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Bien sûr une des justifications de l'[[Idéologie_bourgeoise|idéologie bourgeoise]] est de faire croire que les gouvernements recherchent la croissance pour "que l'on produise assez pour tous". En réalité ils craignent surtout la crise (de la croissance) parce qu'elle signifie que les tares du capitalisme explosent au grand jour : [[Chômage|chômage]] et sur-[[Exploitation|exploitation]] d'un côté, enrichissement d'une poignée de capitalistes de l'autre.
 
Bien sûr une des justifications de l'[[Idéologie_bourgeoise|idéologie bourgeoise]] est de faire croire que les gouvernements recherchent la croissance pour "que l'on produise assez pour tous". En réalité ils craignent surtout la crise (de la croissance) parce qu'elle signifie que les tares du capitalisme explosent au grand jour : [[Chômage|chômage]] et sur-[[Exploitation|exploitation]] d'un côté, enrichissement d'une poignée de capitalistes de l'autre.
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L'usage du terme de "productivisme" fait donc débat parmi les anticapitalistes<ref>[http://www.europe-solidaire.org/IMG/article_PDF/article_a18849.pdf Débat « écologie » sur l'article « Le lourd héritage de Léon Trotsky »], ESSF</ref>.  
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L'usage du terme de "productivisme" fait donc débat parmi les anticapitalistes<ref>[http://www.europe-solidaire.org/IMG/article_PDF/article_a18849.pdf Débat « écologie » sur l'article « Le lourd héritage de Léon Trotsky »], ESSF</ref>.
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Dans un article de 1993, [[Daniel_Bensaïd|Daniel Bensaïd]] analyse en quoi le capitalisme et les bureaucraties soviétiques étaient productivistes, mais critique les courants prenant le contre-pied au point de faire de la décroissance (voire du [[malthusianisme|malthusianisme]]) un principe :
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Dans un article de 1993, [[Daniel_Bensaïd|Daniel Bensaïd]] analyse en quoi le capitalisme et les bureaucraties soviétiques étaient productivistes, mais critique les courants prenant le contre-pied au point de faire de la décroissance (voire du [[Malthusianisme|malthusianisme]]) un principe&nbsp;:
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<blockquote>''«&nbsp;Il existe en effet une réponse non seulement critique du productivisme capitaliste ou bureaucratique, mais anti-productiviste et naturaliste. En poussant sa logique jusqu’au bout, on pourrait aller jusqu’à regretter les progrès de la médecine qui, en venant à bout de telle ou telle maladie, faussent les données d’une certaine régulation démographique.&nbsp;»<ref>Daniel Bensaïd, [http://danielbensaid.org/Marx-productivisme-et-ecologie Marx, productivisme et écologie], octobre 1993</ref>''</blockquote>
''«&nbsp;Il existe en effet une réponse non seulement critique du productivisme capitaliste ou bureaucratique, mais anti-productiviste et naturaliste. En poussant sa logique jusqu’au bout, on pourrait aller jusqu’à regretter les progrès de la médecine qui, en venant à bout de telle ou telle maladie, faussent les données d’une certaine régulation démographique.&nbsp;»<ref>Daniel Bensaïd, [http://danielbensaid.org/Marx-productivisme-et-ecologie Marx, productivisme et écologie], octobre 1993</ref>''
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== Productivisme du marxisme&nbsp;? ==
 
== Productivisme du marxisme&nbsp;? ==
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=== Dans la théorie marxiste ===
 
=== Dans la théorie marxiste ===
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Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]].
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Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]]. Pour [[Marx|Marx]], le développement des [[forces_productives|forces productives]] était en effet très important pour créer les conditions d'une [[société_de_l'abondance]] [[communiste|communiste]]. Néanmoins, il situait la perspective du développement de la [[liberté|liberté]] humaine (individuelle et collective) au delà des simples biens matériels, mais dans l'épanouissement permis en particulier par la réduction de la journée de travail :
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''«&nbsp;En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.&nbsp;»<ref>K. Marx, Le Capital, livre III, tome III</ref>''
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Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de [[Marx|Marx]] reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
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Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de Marx reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
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Mais il faut rappeler que pour Marx, il s'agissait de mettre à jour les lois de l'économie capitaliste&nbsp;: c'est le capitalisme qui considère la nature comme un «&nbsp;don gratuit&nbsp;»&nbsp;! Dans le système capitaliste, seul le travail créé de la valeur. Mais Marx rappelait à l'occasion que la nature est autant une source de [[richesse|richesse]] que le travail. Il dénonçait aussi le fait que les bourgeois transforment des richesses naturelles communes en bien privés, les détruisant au passage.<ref>John Bellamy Foster, Brett Clark, The Paradox of Wealth: Capitalism and Ecological Destruction</ref>
    
=== Productivisme soviétique ===
 
=== Productivisme soviétique ===

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