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[[Image:LogoPCF.png|right|LogoPCF.png]]Cette page détaille l''''histoire du [[Parti communiste français|Parti communiste français]]'''.<br>
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== 1920&nbsp;: Fondation de la SFIC  ==
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== Origines ==
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[[Image:AfficheSFIC-1871-1917.png|right|183x269px|AfficheSFIC-1871-1917.png]]En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914&nbsp;: la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
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[[File:AfficheSFIC-1871-1917.png|right|183x269px|AfficheSFIC-1871-1917.png]]En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914&nbsp;: la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union_sacrée_(1914)|Union sacrée]] pour la [[Première_guerre_mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] va alors naître en 1919.
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Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.<br>  
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Les décantions ne se font pas en un jour, et les débats et recompositions sont nombreux. On peut distinguer tout un courant centriste qui ne rompt pas tout à fait avec les idées réformistes, d'autant plus que les militants français sont assez mal informés de ce qui se passe ailleurs et notamment des débats dans la gauche de [[Conférence_de_Zimmerwald|Zimmerwald]]. Ainsi vers 1916, peu d'entre eux connaissent le nom de [[Lénine|Lénine]], et connaissent plutôt [[Trotsky|Trotsky]] et [[Martov|Martov]].<ref>Boris Souvarine, [https://books.google.fr/books?id=_nwYdx2G7ZsC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false ''Sur Lénine, Trotsky et Staline (1978-79)'']</ref>
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Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.  
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Des minoritaires commencent à se regrouper, notamment dans la rédaction du journal [[Le_Populaire|''Le Populaire'']]. Certains forment le [[Comité_de_défense_du_socialisme_internationaliste|Comité de défense du socialisme internationaliste]] (CDSI), ou le [[Comité_pour_la_reconstruction_des_relations_internationales|Comité pour la reconstruction des relations internationales]] (CRRI), plus radical, qui deviendra après la guerre le [[Comité_pour_la_IIIe_internationale|Comité pour la III<sup>e</sup> internationale]]. [[Souvarine|Souvarine]] créé en 1920 le [[Bulletin_Communiste|''Bulletin Communiste'']].
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Le Parti socialiste quitte l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]] au congrès de Strasbourg en février 1920.
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== 1920&nbsp;: Fondation de la SFIC ==
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À la suite du congrès de Strasbourg, deux dirigeants [[centristes|centristes]], [[Ludovic-Oscar_Frossard|Ludovic-Oscar Frossard]] et [[Marcel_Cachin|Marcel Cachin]] sont envoyés durant l'été 1920 à Moscou, dont ils reviennent en ayant accepté (dans l'ensemble) les [[21_conditions]] d'entrée dans l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]].
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Au [[Congrès_de_Tours_(SFIO)|congrès de Tours]] en décembre 1920, une large majorité approuve donc l'entrée dans l'IC, en votant la motion rédigée pour l'essentiel par [[Loriot|Loriot]], [[Monatte|Monatte]] et [[Souvarine|Souvarine]], mais acceptable pour les centristes. Le parti prend le nom de ''«&nbsp;Parti socialiste - Section française de l'Internationale communiste (SFIC)&nbsp;»'', devenant un peu plus tard le [[Parti_communiste_français|Parti communiste français]], le secrétariat général restant à Frossard.
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La droite ([[Léon_Blum|Léon Blum]], [[Paul_Faure|Paul Faure]]) décide de maintenir la SFIO : ils sont minoritaires, mais gardent la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.
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Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale_Syndicale_Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.
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La SFIC s'organise officiellement selon les principes du [[Centralisme_démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des [[carriéristes|carriéristes]] et sont dirigés par le parti. Mais la nouvelle direction est centriste. Une aile gauche pro-bolchévique s'organise, notamment autour de [[Boris_Souvarine|Boris Souvarine]], qui est élu au premier comité directeur de la SFIC.
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Souvarine fait partie, en 1921, des délégués français au 3<sup>e</sup> congrès de l'[[Internationale_communiste|IC]] ; il est élu à la fois au comité exécutif et au Praesidium qui compte alors 7 membres. Le 17 juillet 1921, il entre au secrétariat de l'IC. Aucun Français n'y exercera de fonctions aussi élevées. À cette époque, Souvarine vit principalement à Moscou, mais est également engagé dans la vie du parti français&nbsp;: il s'oppose au «&nbsp;centre&nbsp;», formé autour du Premier Secrétaire, Ludovic-Oscar Frossard et de Marcel Cachin. Il perd son siège au comité directeur au congrès de Marseille en décembre 1921, mais, après le départ (janvier 1923) de Frossard et de ses proches, qui regagnent la SFIO, le conseil national de Boulogne marque la victoire de l'aile gauche pro-bolchévique&nbsp;; Souvarine revient au comité directeur, puis entre au bureau politique.
    
== Années 1920 ==
 
== Années 1920 ==
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Le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]].
 
Le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]].
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En 1926, le [[Secours rouge international|Secours rouge international]] est créé pour être la «&nbsp;Croix-Rouge du peuple&nbsp;»&nbsp;: en France ce sont les communistes ou des intellectuels proches ([[Henri Barbusse|Henri Barbusse]], [[Romain Rolland|Romain Rolland]]...) qui y contribuent le plus activement. L’association organise la solidarité à l’égard des prisonniers et déportés. Dès cette période, elle développe des activités sociales destinées aux enfants démunis&nbsp;: colonies de vacances, aide aux enfants des chômeurs...
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En 1926, le [[Secours_rouge_international|Secours rouge international]] est créé pour être la «&nbsp;Croix-Rouge du peuple&nbsp;»&nbsp;: en France ce sont les communistes ou des intellectuels proches ([[Henri_Barbusse|Henri Barbusse]], [[Romain_Rolland|Romain Rolland]]...) qui y contribuent le plus activement. L’association organise la solidarité à l’égard des prisonniers et déportés. Dès cette période, elle développe des activités sociales destinées aux enfants démunis&nbsp;: colonies de vacances, aide aux enfants des chômeurs...
    
En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.
 
En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.
