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La '''''gentrification''''' (mot anglais de ''gentry'', « petite noblesse ») est un phénomène urbain d''''[[embourgeoisement]]'''. C'est le processus par lequel des arrivants plus aisés s'approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d'une couche sociale supérieure.
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La '''''gentrification''''' (mot anglais de ''gentry'', « petite noblesse ») est un phénomène urbain d''''[[embourgeoisement]]'''. C'est le processus par lequel des arrivants plus riches s'approprient et transforment des quartiers initialement populaires. Ce néologisme est employé pour la première fois par la sociologue [[Ruth Glass]] dans son ouvrage ''London: aspects of change''<ref>Centre for Urban Studies, 1964.</ref>, étudiant le phénomène à Londres dans les années 1960.
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Ce néologisme est employé pour la première fois par la sociologue [[Ruth Glass]] dans son ouvrage ''London: aspects of change''<ref>Centre for Urban Studies, 1964.</ref>, étudiant le phénomène à Londres dans les années 1960.
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== Géographie des classes sociales ==
 
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== Profil social d'un quartier ==
   
Tout au long du [[Moyen Âge]] et jusqu'à l'époque moderne, la place en ville étant rare et limitée (notamment par les nécessaires fortifications), le transport étant difficile et cher, et l'appartenance se déterminant sur des critères surtout ethniques ou professionnels, riches et pauvres ont vécu côte à côte, voire dans les mêmes immeubles. Il existait néanmoins, déjà, des segmentations géographiques, des quartiers populaires, souvent mal famés (comme les zones portuaires par exemple), s'opposant à des quartiers où la classe supérieure était plus présente.  
 
Tout au long du [[Moyen Âge]] et jusqu'à l'époque moderne, la place en ville étant rare et limitée (notamment par les nécessaires fortifications), le transport étant difficile et cher, et l'appartenance se déterminant sur des critères surtout ethniques ou professionnels, riches et pauvres ont vécu côte à côte, voire dans les mêmes immeubles. Il existait néanmoins, déjà, des segmentations géographiques, des quartiers populaires, souvent mal famés (comme les zones portuaires par exemple), s'opposant à des quartiers où la classe supérieure était plus présente.  
    
Les [[moyens de transport]] se développant, permettant à la ville de s'étendre, et le capital financier supplantant progressivement les autres critères de distinction et de regroupement, une spécialisation des quartiers s'est développée au cours du XIXème.
 
Les [[moyens de transport]] se développant, permettant à la ville de s'étendre, et le capital financier supplantant progressivement les autres critères de distinction et de regroupement, une spécialisation des quartiers s'est développée au cours du XIXème.
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Les quartiers peuvent être plus ou moins attractifs selon les époques. Tel endroit, hier huppé, laisse progressivement la place à une population plus nombreuse et plus pauvre, parce que les ressources se sont taries, ou parce que les classes supérieures ont trouvé mieux ailleurs. Tel autre quartier, parce qu'il dispose d'attraits naturels, que des inconvénients ont été supprimés (décharges, industrie polluante, zone de délinquance, etc.), ou que des avantages nouveaux sont apparus (une nouvelle industrie, une liaison rapide avec les centres économiques, un parc qui le rend agréable, etc.), ou (non exclusif) parce que la classe sociale intermédiaire s'est accrue et ne trouve plus de place suffisante dans les secteurs qu'elle occupait antérieurement, (re)devient d'un rapport qualité prix intéressant. Un même quartier peut d'ailleurs se transformer successivement selon ces deux modalités. C'est le cas du Marais, au centre de Paris : quartier aristocratique lors de sa création au XVIème siècle, devenu populaire et insalubre aux XIXe et XXe siècles, il est redevenu attractif pour les classes sociales les plus aisées depuis les années 1980<ref>[http://www.cahiersvilleresponsable.fr/le-marais-modele-typique-de-gentrification/ Les Cahiers de la Ville Responsable] ''Le Marais, modèle typique de gentrification''</ref>. Le même phénomène a eu lieu dans le quartier du Sablon à Bruxelles, où il a produit un néologisme local : la « ''sablonisation'' »<ref>''Itinéraire de la rénovation des quartiers anciens à Bruxelles : 8 km à pied à travers le Pentagone et Molenbeek'' , Collection Hommes et Paysages, Société Royale Belge de Géographie, 2001, p. 62</ref>.
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Les quartiers peuvent être plus ou moins attractifs selon les époques. Tel endroit, hier huppé, laisse progressivement la place à une population plus nombreuse et plus pauvre, parce que les ressources se sont taries, ou parce que les classes supérieures ont trouvé mieux ailleurs. Tel autre quartier, parce qu'il dispose d'attraits naturels, que des inconvénients ont été supprimés (décharges, industrie polluante, zone de délinquance, etc.), ou que des avantages nouveaux sont apparus (une nouvelle industrie, une liaison rapide avec les centres économiques, un parc qui le rend agréable, etc.), ou parce que la classe sociale intermédiaire s'est accrue et ne trouve plus de place suffisante dans les secteurs qu'elle occupait antérieurement, (re)devient d'un rapport qualité prix intéressant. Un même quartier peut d'ailleurs se transformer successivement selon ces deux modalités. C'est le cas du Marais, au centre de Paris : quartier aristocratique lors de sa création au XVIème siècle, devenu populaire et insalubre aux XIXe et XXe siècles, il est redevenu attractif pour les classes sociales les plus aisées depuis les années 1980<ref>[http://www.cahiersvilleresponsable.fr/le-marais-modele-typique-de-gentrification/ Les Cahiers de la Ville Responsable] ''Le Marais, modèle typique de gentrification''</ref>. Le même phénomène a eu lieu dans le quartier du Sablon à Bruxelles, où il a produit un néologisme local : la « ''sablonisation'' »<ref>''Itinéraire de la rénovation des quartiers anciens à Bruxelles : 8 km à pied à travers le Pentagone et Molenbeek'' , Collection Hommes et Paysages, Société Royale Belge de Géographie, 2001, p. 62</ref>.
    
