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[[Image:LogoPCF.png|right|280x187px|LogoPCF.png]]Le '''Parti Communiste Français''' (PCF) est un parti à la longue histoire. Fondé en 1920 dans le sillage de la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]], il est très rapidement devenu un parti stalinien inféodé au [[Komintern|Komintern]], tout en gardant longtemps une forte implantation dans la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]] française. Durant les dernières décennies, il a évolué en parti [[Réformiste|réformiste]] plus traditionnel, comme beaucoup de PC d'Europe ([[Eurocommunisme|eurocommunisme]]).  
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[[Image:LogoPCF.png|right|LogoPCF.png]]Le '''Parti Communiste Français''' (PCF) est un parti à la longue histoire. Fondé en 1920 dans le sillage de la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]], il est très rapidement devenu un parti stalinien inféodé au [[Komintern|Komintern]], tout en gardant longtemps une forte implantation dans la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]] française. Durant les dernières décennies, il a évolué en parti [[Réformiste|réformiste]] plus traditionnel, comme beaucoup de PC d'Europe ([[Eurocommunisme|eurocommunisme]]).  
    
== Histoire  ==
 
== Histoire  ==
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{{Voir|Histoire du Parti Communiste Français}}<br>
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=== Années 1920 ===
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=== Années 1920 et 1930<br> ===
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Après la [[Union_sacrée_(1914)|trahison des socialistes en 1914]]&nbsp;: la majorité des militants de la SFIO décident au [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] (1920) de s'affilier à la nouvelle [[Internationale communiste|Internationale communiste]], créant la SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière. Dans ces premières années, le jeune parti est très impliqué dans le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]], et dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que militants et dirigeants fassent des séjours en prison.<br>
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Après la [[Union sacrée (1914)|trahison des socialistes en 1914]]&nbsp;: la majorité des militants de la SFIO décident au [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] (1920) de s'affilier à la nouvelle [[Internationale communiste|Internationale communiste]], créant la SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière. Dans ces premières années, le jeune parti est très impliqué dans le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]], et dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que militants et dirigeants fassent des séjours en prison.<br>  
    
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Mais très vite le parti est stalinisé. De nombreux membres fondateurs sont exclus ([[Boris Souvarine|Souvarine]],<span style="text-decoration: underline;"> </span>[[Alfred Rosmer|Rosmer]], [[Pierre Monatte|Monatte]]…) et les nouveaux dirigeants sont beaucoup plus liés à l'appareil de l'IC. Celle-ci mène alors la politique «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
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Mais très vite le parti est stalinisé. De nombreux membres fondateurs sont exclus ([[Boris Souvarine|Souvarine]],<span style="text-decoration: underline;"> </span>[[Alfred Rosmer|Rosmer]], [[Pierre Monatte|Monatte]]…) et les nouveaux dirigeants sont beaucoup plus liés à l'appareil de l'IC. Celle-ci mène alors la politique «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.<br>
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=== Années 1930<br> ===
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction, qui voit l'ascension de Maurice Thorez.
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction, qui voit l'ascension de Maurice Thorez.
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[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]
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En 1934, après la victoire d'Hitler et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite]] en France, la clique stalinienne se sent menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]]. Cela commence par l'unité d'action avec la SFIO, ce qui répond à une vraie attente des travailleurs, puis cela va virer à une politique d'alliance électorale de "toute la gauche", y compris avec les bourgeois du Parti radical sur leur propre programme ([[Front populaire (France)|Front populaire]]).  
 
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En 1934, après la victoire d'Hitler et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite]] en France, la clique stalinienne se sent menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]]. Cela commence par l'unité d'action avec la SFIO, ce qui répond à une vraie attente des travailleurs, puis cela va virer à une politique d'alliance électorale de "toute la gauche", y compris avec les bourgeois du Parti radical sur leur propre programme ([[Front_populaire_(France)|Front populaire]]).
      