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=== L'épisode anti-impérialiste ===
 
=== L'épisode anti-impérialiste ===
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Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est alors très présent. Un groupe autour de Nguyen-Ai-Quac (le futur [[Ho Chi Minh|<span class="new">Ho Chi Minh</span>]]) fut très impliqué dans l’organisation des travailleurs d’origine coloniale vivant en France – l’[[Union intercoloniale|Union intercoloniale]]<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/politiques-antimilitaristes-anticoloniales-internationale-communiste-1919-1926 Politiques antimilitaristes et anticoloniales de l’Internationale communiste (1919-1926)], Ian Birchall, 2012</ref>. A partir d’avril 1922, une publication spécifique fut lancée&nbsp;: ''[[Le Paria|Le Paria]]<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/paria-parti-communiste-fran%C3%A7ais-travailleurs-immigr%C3%A9s-lanti-imp%C3%A9rialisme-1920-24 "Le Paria". Le Parti communiste français, les travailleurs immigrés, et l'anti-impérialisme (1920-24)], Ian Birchall, 2012</ref>.''&nbsp;En mai 1924, la SFIC présenta [[Hadjali Abdelkader|Hadjali Abdelkader]] comme candidat aux élections parlementaires pour le deuxième secteur de Paris (il était un des rares maghrébins qui avait la citoyenneté française). Parmi ceux qui assistèrent à une de ses réunions électorales, un jeune ouvrier de chez Renault&nbsp;: [[Messali Hadj|Messali Hadj]]. Hadjali fit une très forte impression sur lui, et leur amitié se noua à cette occasion. L’année suivante Messali devint membre du parti communiste. En 1926, Messali et Hadjali fondèrent l’Étoile Nord-Africaine, le premier grand mouvement pour l’indépendance de l’Algérie. Des manifestations contre la [[Guerre du Rif|guerre du Rif]] seront organisées par le parti en 1925... Les deux grandes guerres de libération nationale qui ont secoué la France après 1945 – l’Indochine et l’Algérie – ont eu leurs origines dans les milieux communistes à Paris dans les années 1920.
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Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est alors très présent. Un groupe autour de Nguyen-Ai-Quac (le futur [[Ho_Chi_Minh|<span class="new">Ho Chi Minh</span>]]) fut très impliqué dans l’organisation des travailleurs d’origine coloniale vivant en France – l’[[Union_intercoloniale|Union intercoloniale]]<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/politiques-antimilitaristes-anticoloniales-internationale-communiste-1919-1926 Politiques antimilitaristes et anticoloniales de l’Internationale communiste (1919-1926)], Ian Birchall, 2012</ref>. A partir d’avril 1922, une publication spécifique fut lancée&nbsp;: ''[[Le_Paria|Le Paria]]<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/paria-parti-communiste-fran%C3%A7ais-travailleurs-immigr%C3%A9s-lanti-imp%C3%A9rialisme-1920-24 </ref>.''&nbsp;En mai 1924, la SFIC présenta [[Hadjali_Abdelkader|Hadjali Abdelkader]] comme candidat aux élections parlementaires pour le deuxième secteur de Paris (il était un des rares maghrébins qui avait la citoyenneté française). Parmi ceux qui assistèrent à une de ses réunions électorales, un jeune ouvrier de chez Renault&nbsp;: [[Messali_Hadj|Messali Hadj]]. Hadjali fit une très forte impression sur lui, et leur amitié se noua à cette occasion. L’année suivante Messali devint membre du parti communiste. En 1926, Messali et Hadjali fondèrent l’Étoile Nord-Africaine, le premier grand mouvement pour l’indépendance de l’Algérie. Des manifestations contre la [[Guerre_du_Rif|guerre du Rif]] seront organisées par le parti en 1925... Les deux grandes guerres de libération nationale qui ont secoué la France après 1945 – l’Indochine et l’Algérie – ont eu leurs origines dans les milieux communistes à Paris dans les années 1920.
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Le parti est encore malgré tout très imprégné des préjugés [[Social-chauvins|social-chauvins]]. C'est une minorité qui est motrice sur ces sujets, mais elle a l'appui de l'[[Internationale communiste|Internationale]]. Surtout en Afrique du nord, le mouvement communiste était organisé par des Français qui vivaient sur place et le nombre des membres autochtones était peu important. Le 24 septembre 1922, un rapport fut adopté à l’unanimité par le 2<sup>e</sup> Congrès Interfédéral Communiste de l’Afrique du Nord, et disait que «&nbsp;ce qui caractérise la masse indigène, c’est son ignorance. C’est, avant tout, le principal obstacle à son émancipation&nbsp;».&nbsp;Envisager ainsi, «&nbsp;l’émancipation des populations indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la Révolution en France&nbsp;». «&nbsp;La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens [...] est ''actuellement'' inutile et dangereuse.&nbsp;»<ref>Bulletin communiste du 7 et 14 décembre 1922</ref>
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Le parti est encore malgré tout très imprégné des préjugés [[Social-chauvins|social-chauvins]]. C'est une minorité qui est motrice sur ces sujets, mais elle a l'appui de l'[[Internationale_communiste|Internationale]]. Surtout en Afrique du nord, le mouvement communiste était organisé par des Français qui vivaient sur place et le nombre des membres autochtones était peu important. Le 24 septembre 1922, un rapport fut adopté à l’unanimité par le 2<sup>e</sup> Congrès Interfédéral Communiste de l’Afrique du Nord, et disait que «&nbsp;ce qui caractérise la masse indigène, c’est son ignorance. C’est, avant tout, le principal obstacle à son émancipation&nbsp;».&nbsp;Envisager ainsi, «&nbsp;l’émancipation des populations indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la Révolution en France&nbsp;». «&nbsp;La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens [...] est ''actuellement'' inutile et dangereuse.&nbsp;»<ref>Bulletin communiste du 7 et 14 décembre 1922</ref>
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Heureusement, il y avait en Afrique du nord d’authentiques internationalistes, en particulier [[Robert Louzon|Robert Louzon]], secrétaire de la Fédération communiste tunisienne, laquelle lança en 1921 le premier quotidien communiste en langue arabe. Au bout de huit jours, le journal fut interdit. Pendant une dizaine de jours, de nouveaux quotidiens en arabe furent lancés, chaque jour sous un titre différent&nbsp;; tous furent interdits immédiatement. Dans un article intitulé «&nbsp;Une Honte&nbsp;»<ref>http://www.contretemps.eu/lectures/gauche-fran%C3%A7aise-colonialisme-%C2%AB-honte-%C2%BB-robert-louzon</ref>, Louzon condamna la résolution. Il insistait sur le fait qu’«&nbsp;il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur&nbsp;». Il ajoute que le communiste européen «&nbsp;ne doit pas se croire supérieur à l’indigène parce qu’il porte un chapeau au lieu d’un fez&nbsp;».
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Heureusement, il y avait en Afrique du nord d’authentiques internationalistes, en particulier [[Robert_Louzon|Robert Louzon]], secrétaire de la Fédération communiste tunisienne, laquelle lança en 1921 le premier quotidien communiste en langue arabe. Au bout de huit jours, le journal fut interdit. Pendant une dizaine de jours, de nouveaux quotidiens en arabe furent lancés, chaque jour sous un titre différent&nbsp;; tous furent interdits immédiatement. Dans un article intitulé ''Une Honte''<ref>http://www.contretemps.eu/lectures/gauche-fran%C3%A7aise-colonialisme-%C2%AB-honte-%C2%BB-robert-louzon</ref>, Louzon condamna la résolution. Il insistait sur le fait qu’''«&nbsp;il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur&nbsp;»''. Il ajoute que le communiste européen ''«&nbsp;ne doit pas se croire supérieur à l’indigène parce qu’il porte un chapeau au lieu d’un fez&nbsp;»''.