==Analyse sociologique ==
 
==Analyse sociologique ==
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==Commerces et gentrification==
 
==Commerces et gentrification==
 
La gentrification comprend aussi une dimension commerciale. Au sein de ces quartiers gentrifiés, certains types de commerces sont remis au goût du jour, offrant des produits chers et de qualité (épiceries, fromageries par exemple). Cette évolution explique donc en partie le maintien voire le renouveau des commerces de proximité dans les grandes villes, ainsi que le regain d’intérêt pour les marchés, sous leur forme traditionnelle ou sous de nouvelles formes (marchés spécialisés dans les arts ou la brocante, marchés bio, etc.). À un autre niveau, le processus de gentrification contribue également à l'émergence de nouvelles centralités urbaines au sein des anciens quartiers populaires, que ce soit dans le domaine des loisirs - avec de nombreux cafés et restaurants, boîtes de nuit, etc. - ou dans le domaine de la culture. L'exemple de Paris en témoigne où, depuis les années 1990, se sont développées de nouvelles centralités de ce type dans l'Est et le Nord Batignolles<ref>[http://www.adels.org/formations_etudes/TextesPicri/RapportPLU.pdf Gentrification et politiques publiques à Paris]</ref>, Bastille, Oberkampf, canal Saint-Martin, avenue Philippe-Auguste etc.), parallèlement à la gentrification de ces quartiers, de même que ceux de Berlin (à Prenzlauer Berg notamment) et de Bruxelles (autour de la rue Dansaert et des Halles Saint-Géry)<ref>Voir Mathieu Van Criekingen et Antoine Fleury, ''La ville branchée : gentrification et dynamiques commerciales à Paris et à Bruxelles'', ''Belgéo'', 2006, 1-2, 113-134</ref>.
 
La gentrification comprend aussi une dimension commerciale. Au sein de ces quartiers gentrifiés, certains types de commerces sont remis au goût du jour, offrant des produits chers et de qualité (épiceries, fromageries par exemple). Cette évolution explique donc en partie le maintien voire le renouveau des commerces de proximité dans les grandes villes, ainsi que le regain d’intérêt pour les marchés, sous leur forme traditionnelle ou sous de nouvelles formes (marchés spécialisés dans les arts ou la brocante, marchés bio, etc.). À un autre niveau, le processus de gentrification contribue également à l'émergence de nouvelles centralités urbaines au sein des anciens quartiers populaires, que ce soit dans le domaine des loisirs - avec de nombreux cafés et restaurants, boîtes de nuit, etc. - ou dans le domaine de la culture. L'exemple de Paris en témoigne où, depuis les années 1990, se sont développées de nouvelles centralités de ce type dans l'Est et le Nord Batignolles<ref>[http://www.adels.org/formations_etudes/TextesPicri/RapportPLU.pdf Gentrification et politiques publiques à Paris]</ref>, Bastille, Oberkampf, canal Saint-Martin, avenue Philippe-Auguste etc.), parallèlement à la gentrification de ces quartiers, de même que ceux de Berlin (à Prenzlauer Berg notamment) et de Bruxelles (autour de la rue Dansaert et des Halles Saint-Géry)<ref>Voir Mathieu Van Criekingen et Antoine Fleury, ''La ville branchée : gentrification et dynamiques commerciales à Paris et à Bruxelles'', ''Belgéo'', 2006, 1-2, 113-134</ref>.
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== L'exemple de Paris ==
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[[Fichier:Gentrification_Paris.jpg]]
    
== Notes et références ==
 
== Notes et références ==

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