Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
366 octets ajoutés ,  12 avril 2013 à 22:54
m
aucun résumé des modifications
Ligne 31 : Ligne 31 :  
=== Intensité énergétique / matérielle<br>  ===
 
=== Intensité énergétique / matérielle<br>  ===
   −
Certains discours d'économistes bourgeois un peu plus sérieux mettent l'accent sur l'amélioration technique, affirmant qu'elle permettra d'alléger le coût écologique de la croissance. On peut notamment étudier certains indicateurs :
+
Certains discours d'économistes bourgeois un peu plus sérieux mettent l'accent sur l'amélioration technique, affirmant qu'elle permettra d'alléger le coût écologique de la croissance. On peut notamment étudier certains indicateurs&nbsp;:  
   −
*l'[[intensité matérielle|intensité matérielle du PIB]] : masse de matières premières consommées par une production donnée (elle baisse par exemple si le recyclage augmente)
+
*l'[[Intensité matérielle|intensité matérielle du PIB]]&nbsp;: masse de matières premières consommées par une production donnée (elle baisse par exemple si le recyclage augmente)  
*l'[[Intensité énergétique|intensité énergétique du PIB]] : quantité d'énergie consommée par une production donnée (elle baisse par exemple si l'efficacité énergétique augmente)
+
*l'[[Intensité énergétique|intensité énergétique du PIB]]&nbsp;: quantité d'énergie consommée par une production donnée (elle baisse par exemple si l'efficacité énergétique augmente)  
*l'[[Intensité carbone de l'énergie|intensité carbone de l'énergie]] : quantité de CO<sub>2</sub> émise par une production d'énergie donnée (elle baisse par exemple si le recours aux énergies fossiles diminue)
+
*l'[[Intensité carbone de l'énergie|intensité carbone de l'énergie]]&nbsp;: quantité de CO<sub>2</sub> émise par une production d'énergie donnée (elle baisse par exemple si le recours aux énergies fossiles diminue)
   −
Ces ratios sont effectivement en légère baisse au niveau mondial, suite aux [[Investissements|investissements]] dans l'efficacité énergétique et les quelques législations étatiques allant dans ce sens. Il est d'aileurs notable que ces indicateurs sont très liés au niveau d'investissements productifs&nbsp;: en Chine, l'intensité énergétique a été divisée par 4 entre 1971 et 2006<ref>Source : Alternatives économiques</ref>, tandis qu'elle augmentait de 25% en Afrique. Mais le fait est que cette efficacité ne suffit à dessiner une issue dans le cadre du capitalisme.
+
Ces ratios sont effectivement en légère baisse au niveau mondial, suite aux [[Investissements|investissements]] dans l'efficacité énergétique et les quelques législations étatiques allant dans ce sens. Il est d'aileurs notable que ces indicateurs sont très liés au niveau d'investissements productifs&nbsp;: en Chine, l'intensité énergétique a été divisée par 4 entre 1971 et 2006<ref>Source : Alternatives économiques</ref>, tandis qu'elle augmentait de 25% en Afrique. Mais le fait est que cette efficacité ne suffit à dessiner une issue dans le cadre du capitalisme.  
   −
La question n'est d'ailleurs pas nouvelle, puisqu'elle rejoint directement celle du "[[Découplage énergétique|découplage]]" entre la croissance économique et la consommation des ressources naturelles, notamment énergétiques. Déjà en 1972, le fameux [[Rapport du Club de Rome|rapport du Club de Rome]] s'alarmait de la consommation toujours plus grande du "capital naturel" (au lieu d'un cantonnement aux "intérêts", renouvelables) et prévoyait une catastrophe à long terme. Avec le temps, cette approche s'avère de plus en plus crédible. C'est pourquoi la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] "éclairée" tente de concilier "la [[Croissance|croissance]]" (et, implicitement, le cadre de la production capitaliste) et les ressources, en prônant un découplage énergétique&nbsp;: parvenir à faire reposer les gains de points de PIB sur autre autre chose que la consommation d'énergie.  
+
La question n'est d'ailleurs pas nouvelle, puisqu'elle rejoint directement celle du "[[Découplage énergétique|découplage]]" entre la croissance économique et la consommation des ressources naturelles, notamment énergétiques. Déjà en 1972, le fameux [[Rapport du Club de Rome|rapport du Club de Rome]] s'alarmait de la consommation toujours plus grande du "capital naturel" (au lieu d'un cantonnement aux "intérêts", renouvelables) et prévoyait une catastrophe à long terme. Avec le temps, cette approche s'avère de plus en plus crédible. C'est pourquoi la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] "éclairée" tente de concilier "la [[Croissance|croissance]]" (et, implicitement, le cadre de la production capitaliste) et les ressources, en prônant un découplage énergétique&nbsp;: parvenir à faire reposer les gains de points de PIB sur autre autre chose que la consommation d'énergie. Par exemple avec la Déclaration de Carnoules pour multiplier par 10 l'efficacité énergétique<ref>http://oputaing.free.fr/carnoules-fr.html</ref>. Mais pour faire un tel saut qualitatif, il faudrait de très grands investissements, qui ne sont pas rentables pour les capitalistes.<br>
   −
Le fait incontournable, c'est que la consommation d'énergie est sans cesse en augmentation, que ce soit au niveau mondial ou au même dans les pays avec les plus faibles "intensités énergétiques". Car les capitalistes, s'ils se félicitent de parvenir à réduire les dégâts occasionés par 1 $ de profit, n'en cherchent pas moins à gagner toujours plus de dollars de profits. En plus de cet effet volume, la concurrence engendre une quantité inestimable d'absurdités dans la sphère de la production et des échanges. On peut notamment citer les problèmes de l'[[Obsolescence programmée|obsolescence plus ou moins programmée]], les profondes lacunes dans l'interopérabilité, la superposition de nouveux marchés (publicité, achats en ligne...) plutôt que le remplacement des marchés antérieurs, ou encore le fait que le système mondial (avec notamment les [[Brevets|brevets]]) pousse les pays périphériques à une consommation élevée d'[[Énergie fossile|énergie fossile]] pour s'[[Industrialisation|industrialiser]]...  
+
Le fait incontournable, c'est que la consommation d'énergie est sans cesse en augmentation, que ce soit au niveau mondial ou au même dans les pays avec les plus faibles "intensités énergétiques". Car les capitalistes, s'ils se félicitent de parvenir à réduire les dégâts occasionnés par 1 $ de profit, n'en cherchent pas moins à gagner toujours plus de dollars de profits. En plus de cet effet volume, la concurrence engendre une quantité inestimable d'absurdités dans la sphère de la production et des échanges. On peut notamment citer les problèmes de l'[[Obsolescence programmée|obsolescence plus ou moins programmée]], les profondes lacunes dans l'interopérabilité, la superposition de nouveux marchés (publicité, achats en ligne...) plutôt que le remplacement des marchés antérieurs, ou encore le fait que le système mondial (avec notamment les [[Brevets|brevets]]) pousse les pays périphériques à une consommation élevée d'[[Énergie fossile|énergie fossile]] pour s'[[Industrialisation|industrialiser]]...  
    