    
=== Stalinisation et sectarisme ===
 
=== Stalinisation et sectarisme ===
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. En 1923 éclatent entre les dirigeants bolcheviques les conflits qui couvent depuis le début de la maladie de Lénine. Souvarine, qui prend le parti de l’esprit critique face à la direction, et relaie donc parfois les points de vue de [[Léon_Trotski|Léon Trotski]], s'oppose en France à [[Albert_Treint|Albert Treint]] qui a les faveurs de [[Grigori_Zinoviev|Grigori Zinoviev]] et de la direction de l'Internationale.<ref name="Allavena">David Allavena, [http://wikirouge.net/ebooks/Trotskisme/Le%20P.C.F.%20et%20Trotsky%20-%20David%20Allavena.epub ''Le PCF et Trotsky''], 1993</ref>
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En janvier 1924, au congrès de Lyon, Souvarine sort vainqueur de la confrontation, mais Treint, avec l'appui de [[Dmitri_Manouïlski|Dmitri Manouïlski]] et de tous les envoyés de l'IC, fait basculer le Comité directeur courant mars. Dans un texte de mars 1924, Souvarine dénonce le ''«&nbsp;centralisme mécanique, bureaucratique, et irresponsable&nbsp;»'' au sein de la SFIC. La publication par Souvarine d'un texte de Trotski, [[Cours_nouveau|''Cours nouveau'']], dans une brochure financée par souscriptions (notamment du jeune [[Maurice_Thorez|Maurice Thorez]]), sert de prétexte à son éviction de l'IC et donc de la SFIC, annoncée par ''[[L'Humanité|L'Humanité]]'' le 19 juillet 1924. Son exclusion est une conséquence de son opposition à la ''«&nbsp;[[Bolchevisation|bolchevisation]]&nbsp;»'' de la SFIC (en fait «&nbsp;stalinisation&nbsp;»). Les exclusions de [[Pierre_Monatte|Pierre Monatte]] et [[Alfred_Rosmer|Alfred Rosmer]] suivent.
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Après avoir dirigé ces exclusions,&nbsp;[[Albert_Treint|Albert Treint]] sera exclu à son tour en 1928 après avoir dénoncé la politique de Staline comme contre-révolutionnaire.
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[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.
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Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]]. [[Henri_Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre_Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe_contre_Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front_unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.
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== Années 1930 ==
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== Années 1930 ==
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=== Stalinisation accrue et dissidences trotskistes<br>  ===
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=== Stalinisation accrue et dissidences trotskistes ===
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.
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Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
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Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle_communiste_démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue_communiste|Ligue communiste]], l'[[Union_communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La_Révolution_prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.
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En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>
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En 1934, Thorez évince [[Jacques_Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti_populaire_français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques_Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît_Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen_Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André_Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.
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=== Du sectarisme à l'opportunisme&nbsp; ===
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=== Du sectarisme à l'opportunisme&nbsp; ===
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Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite de 1934]] en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration des travailleurs. Le 12 février 1934, les cortèges SFIO et SFIC fusionnent dans l’enthousiasme au cri de "Unité, Unité&nbsp;!" et les grèves et manifestations se multiplient dès lors. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[Front unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois.  
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Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les [[6_février_1934|manifestations d'extrême droite de 1934]] en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration des travailleurs. Le 12 février 1934, les cortèges SFIO et SFIC fusionnent dans l’enthousiasme au cri de "Unité, Unité&nbsp;!" et les grèves et manifestations se multiplient dès lors. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[Front_unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe_sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti_radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois.
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En mai 1935 fut signé le pacte d’assistance mutuelle franco-soviétique entre Staline et Laval, Ministre des Affaires Etrangères. A cette occasion, Staline déclara qu’il approuvait la politique de défense nationale menée par le gouvernement [[Réactionnaire|réactionnaire]] de Flandin. Le PC cesse alors de critiquer l'impérialisme français. Afin de "défendre l’URSS", le PC se fait [[Nationaliste|nationaliste]], ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
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En mai 1935 fut signé le pacte d’assistance mutuelle franco-soviétique entre Staline et Laval, Ministre des Affaires Etrangères. A cette occasion, Staline déclara qu’il approuvait la politique de défense nationale menée par le gouvernement [[Réactionnaire|réactionnaire]] de Flandin. Le PC cesse alors de critiquer l'impérialisme français. Afin de "défendre l’URSS", le PC se fait [[Nationaliste|nationaliste]], ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La_Marseillaise|''la Marseillaise'']]...
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=== Front populaire ===
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=== Front populaire ===
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[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|310x218px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>
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[[File:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|310x218px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front_populaire_(France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.
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Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Face à une assemblée de délégués métallo le 11 juin, Thorez est explicite&nbsp;:<br>
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Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin_1936_en_France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Face à une assemblée de délégués métallo le 11 juin, Thorez est explicite&nbsp;:
<blockquote>"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement. Tout le monde sait que notre but reste invariablement l’instauration de la République française des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. Mais ce n’est pas pour ce soir, ce n’est même pas pour demain matin. [...] Il faut savoir terminer une grève." </blockquote>  
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<blockquote>"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement. Tout le monde sait que notre but reste invariablement l’instauration de la République française des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. Mais ce n’est pas pour ce soir, ce n’est même pas pour demain matin. [...] Il faut savoir terminer une grève."</blockquote>  
Les travailleurs sont calmés par la concession d'importantes réformes, dont les [[Congés payés|congés payés]] et les [[Conventions collectives|conventions collectives]].<br>
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Les travailleurs sont calmés par la concession d'importantes réformes, dont les [[Congés_payés|congés payés]] et les [[Conventions_collectives|conventions collectives]].
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De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.<br>
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De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades_internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.
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== Années 1940 ==
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== Années 1940 ==
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=== Pacte germano-soviétique et répression<br>  ===
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=== Pacte germano-soviétique et répression ===
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Le 23 août 1939, l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie. Cela provoque un tollé nationaliste contre l'ennemi intérieur. Le radical Daladier, premier ministre, suspend la parution de L'humanité dès le 26 août, malgré l'allégeance patriotique de dirigeants comme Marcel Cachin. Au sein du parti, où l'on défendait ardemment l'[[Anti-fascisme|anti-fascisme]], beaucoup de militants sont choqués, certains déchirent leur carte, mais la majorité veut croire que "Staline a ses raisons". L'appareil du parti ne reçoit d'abord pas de directive claire de Moscou, et lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, les députés votent les crédits de guerre (2 septembre). Le 18 septembre, la CGT éxcluait ceux qui refusaient de condamner le pacte.  