A partir de 1935, le PC met de l'eau dans son internationalisme, ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
 
A partir de 1935, le PC met de l'eau dans son internationalisme, ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
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Après la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en 1936, le PC va utiliser toute son influence pour démobiliser la [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]].
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Après la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en 1936, le PC va utiliser toute son influence pour démobiliser la [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]].  
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<blockquote>"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement [...] Il faut savoir terminer une grève." Maurice Thorez<br> </blockquote>  
"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement [...] Il faut savoir terminer une grève." Maurice Thorez<br>
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De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]].<br>  
 
De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]].<br>  
    
=== Années 1940<br>  ===
 
=== Années 1940<br>  ===
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En 1939, lorsque l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie, cela provoque un malaise dans les rangs du PC, qui tente tout de même de le concilier avec l'[[Anti-fascisme|anti-fascisme]]. Mais surtout, le PC est accusé de trahir la France : les radicaux et la SFIO répriment, emprisonnent voire exécutent les communistes, qui sont plongés dans la clandestinité.
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[[Image:AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg|right|271x423px]]En 1939, lorsque l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie, cela provoque un malaise dans les rangs du PC, qui tente tout de même de le concilier avec l'[[Anti-fascisme|anti-fascisme]]. Mais surtout, le PC est accusé de trahir la France&nbsp;: les radicaux et la SFIO répriment, emprisonnent voire exécutent les communistes, qui sont plongés dans la clandestinité.  
    
Au début de la Seconde guerre mondiale, le parti est désorganisé, avec beaucoup de dirigeants arrêtés ou en exil, et beaucoup de militants réprimés ou envoyés au front. Mais la dynamisme des militants, et notamment des militantes, permet d'organiser et maintenir l'activité du parti. En particulier, le PC devient une force majeure de la Résistance contre les Allemands.<br>  
 
Au début de la Seconde guerre mondiale, le parti est désorganisé, avec beaucoup de dirigeants arrêtés ou en exil, et beaucoup de militants réprimés ou envoyés au front. Mais la dynamisme des militants, et notamment des militantes, permet d'organiser et maintenir l'activité du parti. En particulier, le PC devient une force majeure de la Résistance contre les Allemands.<br>  
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=== Années 1950 et 1960<br>  ===
 
