarnaïa_Zvezda|''Poliarnaïa Zvezda'']] ou [[Nacha_Jizn|''Nacha Jizn'']]) qui sont très satisfaits des maigres réformes octroyées par le Tsar, qui vantent cette période d'activité raisonnable et systématique, et qui sont soulagés de la fin de la ''«&nbsp;tourmente révolutionnaire&nbsp;»'' (''« tous les principes sont oubliés »'', ''« la pensée elle‑même et le bon sens disparaissent presqu’entièrement »''...). Lénine fait valoir que ces bourgeois qui appellent ''«&nbsp;[[progrès|progrès]]&nbsp;»'' la période d'écrasement de la révolution, sont incapables de voir que c'est ''«&nbsp;précisément à ces moments qu'apparaît dans l'histoire la sagesse des masses au lieu de celle de personnalités isolées&nbsp;»'', que ''«&nbsp;la sagesse des masses devient une force vivante et valable au lieu d'une force abstraite&nbsp;»''.
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Dans cette brochure, il raille les libéraux du [[Parti_Cadet|Parti Cadet]] (et des journaux [[Poliarnaïa_Zvezda|''Poliarnaïa Zvezda'']] ou [[Nacha_Jizn|''Nacha Jizn'']]) qui sont très satisfaits des maigres réformes octroyées par le Tsar, qui vantent cette période d'activité raisonnable et systématique, et qui sont soulagés de la fin de la ''«&nbsp;tourmente révolutionnaire&nbsp;»'' (''«&nbsp;tous les principes sont oubliés&nbsp;»'', ''«&nbsp;la pensée elle‑même et le bon sens disparaissent presqu’entièrement&nbsp;»''...). Lénine fait valoir que ces bourgeois qui appellent ''«&nbsp;[[Progrès|progrès]]&nbsp;»'' la période d'écrasement de la révolution, sont incapables de voir que c'est ''«&nbsp;précisément à ces moments qu'apparaît dans l'histoire la sagesse des masses au lieu de celle de personnalités isolées&nbsp;»'', que ''«&nbsp;la sagesse des masses devient une force vivante et valable au lieu d'une force abstraite&nbsp;»''.
    
== Les effets sur la social-démocratie à l'époque ==
 
== Les effets sur la social-démocratie à l'époque ==

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