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Le 23 août 1939, l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie. Cela provoque un tollé nationaliste contre l'ennemi intérieur. Le radical Daladier, premier ministre, suspend la parution de L'humanité dès le 26 août, malgré l'allégeance patriotique de dirigeants comme Marcel Cachin. Au sein du parti, où l'on défendait ardemment l'[[Anti-fascisme|anti-fascisme]], beaucoup de militants sont choqués, certains déchirent leur carte, mais la majorité veut croire que "Staline a ses raisons". L'appareil du parti ne reçoit d'abord pas de directive claire de Moscou, et lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, les députés votent les crédits de guerre (2 septembre). Le 18 septembre, la CGT éxcluait ceux qui refusaient de condamner le pacte.
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C'est à la fin du mois de septembre que le Komintern fait parvenir des ordres clairs&nbsp;: cesser les attaques contre les Allemands et dénoncer la «&nbsp;guerre impérialiste des Britanniques et des Français&nbsp;». Suivant les consignes du Parti, «&nbsp;Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution&nbsp;», certains militants commettent des sabotages dans les usines d'armements françaises. À noter également que certains appelés refusent de combattre. Mais en majorité, les publications du parti condamnent le défaitisme révolutionnaire et la plupart des militants de base vont au front.<br>
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C'est à la fin du mois de septembre que le Komintern fait parvenir des ordres clairs&nbsp;: cesser les attaques contre les Allemands et dénoncer la «&nbsp;guerre impérialiste des Britanniques et des Français&nbsp;». Suivant les consignes du Parti, «&nbsp;Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution&nbsp;», certains militants commettent des sabotages dans les usines d'armements françaises. À noter également que certains appelés refusent de combattre. Mais en majorité, les publications du parti condamnent le défaitisme révolutionnaire et la plupart des militants de base vont au front.
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Daladier dissout le PC le 27 septembre, et réprime ses partisans. 2800 élus sont déchus de leurs mandats, 317 municipalités PC sont dissoutes ainsi que 620 syndicats de base où les communistes étaient majoritaires. La moitié du Comité central et trois membres du Bureau politique, Marcel Cachin, Pierre Sémard et François Billoux, se retrouvent incarcérés. Au total, il y aura plusieurs milliers d'arrestations. Plus par opportunisme qu'autre chose, 22 parlementaires (sur 74) démissionnent du parti et forment l'Union populaire française. La répression s'intensifie rapidement, le 9 avril 1940, le ministre Albert Sérol (SFIO), présente un décret-loi punissant de peine de mort les individus faisant de la propagande communiste, assimilée à la propagande nazie. Un tableau synthétique des mesures de répression contre les communistes, établi au 1<sup>er</sup> mars 1940, fait état de 10&nbsp;550 perquisitions, 3&nbsp;400 arrestations, 489 internés administratifs et 100 condamnations par les tribunaux militaires dont 14 condamnations à mort<ref>Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier, juin 1940, La négociation secrète, Les éditions de l'Atelier, 2006, p. 79.</ref>.  
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Daladier dissout le PC le 27 septembre, et réprime ses partisans. 2800 élus sont déchus de leurs mandats, 317 municipalités PC sont dissoutes ainsi que 620 syndicats de base où les communistes étaient majoritaires. La moitié du Comité central et trois membres du Bureau politique, Marcel Cachin, Pierre Sémard et François Billoux, se retrouvent incarcérés. Au total, il y aura plusieurs milliers d'arrestations. Plus par opportunisme qu'autre chose, 22 parlementaires (sur 74) démissionnent du parti et forment l'Union populaire française. La répression s'intensifie rapidement, le 9 avril 1940, le ministre Albert Sérol (SFIO), présente un décret-loi punissant de peine de mort les individus faisant de la propagande communiste, assimilée à la propagande nazie. Un tableau synthétique des mesures de répression contre les communistes, établi au 1<sup>er</sup> mars 1940, fait état de 10&nbsp;550 perquisitions, 3&nbsp;400 arrestations, 489 internés administratifs et 100 condamnations par les tribunaux militaires dont 14 condamnations à mort<ref>Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier, juin 1940, La négociation secrète, Les éditions de l'Atelier, 2006, p. 79.</ref>.
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L'essentiel de la direction est alors regroupée en Belgique. Sur ordre de Dimitrov, Thorez déserte et rejoint Moscou. Les communistes sont soit au front, soit en prison, soit dans la clandestinité, et le parti est complètement désorganisé. Les militants disponibles se battent pour organiser clandestinement le Parti, et en particulier l'Union des jeunes filles de France et ses fameuses "femmes de liaison" (Claudine Chomat, Danielle Casanova, Georgette Cadras...).  
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L'essentiel de la direction est alors regroupée en Belgique. Sur ordre de Dimitrov, Thorez déserte et rejoint Moscou. Les communistes sont soit au front, soit en prison, soit dans la clandestinité, et le parti est complètement désorganisé. Les militants disponibles se battent pour organiser clandestinement le Parti, et en particulier l'Union des jeunes filles de France et ses fameuses "femmes de liaison" (Claudine Chomat, Danielle Casanova, Georgette Cadras...).
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Durant l'été 1940, le PC demande l'autorisation de publier L'humanité aux Allemands, mais Vichy s'y oppose. Des ex-élus PC collaborateurs fondent le Parti ouvrier et paysan français.<br>
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Durant l'été 1940, le PC demande l'autorisation de publier L'humanité aux Allemands, mais Vichy s'y oppose. Des ex-élus PC collaborateurs fondent le Parti ouvrier et paysan français.
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=== Résistance et Libération ===
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=== Résistance et Libération ===
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[[Image:AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg|right|214x335px|AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg]]La clandestinité a permis au PC de s'engager efficacement dans la [[Résistance|Résistance]]. Certains militants ou groupes locaux communistes se sont spontanément engagés dans la résistance, comme Auguste Havez et Marcel Paul dans l'ouest de la France, la grève des mines du Nord en mai 1941... Le 17 juin 1940, c'est avec un jour d'avance sur celui du général de Gaulle que [[Charles Tillon|Charles Tillon]], chargé de réorganiser le PC dans le sud-ouest, lance un appel à la résistance contre «&nbsp;le fascisme hitlérien&nbsp;». Mais c'est à partir de juin 1941, lorsque les troupes d'Hitler envahissent l'URSS, que le PC s'investit vraiment dans la Résistance. Les différentes organisations rattachées de près ou de loin au PC attirent alors beaucoup d'hommes et de femmes désirant lutter contre l'occupant (en particulier les Francs-tireurs et partisans). Les relais du PC deviennent une force prédominante dans le&nbsp;[[Conseil national de la Résistance|Conseil national de la Résistance]] (CNR).  