=== Années 1950 et 1960<br>  ===
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Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions ouvriers.  
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[[Image:Humanité-MortStaline.jpg|right|190x288px]]Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions ouvriers.  
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Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers. Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement.  
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Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers. Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement. Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]].  
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965 et à celle de 1974, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]]. En 1976, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la doctrine de la «&nbsp;[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature_du_prol%C3%A9tariat dictature du prolétariat]&nbsp;» lors de son <abbr class="abbr" title="Vingt-deuxième">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès.  
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Au début de [[Mai_68|Mai 68]], le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant qu'il ne contrôle pas. Marchais écrit dans ''L'Humanité'' du 3 mai un article violent intitulé «&nbsp;De faux révolutionnaires à démasquer&nbsp;», il s'en prend par exemple à «&nbsp;l'anarchiste allemand Cohn-Bendit&nbsp;». En juin 1968, le PCF imprime une affiche en revendiquant d'avoir «&nbsp;été le seul, dès le début, à dénoncer publiquement les agissements, les provocations et les violences des groupes ultra-gauchistes, anarchistes, maoïstes, ou trotskystes, qui font le jeu de la réaction&nbsp;».
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=== Déclin depuis les années 1990  ===
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La volonté de certains de ses dirigeants comme Robert Hue dans les années 90 d'aller très vite vers une «&nbsp;mutation&nbsp;» s'est traduite par l'abandon des nombreuses références qui existaient encore liées à l'origine prolétarienne et révolutionnaire de ce parti... mais il s'est cassé les dents par exemple sur le changement de nom du parti. La référence au communisme a été gardée...<br>
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Le discours «&nbsp;humaniste&nbsp;» du Pc a pris depuis longtemps le pas sur le discours de classe. Les références à la Résistance ou à la Révolution française ont largement pris le pas sur les références aux révolutions ouvrières.<br>  
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=== Années 1970 et 1980<br> ===
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La participation de ministres communistes au gouvernement Jospin entre 1997 et 2002 n’a pas entraîné de levée de boucliers ou de cris scandalisés du côté des bourgeois.... En revanche, c’est au PC que cette participation a posé de sacrés problèmes. A chaque participation gouvernementale (ou même simplement à la majorité gouvernementale) le PC se retrouve en contradiction avec les aspirations de ses propres militants et de sa base ouvrière ou populaire. Les tentatives pour gérer cette contradiction ont amené alors le PC effectuer de nombreux zigzags politiques.  
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En 1976, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la doctrine de la «&nbsp;[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature_du_prol%C3%A9tariat dictature du prolétariat]&nbsp;» lors de son <abbr title="Vingt-deuxième" class="abbr">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès. Aux cantonales de 1976, pour la première fois depuis 1945, le PCF est devancé par le PS.  
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La campagne sur le Non au referendum de 2005 a permis par exemple au PCF de réafficher une opposition farouche au libéralisme et à l'Union E après avoir participé pendant 5 ans à un gouvernement avec le PS qui a avalisé tous les traités européens... Alors que le PS appelait à voter oui, le PC a fait campagne pour le non...Cette campagne a trouvé un bon écho parmi les militants du PC, ils étaient bien plus à leur aise que lorsqu'il fallait justifier les mesures anti-ouvrières du gouvernement Jospin... Et pour les dirigeants du PC cela devait les amener à redonner au parti une santé électorale... lui permettant de nouveau de négocier des accords avec le PS dans la perspective des élections législatives de 2007&nbsp;!
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Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline. Le PCF a 4 ministres dans le gouvernement de Mitterrand, qu'il retire en 1984 lorsque le risque de perdre sa base devient trop élevé. Parallèlement c'est aussi la montée du [[Front National|Front National]], qui commence à obtenir des voix de travailleurs et finit par dépasser le PCF.<br>
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=== L'expérience du Front de Gauche  ===
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=== Années 1990 et 2000<br> ===
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Si bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélénchon utiliser leur parti comme marchepied... ils n'ont pour la plupart pas d'autre perspectives qu'électorale, et sur ce seul terrain, l'opération Mélenchon peut leur sembler payante à court terme...<br>  
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[[Image:Mélenchon.jpg|right|220x147px]]Robert Hue veut accélérer la «&nbsp;mutation&nbsp;» du PCF en parti social-démocrate. Même si le nom de "communisme" est gardé, le discours humaniste bourgeois domine, avec bien plus de références à la [[Résistance|Résistance]] ou à la [[Révolution française|Révolution française]] qu'à la [[lutte de classe|lutte de classe]] et aux révolutions prolétariennes. Il y a à nouveau des ministres PCF au gouvernement de "gauche plurielle" entre 1997 et 2002, qui privatise, réprime, gère le capitalisme... Aux élections, notamment aux présidentielles de 2002 et 2007, le PCF s'effondre. Le parti cible ses critiques sur le "[[Néolibéralisme|libéralisme]]", la "[[finance|finance]]", l'[[Union européenne|Union européenne]]... En 2005, il tente de se refaire une jeunesse en participant à la campagne sur le Non au traité constitutionnel européen.<br>
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Il a eu lieu en deux temps, d'abord le vote de la direction lors de sa conférence nationale du 5 juin&nbsp;: elle a décidé par 63,6&nbsp;% des voix le soutien à la candidature de Mélenchon... puis le vote des militants sur 3 jours les 16,17 et 18 juin dans toute la France.<br>Du coup, le vote des militants n'a donné qu'une faible majorité pour la candidature Mélenchon&nbsp;: 59,12%, André Chassaigne remportant plus de 36% des votes... mais surtout dans la plupart des bastions militants historiques du PC qui recoupent aussi les endroits où la composition sociale reste la plus populaire, le vote en faveur de Chassaigne a été majoritaire&nbsp;: dans le Centre et<br>sud ouest de la France, Nord Pas de Calais, Seine Maritime, Ardennes, Val de Marne.<br>
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En 2009, [[Jean-Luc Mélenchon|Jean-Luc Mélenchon]], un ex du PS, fonde le [[Parti de Gauche|Parti de Gauche]] et veut renouer avec un réformisme de gauche plus assumé. Sur la dynamique de sa personne, le PCF et le PG s'allient dans le Front de Gauche, qui remobilise les militants PCF et attire quelques jeunes. Mélenchon parvient à rassembler les voix qui s'étaient portées sur l'[[extrême gauche|extrême gauche]] et capitalise 11% en 2012.
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La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour<br>sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....<br>
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== Liens avec la CGT ==
 
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== Liens avec la CGT<br>  ==
      
