Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
26 octets ajoutés ,  10 décembre 2015 à 01:09
m
aucun résumé des modifications
Ligne 5 : Ligne 5 :  
La niveau de production était très bas dans les premières sociétés humaines ([[Communisme_primitif|communisme primitif]]), et en premier lieu en ce qui concerne la nourriture. En moyenne, il suffisait tout juste à la survie et à la reproduction de l'humanité. La recherche d'une augmentation de la production pour échapper aux aléas de la nature était alors une évidence. Les sociétés humaines n'avaient qu'une seule voie pour augmenter significativement la production : mettre au point des techniques et des outils pour augmenter la [[Productivité_du_travail|productivité du travail]]. Celle-ci a connu un prodigieux progrès depuis l'âge de pierre jusqu'à la [[Révolution_industrielle|révolution industrielle]], et continue d'en connaître. Mais ce progrès ne s'est absolument pas réalisé de manière linéaire, il a connu des tendances et des freins, voire des reculs temporaires.
 
La niveau de production était très bas dans les premières sociétés humaines ([[Communisme_primitif|communisme primitif]]), et en premier lieu en ce qui concerne la nourriture. En moyenne, il suffisait tout juste à la survie et à la reproduction de l'humanité. La recherche d'une augmentation de la production pour échapper aux aléas de la nature était alors une évidence. Les sociétés humaines n'avaient qu'une seule voie pour augmenter significativement la production : mettre au point des techniques et des outils pour augmenter la [[Productivité_du_travail|productivité du travail]]. Celle-ci a connu un prodigieux progrès depuis l'âge de pierre jusqu'à la [[Révolution_industrielle|révolution industrielle]], et continue d'en connaître. Mais ce progrès ne s'est absolument pas réalisé de manière linéaire, il a connu des tendances et des freins, voire des reculs temporaires.
   −
La [[Dialectique|dialectique]] de ce progrès est surtout déterminée par les [[Rapports_sociaux_de_production|rapports sociaux]]. Depuis les premières [[Révolutions_urbaines|révolutions urbaines]], des [[Classes_dominantes|classes dominantes]] exploitent la majorité de la population et ce sont elles qui gèrent la [[Distribution|distribution]] et qui ont un effet prépondérant sur les progrès ou les freins à la production. Ainsi le parasitisme des premières [[Noblesses|noblesses]] a souvent conduit à pressurer tellement les [[Paysans|paysans]] producteurs que cela a conduit à des effondrements de civilisations entières et à des "âges sombres". Même derrière le prestige de l'Empire romain ou de l'Empire byzantin, il y a en réalité une profonde stagnation des [[Forces_productives|forces productives]]. Sous le [[Capitalisme|capitalisme]], ces effets sont plus visibles que jamais, avec des alternances de dynamisme économique et des [[Suraccumulation_de_capital|périodes de marasme]].
+
La [[Dialectique|dialectique]] de ce progrès est surtout déterminée par les [[Rapports_sociaux_de_production|rapports sociaux]]. Depuis les premières [[Révolution_urbaine|révolutions urbaines]], des [[Classes_dominantes|classes dominantes]] exploitent la majorité de la population et ce sont elles qui gèrent la [[Distribution|distribution]] et qui ont un effet prépondérant sur les progrès ou les freins à la production. Ainsi le parasitisme des premières [[Noblesses|noblesses]] a souvent conduit à pressurer tellement les [[Paysans|paysans]] producteurs que cela a conduit à des effondrements de civilisations entières et à des "âges sombres". Même derrière le prestige de l'Empire romain ou de l'Empire byzantin, il y a en réalité une profonde stagnation des [[Forces_productives|forces productives]]. Sous le [[Capitalisme|capitalisme]], ces effets sont plus visibles que jamais, avec des alternances de dynamisme économique et des [[Suraccumulation_de_capital|périodes de marasme]].
    
D'un autre côté, l'augmentation de la productivité représente une maîtrise plus grande par l'homme des lois de la nature (physiques, chimiques, écologiques...). Mais cette maîtrise non plus n'est pas une paisible progression linéaire. Les hommes voient d'abord les premiers effets de leurs actions, et découvrent ensuite des conséquences qui peuvent revoir sérieusement à a baisse la "productivité réelle".
 
D'un autre côté, l'augmentation de la productivité représente une maîtrise plus grande par l'homme des lois de la nature (physiques, chimiques, écologiques...). Mais cette maîtrise non plus n'est pas une paisible progression linéaire. Les hommes voient d'abord les premiers effets de leurs actions, et découvrent ensuite des conséquences qui peuvent revoir sérieusement à a baisse la "productivité réelle".
Ligne 33 : Ligne 33 :  
=== Dans la théorie marxiste ===
 
=== Dans la théorie marxiste ===
   −
Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]]. Pour [[Marx|Marx]], le développement des [[forces_productives|forces productives]] était en effet très important pour créer les conditions d'une [[société_de_l'abondance]] [[communiste|communiste]]. Néanmoins, il situait la perspective du développement de la [[liberté|liberté]] humaine (individuelle et collective) au delà des simples biens matériels, mais dans l'épanouissement permis en particulier par la réduction de la journée de travail :
+
Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]]. Pour [[Marx|Marx]], le développement des [[Forces_productives|forces productives]] était en effet très important pour créer les conditions d'une [[Société_de_l'abondance|société_de_l'abondance]] [[Communiste|communiste]]. Néanmoins, il situait la perspective du développement de la [[Liberté|liberté]] humaine (individuelle et collective) au delà des simples biens matériels, mais dans l'épanouissement permis en particulier par la réduction de la journée de travail&nbsp;:
<blockquote>
+
<blockquote>''«&nbsp;En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.&nbsp;»<ref>K. Marx, Le Capital, livre III, tome III</ref>''</blockquote>
''«&nbsp;En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.&nbsp;»<ref>K. Marx, Le Capital, livre III, tome III</ref>''
  −
</blockquote>
   
Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de [[Marx|Marx]] reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
 
Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de [[Marx|Marx]] reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
   −
Mais il faut rappeler que pour Marx, il s'agissait de mettre à jour les lois de l'économie capitaliste&nbsp;: c'est le capitalisme qui considère la nature comme un «&nbsp;don gratuit&nbsp;»&nbsp;! Dans le système capitaliste, seul le travail créé de la valeur. Mais Marx rappelait à l'occasion que la nature est autant une source de [[richesse|richesse]] que le travail. Il dénonçait aussi le fait que les bourgeois transforment des richesses naturelles communes en bien privés, les détruisant au passage.<ref>John Bellamy Foster, Brett Clark, The Paradox of Wealth: Capitalism and Ecological Destruction</ref>
+
Mais il faut rappeler que pour Marx, il s'agissait de mettre à jour les lois de l'économie capitaliste&nbsp;: c'est le capitalisme qui considère la nature comme un «&nbsp;don gratuit&nbsp;»&nbsp;! Dans le système capitaliste, seul le travail créé de la valeur. Mais Marx rappelait à l'occasion que la nature est autant une source de [[Richesse|richesse]] que le travail. Il dénonçait aussi le fait que les bourgeois transforment des richesses naturelles communes en bien privés, les détruisant au passage.<ref>John Bellamy Foster, Brett Clark, The Paradox of Wealth: Capitalism and Ecological Destruction</ref>
    
=== Productivisme soviétique ===
 
=== Productivisme soviétique ===

Menu de navigation