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[[File:AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg|right|214x335px|AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg]]La clandestinité a permis au PC de s'engager efficacement dans la [[Résistance|Résistance]]. Certains militants ou groupes locaux communistes se sont spontanément engagés dans la résistance, comme Auguste Havez et Marcel Paul dans l'ouest de la France, la grève des mines du Nord en mai 1941... Le 17 juin 1940, c'est avec un jour d'avance sur celui du général de Gaulle que [[Charles_Tillon|Charles Tillon]], chargé de réorganiser le PC dans le sud-ouest, lance un appel à la résistance contre «&nbsp;le fascisme hitlérien&nbsp;». Mais c'est à partir de juin 1941, lorsque les troupes d'Hitler envahissent l'URSS, que le PC s'investit vraiment dans la Résistance. Les différentes organisations rattachées de près ou de loin au PC attirent alors beaucoup d'hommes et de femmes désirant lutter contre l'occupant (en particulier les Francs-tireurs et partisans). Les relais du PC deviennent une force prédominante dans le&nbsp;[[Conseil_national_de_la_Résistance|Conseil national de la Résistance]] (CNR).
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À noter qu'en 1943, Staline dissout le Komintern, et le parti français est désormais appelé PCF.  
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À noter qu'en 1943, Staline dissout le Komintern, et le parti français est désormais appelé PCF.
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A la fin de la guerre, l'Etat français est fragile, les conditions de vie et de travail du prolétariat sont très dures et la colère très grande, notamment contre le patronat qui s'est majoritairement vautré dans la collaboration, du moment qu'il pouvait continuer à faire des profits. A l'inverse, le PCF était auréolé de son engagement dans la Résistance, fort de ses militants actifs et il cultivait son image de martyr, se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" - chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France, toutes tendances politiques confondues. Cette situation est d'ailleurs assez générale en Europe, et la fin de la Première guerre mondiale avait déjà déclenché une [[Vague révolutionnaire de 1917-1921|vague révolutionnaire]]. La rapport de force était donc très défavorable à la bourgeoisie. <br>
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A la fin de la guerre, l'Etat français est fragile, les conditions de vie et de travail du prolétariat sont très dures et la colère très grande, notamment contre le patronat qui s'est majoritairement vautré dans la collaboration, du moment qu'il pouvait continuer à faire des profits. A l'inverse, le PCF était auréolé de son engagement dans la Résistance, fort de ses militants actifs et il cultivait son image de martyr, se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" - chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France, toutes tendances politiques confondues. Cette situation est d'ailleurs assez générale en Europe, et la fin de la Première guerre mondiale avait déjà déclenché une [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1921|vague révolutionnaire]]. La rapport de force était donc très défavorable à la bourgeoisie.
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=== Le PCF sauve l'Etat bourgeois ===
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=== Le PCF sauve l'Etat bourgeois ===
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Mais le PCF a tout fait pour aider à la reconstruction... de l'[[Etat bourgeois|Etat bourgeois]]. Staline ne voulait absolument pas d'une révolution, et au contraire il poussait chaque PC à cultiver l'union nationale avec sa bourgeoisie. En France, le PCF travailla main dans la main avec De Gaulle et respecta scrupuleusement la [[Démocratie bourgeoise|démocratie bourgeoise]].  
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Mais le PCF a tout fait pour aider à la reconstruction... de l'[[Etat_bourgeois|Etat bourgeois]]. Staline ne voulait absolument pas d'une révolution, et au contraire il poussait chaque PC à cultiver l'union nationale avec sa bourgeoisie. En France, le PCF travailla main dans la main avec De Gaulle et respecta scrupuleusement la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]].
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Dans le programme du CNR, le PCF a défendu non pas la révolution socialiste, mais une République "sociale", avec certes d'immenses progrès pour le prolétariat (code du travail protecteur, retraites, allocations chômage, allocations familiales...), mais précisément pour contenter sa base sans menacer le [[Capitalisme|capitalisme]]. Il précise d'ailleurs bien à ses militants que "l'étape actuelle" n'est pas celle de la [[Révolution socialiste|révolution socialiste]], mais celle d'une "démocratie avancée". Le PC a alors une audience qui va bien au delà de sa base ouvrière. Dans cet esprit, de nombreuses associations larges chapeautées par le PCF sont créées, comme l'Union de la jeunesse républicaine de France (<span class="nowrap">250&nbsp;000&nbsp;adhérents</span> en 1945). Cette période va contribuer à forger une référence mythifiée pour la "gauche" française.  
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Dans le programme du CNR, le PCF a défendu non pas la révolution socialiste, mais une République "sociale", avec certes d'immenses progrès pour le prolétariat (code du travail protecteur, retraites, allocations chômage, allocations familiales...), mais précisément pour contenter sa base sans menacer le [[Capitalisme|capitalisme]]. Il précise d'ailleurs bien à ses militants que "l'étape actuelle" n'est pas celle de la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], mais celle d'une "démocratie avancée". Le PC a alors une audience qui va bien au delà de sa base ouvrière. Dans cet esprit, de nombreuses associations larges chapeautées par le PCF sont créées, comme l'Union de la jeunesse républicaine de France (<span class="nowrap">250&nbsp;000&nbsp;adhérents</span> en 1945). Cette période va contribuer à forger une référence mythifiée pour la "gauche" française.
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L'immédiat après-guerre fut un énorme succès électoral pour le PCF, qui va s'empresser de [[Participation aux gouvernements bourgeois|participer à tous les gouvernements bourgeois]]&nbsp;: il y a des ministres communistes de 1945 à 1947. <br>
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L'immédiat après-guerre fut un énorme succès électoral pour le PCF, qui va s'empresser de [[Participation_aux_gouvernements_bourgeois|participer à tous les gouvernements bourgeois]]&nbsp;: il y a des ministres communistes de 1945 à 1947.
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Aux législatives de 1945, le PCF fait une percée en obtenant 26,2&nbsp;% des suffrages et 159 députés, devenant le premier parti de France et de la gauche, au détriment de la [[SFIO|SFIO]] (25&nbsp;%) et du Parti radical (13,6&nbsp;%). En juin 1946, le PCF obtient 26&nbsp;% des suffrages mais perd 6 sièges à l'Assemblée nationale. En octobre, il obtient son score le plus important dans les élections législatives&nbsp;: 28,2&nbsp;% des suffrages et 182 sièges, redevenant ainsi le premier parti de France, en ayant débordé ses bastions ouvriers pour être présent dans pratiquement tous les départements.  
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Aux législatives de 1945, le PCF fait une percée en obtenant 26,2&nbsp;% des suffrages et 159 députés, devenant le premier parti de France et de la gauche, au détriment de la [[SFIO|SFIO]] (25&nbsp;%) et du Parti radical (13,6&nbsp;%). En juin 1946, le PCF obtient 26&nbsp;% des suffrages mais perd 6 sièges à l'Assemblée nationale. En octobre, il obtient son score le plus important dans les élections législatives&nbsp;: 28,2&nbsp;% des suffrages et 182 sièges, redevenant ainsi le premier parti de France, en ayant débordé ses bastions ouvriers pour être présent dans pratiquement tous les départements.