Les liens avec la CGT sont loin d'avoir disparu&nbsp;! Même depuis les années 90, où à la «&nbsp;mutation&nbsp;» du PC répondait «&nbsp;le recentrage&nbsp;» de la CGT de Thibaut. B. Thibaut par exemple a d'abord été élu au CN du PCF en 1996 avant d'être élu secrétaire général de la Cgt en 1997 (le parcours classique)... mais il ne s'est pas représenté au CN du PC en 2001. En 2003, on estime à 80% le nombre de secrétaires d'UD CGT qui avaient encore leur carte au PC et 25 secrétaires de fédé sur une trentaine... Certes, désormais, ils ne siègent plus dans les instances du PC, ils sont juste «&nbsp;encartés&nbsp;» comme on dit... même si on a du mal à penser que ce sont de simples militants de base, ces responsables sont d'abord CGT et après PC, et c'est ça qui tranche par rapport à... avant 81. Et cette "indépendance" de la CGT veut surtout dire interdiction au PC d'intervenir de façon autonome dans les luttes. On peut se rappeler l'épisode «LU- Danone&nbsp;» en 1999&nbsp;: Hue<br>voulait se refaire une santé sans rompre avec Jospin, appelle à manifester à Paris contre tous les licenciements, et la CGT refuse d'appeler car c'est "politique. Le PC et la CGT restent deux bureaucraties, syndicale et politiques, très imbriquées et assez d'accord sur le fond&nbsp;: par exemple le discours de la relance par les salaires, du dialogue social... même si parfois «&nbsp;ça frotte&nbsp;».<br>  
 
Les liens avec la CGT sont loin d'avoir disparu&nbsp;! Même depuis les années 90, où à la «&nbsp;mutation&nbsp;» du PC répondait «&nbsp;le recentrage&nbsp;» de la CGT de Thibaut. B. Thibaut par exemple a d'abord été élu au CN du PCF en 1996 avant d'être élu secrétaire général de la Cgt en 1997 (le parcours classique)... mais il ne s'est pas représenté au CN du PC en 2001. En 2003, on estime à 80% le nombre de secrétaires d'UD CGT qui avaient encore leur carte au PC et 25 secrétaires de fédé sur une trentaine... Certes, désormais, ils ne siègent plus dans les instances du PC, ils sont juste «&nbsp;encartés&nbsp;» comme on dit... même si on a du mal à penser que ce sont de simples militants de base, ces responsables sont d'abord CGT et après PC, et c'est ça qui tranche par rapport à... avant 81. Et cette "indépendance" de la CGT veut surtout dire interdiction au PC d'intervenir de façon autonome dans les luttes. On peut se rappeler l'épisode «LU- Danone&nbsp;» en 1999&nbsp;: Hue<br>voulait se refaire une santé sans rompre avec Jospin, appelle à manifester à Paris contre tous les licenciements, et la CGT refuse d'appeler car c'est "politique. Le PC et la CGT restent deux bureaucraties, syndicale et politiques, très imbriquées et assez d'accord sur le fond&nbsp;: par exemple le discours de la relance par les salaires, du dialogue social... même si parfois «&nbsp;ça frotte&nbsp;».<br>  
    
== Résultats électoraux<br>  ==
 
== Résultats électoraux<br>  ==
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Les résultats aux différentes [[élections|élections]] donnent un reflet de l'influence du parti dans la société. Le PCF devient un puissant parti ouvrier dans les années 1930, et le restera jusqu'aux années 1970, après quoi il connaît un déclin rapide. Il faut être prudent sur les pronostics, car la profonde crise actuelle provoque un rejet des partis les plus englués dans la [[gouvernement bourgeois|gouvernance bourgeoise]] ([[Parti socialiste (France)|PS]] et [[UMP|UMP]]) et peuvent favoriser le PCF, comme semble l'indiquer l'expérience du Front de Gauche.
    
[[Image:PCF-RésultatsElectoraux.png|center|1028x423px|PCF-RésultatsElectoraux.png]]  
 
[[Image:PCF-RésultatsElectoraux.png|center|1028x423px|PCF-RésultatsElectoraux.png]]  
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En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.  
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Le meilleur résultat du PCF fut atteint lors des législatives de 1946, et son plus bas en 2007 avec 1,9 %.
 