<br>  
 
<br>  
Ligne 61 : Ligne 61 :  
Il est difficile de savoir où nous en sommes vraiment aujourd'hui, mais il paraît probable que la plupart des effets positifs de "dématérialisation" sont largement compensés par l'énorme gaspillage de matière (et de travail humain&nbsp;!) des [[Rapports sociaux de production|rapports sociaux]] capitalistes. Des indicateurs existent pour tenter de penser "globalement" ces bilans entropiques/écologiques, comme l'[[Énergie grise|énergie grise]] ou le [[Bilan carbone|bilan carbone]], mais ils requièrent un tel travail de systématisation pour signifier quoi que ce soit de valable, qu'ils ne peuvent servir que de paravent idéologique à la destruction engendrée par le système.  
 
Il est difficile de savoir où nous en sommes vraiment aujourd'hui, mais il paraît probable que la plupart des effets positifs de "dématérialisation" sont largement compensés par l'énorme gaspillage de matière (et de travail humain&nbsp;!) des [[Rapports sociaux de production|rapports sociaux]] capitalistes. Des indicateurs existent pour tenter de penser "globalement" ces bilans entropiques/écologiques, comme l'[[Énergie grise|énergie grise]] ou le [[Bilan carbone|bilan carbone]], mais ils requièrent un tel travail de systématisation pour signifier quoi que ce soit de valable, qu'ils ne peuvent servir que de paravent idéologique à la destruction engendrée par le système.  
   −
Une étude de l'Ademe<ref name="ademe">Ademe, [http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&amp;amp;amp;amp;amp;m=3&amp;amp;amp;amp;amp;id=78008&amp;amp;amp;amp;amp;ref=24691&amp;amp;amp;amp;amp;p1=B Analyses de Cycles de Vies des Technologies - Courriers électroniques, requête Web, clé USB : quels impacts environnementaux ?], 2011</ref> montre que le coût énergétique des courriels et autres utilisations courantes d'Internet est beaucoup plus élevé que d'intuition. Mais elle montre aussi une chose simple&nbsp;: envoyer un mail à 10 personnes au lieu d'une seule multiplierait par 4 l'impact environnemental, et non par 10. C'est une illustration de "l'effet de seuil". <br>  
+
Une étude de l'Ademe<ref name="ademe">Ademe, [http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&amp;amp;amp;amp;amp;amp;m=3&amp;amp;amp;amp;amp;amp;id=78008&amp;amp;amp;amp;amp;amp;ref=24691&amp;amp;amp;amp;amp;amp;p1=B Analyses de Cycles de Vies des Technologies - Courriers électroniques, requête Web, clé USB : quels impacts environnementaux ?], 2011</ref> montre que le coût énergétique des courriels et autres utilisations courantes d'Internet est beaucoup plus élevé que d'intuition. Mais elle montre aussi une chose simple&nbsp;: envoyer un mail à 10 personnes au lieu d'une seule multiplierait par 4 l'impact environnemental, et non par 10 (contrairement au courrier classique). C'est une illustration de "l'effet de seuil". <br>  
    
=== Perspective socialiste<br>  ===
 
=== Perspective socialiste<br>  ===

Menu de navigation