    
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Il y avait pourtant d'importantes luttes de classe à cette époque, mais que la direction communiste a étouffées, comme la [[Grève de 1947 à Renault|grève de 1947 à Renault Billancourt]].  
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Il y avait pourtant d'importantes luttes de classe à cette époque, mais que la direction communiste a étouffées, comme la [[Grève_de_1947_à_Renault|grève de 1947 à Renault Billancourt]].
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Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.  
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Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie_dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre_froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.
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== Années 1950 et 1960 ==
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== Années 1950 et 1960 ==
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[[Image:Humanité-MortStaline.jpg|right|215x310px|Humanité-MortStaline.jpg]]Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Des désaccords idéologiques s'expriment au sein des militants, et une vague d'exclusions a lieu, menées principalement par Jacques Duclos.  
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[[File:Humanité-MortStaline.jpg|right|215x310px|Humanité-MortStaline.jpg]]Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Des désaccords idéologiques s'expriment au sein des militants, et une vague d'exclusions a lieu, menées principalement par Jacques Duclos.
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Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions dans les quartiers et villes populaires.  
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Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions dans les quartiers et villes populaires.
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Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers.  
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Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection_de_Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers.
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En 1956, le PCF suit une orientation d'«&nbsp;unité nationale&nbsp;» et vote, avec d'autres partis, les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, qui réprimera durement le mouvement indépendantiste durant la [[Guerre d'Algérie|guerre d'Algérie]].  
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En 1956, le PCF suit une orientation d'«&nbsp;unité nationale&nbsp;» et vote, avec d'autres partis, les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, qui réprimera durement le mouvement indépendantiste durant la [[Guerre_d'Algérie|guerre d'Algérie]].
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Dans les années 1960, le [[Maoïsme|maoïsme]] commence à séduire différents Français, le PCF est alors marqué par le départ ou l'exclusion d'une partie de ses militants.  
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Dans les années 1960, le [[Maoïsme|maoïsme]] commence à séduire différents Français, le PCF est alors marqué par le départ ou l'exclusion d'une partie de ses militants.
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Maurice Thorez décède en 1964, et le nouveau secrétaire [[Waldeck Rochet|Waldeck Rochet]] laissera moins de traces dans les mémoires.<br>
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Maurice Thorez décède en 1964, et le nouveau secrétaire [[Waldeck_Rochet|Waldeck Rochet]] laissera moins de traces dans les mémoires.
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]].  
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François_Mitterrand|François Mitterrand]].
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Au début de [[Mai 68|Mai 68]], le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant qu'il ne contrôle pas. Marchais écrit dans ''L'Humanité'' du 3 mai un article violent intitulé «&nbsp;De faux révolutionnaires à démasquer&nbsp;», où il s'en prend par exemple à «&nbsp;l'anarchiste allemand Cohn-Bendit&nbsp;». En juin 1968, le PCF imprime une affiche en revendiquant d'avoir «&nbsp;été le seul, dès le début, à dénoncer publiquement les agissements, les provocations et les violences des groupes ultra-gauchistes, anarchistes, maoïstes, ou trotskystes, qui font le jeu de la réaction&nbsp;».  
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Au début de [[Mai_68|Mai 68]], le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant qu'il ne contrôle pas. Marchais écrit dans ''L'Humanité'' du 3 mai un article violent intitulé «&nbsp;De faux révolutionnaires à démasquer&nbsp;», où il s'en prend par exemple à «&nbsp;l'anarchiste allemand Cohn-Bendit&nbsp;». En juin 1968, le PCF imprime une affiche en revendiquant d'avoir «&nbsp;été le seul, dès le début, à dénoncer publiquement les agissements, les provocations et les violences des groupes ultra-gauchistes, anarchistes, maoïstes, ou trotskystes, qui font le jeu de la réaction&nbsp;».
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Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement dans ''L'Humanité'' du 22 août 1968&nbsp;:  
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Lors de la répression du [[Printemps_de_Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement dans ''L'Humanité'' du 22 août 1968&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;Le Bureau politique du Parti communiste français […] exprime sa surprise et sa réprobation à la suite de l'intervention militaire en Tchécoslovaquie. […] Le Parti communiste français n'a cessé de lutter dans ce sens en faisant connaître son opposition à toute intervention militaire venant de l'extérieur.&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Le Bureau politique du Parti communiste français […] exprime sa surprise et sa réprobation à la suite de l'intervention militaire en Tchécoslovaquie. […] Le Parti communiste français n'a cessé de lutter dans ce sens en faisant connaître son opposition à toute intervention militaire venant de l'extérieur.&nbsp;»</blockquote>  
== Années 1970 ==
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== Années 1970 ==
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[[Georges Marchais|[[Image:LogoPCF-ancien.jpg|right]]Georges Marchais]], élu au bureau politique depuis 1961, devient un responsable important du Parti à partir de 1970. Il signe en 1972, le Programme commun d'Union de la Gauche avec le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]].  
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[[Georges Marchais|[[File:LogoPCF-ancien.jpg|right|LogoPCF-ancien.jpg]]Georges Marchais]], élu au bureau politique depuis 1961, devient un responsable important du Parti à partir de 1970. Il signe en 1972, le Programme commun d'Union de la Gauche avec le [[Parti_socialiste_(France)|Parti socialiste]].
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En 1974, la parution en France de ''L'Archipel du Goulag'' d'Alexandre Soljenitsyne, commence à ébranler le crédit du PCF toujours très stalinien. À la présidentielle, François Mitterrand, s'impose comme le candidat de l'Union de la Gauche, qui échoue de peu (49,19&nbsp;% des voix).  
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En 1974, la parution en France de ''L'Archipel du Goulag'' d'Alexandre Soljenitsyne, commence à ébranler le crédit du PCF toujours très stalinien. À la présidentielle, François Mitterrand, s'impose comme le candidat de l'Union de la Gauche, qui échoue de peu (49,19&nbsp;% des voix).
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Aux cantonales de 1976, pour la première fois depuis 1945, le PCF est devancé par le PS. Aux municipales de 1977, PS et PCF obtiennent le meilleur résultat de leur histoire, le PCF devient le parti qui dirige le plus grand nombre de mairie à travers la France.  
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Aux cantonales de 1976, pour la première fois depuis 1945, le PCF est devancé par le PS. Aux municipales de 1977, PS et PCF obtiennent le meilleur résultat de leur histoire, le PCF devient le parti qui dirige le plus grand nombre de mairie à travers la France.
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En 1976, lors de son XXII<sup>ème</sup> congrès, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la [[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]].  