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Les scrutins nationaux sont les plus désastreux pour le PC ces vingt dernières années, et notamment les scrutins présidentiels puisque&nbsp;:<br>
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*1995&nbsp;: 8,6% pour Robert Hue<br>
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Ce sont les maires qui sauvent mieux leur peau dans les élections ces dernières décennies, mais le PCF perd peu à peu ses grandes villes emblématiques. C'est cette implantation locale du PCF qui lui permet désormais, plus que tout de rester une force politique. On peut parler de «&nbsp;communisme municipal&nbsp;».<br>  
*2002&nbsp;: 3,3% pour Robert Hue
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*2007&nbsp;: 1,9&nbsp;% pour Marie-George Buffet<br>
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Ce sont les maires qui sauvent mieux leur peau dans les élections ces dernières décennies. Même si le PCF a perdu de grandes villes emblématiques comme Le Havre dès 1995, le PC dirige encore 89 municipalités de plus de 9000 habitants. C'est cette implantation locale du PCF qui lui permet désormais, plus que tout de rester une force politique. On peut parler de «&nbsp;communisme municipal&nbsp;»&nbsp;!<br>  
      
En 30 ans, l'électorat ouvrier du PC a été laminé&nbsp;:  
 
En 30 ans, l'électorat ouvrier du PC a été laminé&nbsp;:  
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=== Cellules militantes  ===
 
=== Cellules militantes  ===
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Les cellules d'entreprises, qui n'ont jamais rassemblé qu'une minorité d'adhérents par ailleurs, ont quasiment toutes disparu... mais de fait, c'est carrément les cellules en général dans le parti qui ont de fait disparu, du moins cessé de vivre, on parle désormais bien plus des «&nbsp;sections locales&nbsp;» ou bien des «&nbsp;réseaux&nbsp;»....(par exemple lors du congrès de 2002, 11&nbsp;% des délégués ne sont pas affiliés à une cellule, désormais les fédérations recrutent directement, ce sont pour la plupart du temps des gens exerçant un mandat électoral, les «&nbsp;élus locaux&nbsp;» qui de plus en plus dominent dans les sections. C'est un parti de moins en moins «&nbsp;ouvrier&nbsp;» (et de plus en plus institutionnalisé) même si de fait, à l'heure actuelle c'est encore celui qui comporte le plus de militants d'origine ouvrière.  
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Les cellules d'entreprises, qui n'ont jamais rassemblé qu'une minorité d'adhérents par ailleurs, ont quasiment toutes disparu... mais de fait, c'est carrément les cellules en général dans le parti qui ont disparu, du moins cessé de vivre, on parle désormais bien plus des «&nbsp;sections locales&nbsp;» ou bien des «&nbsp;réseaux&nbsp;»....(par exemple lors du congrès de 2002, 11&nbsp;% des délégués ne sont pas affiliés à une cellule, désormais les fédérations recrutent directement, ce sont pour la plupart du temps des gens exerçant un mandat électoral, les «&nbsp;élus locaux&nbsp;» qui de plus en plus dominent dans les sections. C'est un parti de moins en moins «&nbsp;ouvrier&nbsp;» (et de plus en plus institutionnalisé) même si de fait, à l'heure actuelle c'est encore celui qui comporte le plus de militants d'origine ouvrière.  
    
=== Finances<br>  ===
 
=== Finances<br>  ===
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En 1979, les cotis. Représentaient 1⁄4 des ressources...<br>En 2004, elles ne représentent que 9%....
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En 1979, les cotisations représentaient 1/4 des ressources<br>En 2004, elles ne représentent que 9%  
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La plus grosse rentrée d'argent c'est les reversements des cotisations des élus pour 53&nbsp;% et 11% pour le financement public (les dons représentent 11% également... somme<br>relativement importante, le PC garde une réserve de sympathie importante... notamment par le biais des amis de l'Humanité par exemple (appels à donc récurrents pour sauver le<br>quotidien «&nbsp;de Jean Jaurès&nbsp;»).  
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La plus grosse rentrée d'argent c'est les reversements des cotisations des élus pour 53&nbsp;% et 11% pour le financement public (les dons représentent 11% également... somme relativement importante, le PC garde une réserve de sympathie importante... notamment par le biais des amis de l'Humanité par exemple (appels à donc récurrents pour sauver le quotidien «&nbsp;de Jean Jaurès&nbsp;»).  
    