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En 1976, lors de son XXII<sup>ème</sup> congrès, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti_communiste_italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la [[Dictature_du_prolétariat|dictature du prolétariat]].
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En 1979, lors du XXIII<sup>ème</sup> congrès, malgré la phrase de Georges Marchais sur le bilan jugé «&nbsp;globalement positif&nbsp;» des pays staliniens, le PCF abandonne la référence au "marxisme-léninisme".  
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En 1979, lors du XXIII<sup>ème</sup> congrès, malgré la phrase de Georges Marchais sur le bilan jugé «&nbsp;globalement positif&nbsp;» des pays staliniens, le PCF abandonne la référence au "marxisme-léninisme".
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== Années 1980 ==
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== Années 1980 ==
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[[Image:PCF-Mitterrand.png|right|164x224px|PCF-Mitterrand.png]]Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.  
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[[File:PCF-Mitterrand.png|right|164x224px|PCF-Mitterrand.png]]Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.
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A la présidentielle de 1981, Georges Marchais n'a que 15,35%, alors que Mitterrand obtient 25,85%, et parvient à se faire élire président. Mitterrand n'avait pas besoin du PCF pour gouverner, mais il a préféré l'associer pour s'éviter toute opposition de gauche. Le PCF a donc de nouveau des ministres&nbsp;: Charles Fiterman (Transports), Anicet Le Pors (Fonction publique), Jack Ralite (Santé) et Marcel Rigout (Formation professionnelle).  
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A la présidentielle de 1981, Georges Marchais n'a que 15,35%, alors que Mitterrand obtient 25,85%, et parvient à se faire élire président. Mitterrand n'avait pas besoin du PCF pour gouverner, mais il a préféré l'associer pour s'éviter toute opposition de gauche. Le PCF a donc de nouveau des ministres&nbsp;: Charles Fiterman (Transports), Anicet Le Pors (Fonction publique), Jack Ralite (Santé) et Marcel Rigout (Formation professionnelle).
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Après le tournant de la rigueur en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire. En 1984, il quitte le gouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.  
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Après le tournant de la rigueur en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire. En 1984, il quitte le gouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.
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Aux élections européennes de 1984 et aux régionales de 1986, le PCF chute tandis que le [[Front National|Front National]] monte en flèche et le talonne. Aux présidentielles de 1988, le candidat du PCF, André Lajoinie, n'obtient que 6,78, derrière Jean-Marie Le Pen (FN) à 14,38%.  
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Aux élections européennes de 1984 et aux régionales de 1986, le PCF chute tandis que le [[Front_National|Front National]] monte en flèche et le talonne. Aux présidentielles de 1988, le candidat du PCF, André Lajoinie, n'obtient que 6,78, derrière Jean-Marie Le Pen (FN) à 14,38%.
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== Années 1990 ==
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== Années 1990 ==
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En 1994, [[Robert Hue|Robert Hue]] remplace Georges Marchais à la tête du parti. Sa volonté est d'aller très vite vers une «&nbsp;mutation&nbsp;» et de se débarrasser des références qui liaient encore le parti à son origine prolétarienne et révolutionnaire... sans réussir à changer le nom du parti, contrairement à d'autres pays. Mais malgré le terme de "communiste", le contenu du discours du PCF s'est quasiment aligné sur un discours «&nbsp;humaniste&nbsp;» bourgeois. Les références à la [[Résistance|Résistance]] ou à la [[Révolution française|Révolution française]] ont largement pris le pas sur les références aux révolutions ouvrières.<br>
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En 1994, [[Robert_Hue|Robert Hue]] remplace Georges Marchais à la tête du parti. Sa volonté est d'aller très vite vers une «&nbsp;mutation&nbsp;» et de se débarrasser des références qui liaient encore le parti à son origine prolétarienne et révolutionnaire... sans réussir à changer le nom du parti, contrairement à d'autres pays. Mais malgré le terme de "communiste", le contenu du discours du PCF s'est quasiment aligné sur un discours «&nbsp;humaniste&nbsp;» bourgeois. Les références à la [[Résistance|Résistance]] ou à la [[Révolution_française|Révolution française]] ont largement pris le pas sur les références aux révolutions ouvrières.
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Le PCF commence à perdre ses fiefs&nbsp;: aux municipales de juin 1995, le Havre et Garges-lès-Gonesse, jusqu'ici communistes, basculent à droite.  
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Le PCF commence à perdre ses fiefs&nbsp;: aux municipales de juin 1995, le Havre et Garges-lès-Gonesse, jusqu'ici communistes, basculent à droite.
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En 1997, le PCF retente l'alliance avec le PS dans la gauche plurielle, sur un programme encore plus à droite. Plusieurs ministres entrent au gouvernement Jospin&nbsp;: Jean-Claude Gayssot au ministère de l'Équipement, des Transports et du Logement, Marie-George Buffet au ministère des Sports, Michelle Demessine (puis Jacques Brunhes à partir de septembre 2001) au secrétariat d'État au Tourisme et en 2000, Michel Duffour au secrétariat d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle. Ce gouvernement Jospin tente de se doter d'une image progressiste mais est totalement soumis à la loi du capital. Il [[Privatisation|privatise]] encore plus que le gouvernement précédent (le communiste Gayssot ouvre le capital d'Air France à la concurrence et ne revient pas sur la séparation SNCF-RFF).<br>
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En 1997, le PCF retente l'alliance avec le PS dans la gauche plurielle, sur un programme encore plus à droite. Plusieurs ministres entrent au gouvernement Jospin&nbsp;: Jean-Claude Gayssot au ministère de l'Équipement, des Transports et du Logement, Marie-George Buffet au ministère des Sports, Michelle Demessine (puis Jacques Brunhes à partir de septembre 2001) au secrétariat d'État au Tourisme et en 2000, Michel Duffour au secrétariat d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle. Ce gouvernement Jospin tente de se doter d'une image progressiste mais est totalement soumis à la loi du capital. Il [[Privatisation|privatise]] encore plus que le gouvernement précédent (le communiste Gayssot ouvre le capital d'Air France à la concurrence et ne revient pas sur la séparation SNCF-RFF).
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Signe de leur profonde intégration à l'[[Etat capitaliste|Etat capitaliste]], ces ministres communistes n’ont pas entraîné de levée de boucliers ou de cris scandalisés du côté des bourgeois... En revanche, c’est au PCF que cette participation a posé de sacrés problèmes. A chaque participation gouvernementale (ou même simplement à la majorité gouvernementale) le PC se retrouve en contradiction avec les aspirations de ses propres militants et de sa base ouvrière ou populaire. Les tentatives pour gérer cette contradiction ont amené alors le PC effectuer de nombreux zigzags politiques.  
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Signe de leur profonde intégration à l'[[Etat_capitaliste|Etat capitaliste]], ces ministres communistes n’ont pas entraîné de levée de boucliers ou de cris scandalisés du côté des bourgeois... En revanche, c’est au PCF que cette participation a posé de sacrés problèmes. A chaque participation gouvernementale (ou même simplement à la majorité gouvernementale) le PC se retrouve en contradiction avec les aspirations de ses propres militants et de sa base ouvrière ou populaire. Les tentatives pour gérer cette contradiction ont amené alors le PC effectuer de nombreux zigzags politiques.
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== Années 2000 ==
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== Années 2000 ==
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=== Vers l'antilibéralisme ===
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=== Vers l'antilibéralisme ===
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En 2000, le XXX<sup>ème</sup> congrès poursuit l'abandon de la conception marxiste-léniniste. Un certain nombre de militants quittent le PCF à l'appel de Rolande Perlican, pour fonder en 2002 «&nbsp;Communistes&nbsp;», un petit parti stalinien orthodoxe.  
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En 2000, le XXX<sup>ème</sup> congrès poursuit l'abandon de la conception marxiste-léniniste. Un certain nombre de militants quittent le PCF à l'appel de Rolande Perlican, pour fonder en 2002 «&nbsp;Communistes&nbsp;», un petit parti stalinien orthodoxe.
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En 2001, Robert Hue est remplacé au secrétariat national par Marie-George Buffet. Aux municipales la même année, beaucoup de communes communistes basculent à droite, comme Argenteuil, Colombes, Montluçon, Sète, Nîmes et La Seyne-sur-Mer. <br>
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En 2001, Robert Hue est remplacé au secrétariat national par Marie-George Buffet. Aux municipales la même année, beaucoup de communes communistes basculent à droite, comme Argenteuil, Colombes, Montluçon, Sète, Nîmes et La Seyne-sur-Mer.
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En 2002, le PCF s'effondre aux présidentielles, obtenant moins que les candidats se réclamant du [[Trotskisme|trotskisme]] (Arlette Laguillier et Olivier Besancenot).  
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En 2002, le PCF s'effondre aux présidentielles, obtenant moins que les candidats se réclamant du [[Trotskisme|trotskisme]] (Arlette Laguillier et Olivier Besancenot).
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La campagne sur le Non au referendum de 2005 a permis par exemple au PCF de réafficher une opposition farouche au libéralisme et à l'[[Union Européenne|Union Européenne]] après avoir participé pendant 5 ans à un gouvernement avec le PS qui a avalisé tous les traités européens... Alors que le PS appelait à voter oui, le PCF a fait campagne pour le non... Cette campagne a trouvé un bon écho parmi les militants, qui étaient bien plus à leur aise que lorsqu'il fallait justifier les mesures anti-ouvrières du gouvernement Jospin... Et pour les dirigeants du PC cela devait les amener à redonner au parti une santé électorale... lui permettant de nouveau de négocier des accords avec le PS dans la perspective des élections législatives de 2007&nbsp;!  
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La campagne sur le Non au referendum de 2005 a permis par exemple au PCF de réafficher une opposition farouche au libéralisme et à l'[[Union_Européenne|Union Européenne]] après avoir participé pendant 5 ans à un gouvernement avec le PS qui a avalisé tous les traités européens... Alors que le PS appelait à voter oui, le PCF a fait campagne pour le non... Cette campagne a trouvé un bon écho parmi les militants, qui étaient bien plus à leur aise que lorsqu'il fallait justifier les mesures anti-ouvrières du gouvernement Jospin... Et pour les dirigeants du PC cela devait les amener à redonner au parti une santé électorale... lui permettant de nouveau de négocier des accords avec le PS dans la perspective des élections législatives de 2007&nbsp;!
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En 2007, Marie-George Buffet ne fait que 1,93%, le pire résultat de l'histoire du parti.<br>
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En 2007, Marie-George Buffet ne fait que 1,93%, le pire résultat de l'histoire du parti.
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=== Le Front de Gauche ===
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=== Le Front de Gauche ===
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[[Image:Mélenchon.jpg|right|243x161px|Mélenchon.jpg]]En 2009, [[Jean-Luc Mélenchon|Jean-Luc Mélenchon]], un ex du PS, fonde le [[Parti de Gauche|Parti de Gauche]] et veut renouer avec un réformisme de gauche plus assumé. Sur la dynamique de sa personne, le PCF et le PG s'allient dans le [[Front de Gauche|Front de Gauche]], qui remobilise les militants PCF et attire quelques jeunes.  
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[[File:Mélenchon.jpg|right|243x161px|Mélenchon.jpg]]En 2009, [[Jean-Luc_Mélenchon|Jean-Luc Mélenchon]], un ex du PS, fonde le [[Parti_de_Gauche|Parti de Gauche]] et veut renouer avec un réformisme de gauche plus assumé. Sur la dynamique de sa personne, le PCF et le PG s'allient dans le [[Front_de_Gauche|Front de Gauche]], qui remobilise les militants PCF et attire quelques jeunes.
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Bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélenchon utiliser leur parti comme marchepied, mais n'ayant qu'une perspective électorale, l'opération Mélenchon leur semble payante. Lors de sa conférence nationale du 5 juin, la direction a décidé par 63,6&nbsp;% des voix le soutien à la candidature de Mélenchon. Ensuite, les militants votent les 16,17 et 18 juin&nbsp;: 59,12% pour Mélenchon. Il faut noter que le candidat PCF André Chassaigne obtient 36% des votes et qu'il est majoritaire dans la plupart des bastions militants historiques, où la composition sociale reste la plus populaire (Centre et sud ouest de la France, Nord Pas de Calais, Seine Maritime, Ardennes, Val de Marne).  
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Bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélenchon utiliser leur parti comme marchepied, mais n'ayant qu'une perspective électorale, l'opération Mélenchon leur semble payante. Lors de sa conférence nationale du 5 juin, la direction a décidé par 63,6&nbsp;% des voix le soutien à la candidature de Mélenchon. Ensuite, les militants votent les 16,17 et 18 juin&nbsp;: 59,12% pour Mélenchon. Il faut noter que le candidat PCF André Chassaigne obtient 36% des votes et qu'il est majoritaire dans la plupart des bastions militants historiques, où la composition sociale reste la plus populaire (Centre et sud ouest de la France, Nord Pas de Calais, Seine Maritime, Ardennes, Val de Marne).
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Mélenchon parvient à rassembler les voix qui s'étaient portées sur l'[[Extrême gauche|extrême gauche]] et capitalise 11% en 2012.  
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Mélenchon parvient à rassembler les voix qui s'étaient portées sur l'[[Extrême_gauche|extrême gauche]] et capitalise 11% en 2012.
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La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....  
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La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....
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== Notes et sources ==
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== Notes et sources ==
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[[Catégorie:Sous-page]]
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