Ces dernières années, le PCF a vendu une partie de son patrimoine immobilier, notamment l'immeuble de l'Humanité à Paris pour 15 millions d'euros, les locaux de l'école centrale du parti à Draveil, etc. En 2002, 42 salariés permanents du siège à Colonel Fabien ont été licenciés (sur une centaine au total).<br>  
 
Ces dernières années, le PCF a vendu une partie de son patrimoine immobilier, notamment l'immeuble de l'Humanité à Paris pour 15 millions d'euros, les locaux de l'école centrale du parti à Draveil, etc. En 2002, 42 salariés permanents du siège à Colonel Fabien ont été licenciés (sur une centaine au total).<br>  
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== Courants internes<br>  ==
 
== Courants internes<br>  ==
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L'existence de courants a longtemps été interdite, comme dans tous les partis appliquant un modèle stalinien.<br>  
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L'existence de courants a longtemps été interdite, comme dans tous les partis staliniens.<br>  
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Jusque dans les années 80, les figures qui s'émancipaient «&nbsp;les rénovateurs&nbsp;», les «&nbsp;réformateurs&nbsp;», les «&nbsp;refondateurs&nbsp;» etc étaient généralement des personnalités de 1er plan, dirigeants, ex-ministres... qui avaient des ambitions politiciennes, généralement de rapprochement plus direct avec la social-démocratie souvent sans base et ils finissaient tous par quitter le parti à un moment ou un autre... Depuis les derniers congrès, des oppositions internes se sont formées, et de fait, elles<br>sont plutôt situées sur la gauche du Parti «&nbsp;orthodoxes ou conservateurs&nbsp;», (Coordination Communiste, Rouges Vifs, Gauche Communistes...) elles sont parfois basées sur des fédérations, notamment celle du pas de Calais. En 2003, lors des votes préparatoires au congrès, la résolution du Pas de Calais qui s'affirmait révolutionnaire avait recueilli 23,6 des votes nationaux, donc bien au-delà de son influence militante, qui ne dépasse pas la centaine... Ces courants sont par extrêmement hostiles les uns aux autres... et sont empreints de nationalisme et de sectarisme.<br>
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Jusque dans les années 1980, les figures qui s'émancipaient - « rénovateurs&nbsp;», «&nbsp;réformateurs&nbsp;», «&nbsp;refondateurs&nbsp;» - étaient généralement des personnalités de premier plan, dirigeants, ex-ministres... qui avaient des ambitions politiciennes, généralement de rapprochement plus direct avec la social-démocratie, souvent sans base et ils finissaient tous par quitter le parti à un moment ou un autre...  
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== Notes  ==
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Depuis les derniers congrès, des oppositions internes se sont formées, et de fait, elles sont plutôt situées sur la gauche du parti : Coordination Communiste, Rouges Vifs, Gauche Communiste... Elles sont parfois basées sur des fédérations, notamment celle du Pas de Calais. En 2003, lors des votes préparatoires au congrès, la résolution du Pas de Calais qui s'affirmait révolutionnaire avait recueilli 23,6% des votes nationaux, donc bien au-delà de son influence militante, qui ne dépasse pas la centaine... Mais ces courants ne représentent malheureusement pas des forces susceptibles de régénérer le PCF. Ils sont surtout nostalgiques d'un parti stalinien, avec le nationalisme et le sectarisme qui va avec (ils se détestent entre eux, et détestent l'extrême gauche). <br>
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== Notes et sources<br> ==
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== Sources  ==
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*[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/le-parti-communiste-de-ses ''Le Parti Communiste, de ses origines au parti de gouvernement''], Cercle Léon Trotsky du 3 février 1984  
 
*[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/le-parti-communiste-de-ses ''Le Parti Communiste, de ses origines au parti de gouvernement''], Cercle Léon Trotsky du 3 février 1984  
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*Julian Mischi, la recomposition identitaire du PCF&nbsp;: modernisation du parti et dépolitisation du lien partisan, Revue Communisme, N°72-73, 2003.<br>
 
*Julian Mischi, la recomposition identitaire du PCF&nbsp;: modernisation du parti et dépolitisation du lien partisan, Revue Communisme, N°72-73, 2003.<br>
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