Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
3 783 octets enlevés ,  12 juillet 2012 à 19:29
m
aucun résumé des modifications
Ligne 3 : Ligne 3 :  
== Histoire  ==
 
== Histoire  ==
   −
=== 1920 : Fondation de la SFIC  ===
+
{{Voir|Histoire du Parti Communiste Français}}<br>
   −
En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914&nbsp;: la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.
+
=== Années 1920 ===
   −
Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.<br>
+
Après la [[Union_sacrée_(1914)|trahison des socialistes en 1914]]&nbsp;: la majorité des militants de la SFIO décident au [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] (1920) de s'affilier à la nouvelle [[Internationale communiste|Internationale communiste]], créant la SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière. Dans ces premières années, le jeune parti est très impliqué dans le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]], et dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que militants et dirigeants fassent des séjours en prison.<br>
 
  −
Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.
  −
 
  −
Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique. En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.  
      
{| width="100%" cellspacing="0" cellpadding="0" border="0"
 
{| width="100%" cellspacing="0" cellpadding="0" border="0"
Ligne 23 : Ligne 19 :  
|}
 
|}
   −
=== Stalinisation et sectarisme<br>  ===
+
Mais très vite le parti est stalinisé. De nombreux membres fondateurs sont exclus ([[Boris Souvarine|Souvarine]],<span style="text-decoration: underline;"> </span>[[Alfred Rosmer|Rosmer]], [[Pierre Monatte|Monatte]]…) et les nouveaux dirigeants sont beaucoup plus liés à l'appareil de l'IC. Celle-ci mène alors la politique «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
 
  −
Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].
  −
 
  −
[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
     −
En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>  
+
=== Années 1930<br> ===
   −
Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
+
En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction, qui voit l'ascension de Maurice Thorez.
   −
=== Front populaire  ===
+
[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]
   −
[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px]]En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de l'IC stalinienne, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>
+
En 1934, après la victoire d'Hitler et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite]] en France, la clique stalinienne se sent menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]]. Cela commence par l'unité d'action avec la SFIO, ce qui répond à une vraie attente des travailleurs, puis cela va virer à une politique d'alliance électorale de "toute la gauche", y compris avec les bourgeois du Parti radical sur leur propre programme ([[Front_populaire_(France)|Front populaire]]).
   −
Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les manifestations d'extrême droite de 1934 en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration de la base militante, à la fois dans la SFIC et dans la SFIO. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[Front unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois. Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>
+
A partir de 1935, le PC met de l'eau dans son internationalisme, ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
   −
Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Face à une assemblée de délégués métallo le 11 juin, Thorez est explicite :<br>
+
Après la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en 1936, le PC va utiliser toute son influence pour démobiliser la [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]].
 
<blockquote>
 
<blockquote>
"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement. Tout le monde sait que notre but reste invariablement l’instauration de la République française des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. Mais ce n’est pas pour ce soir, ce n’est même pas pour demain matin. [...] Il faut savoir terminer une grève."
+
"Il n’est pas question de prendre le pouvoir actuellement [...] Il faut savoir terminer une grève." Maurice Thorez<br>
</blockquote>
+
</blockquote>  
Les travailleurs sont calmés par la concession d'importantes réformes, dont les [[Congés payés|congés payés]] et les [[conventions collectives|conventions collectives]].<br>
+
De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]].<br>  
   −
De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.<br>  
+
=== Années 1940<br> ===
   −
=== Pacte germano-soviétique et répression<br> ===
+
En 1939, lorsque l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie, cela provoque un malaise dans les rangs du PC, qui tente tout de même de le concilier avec l'[[Anti-fascisme|anti-fascisme]]. Mais surtout, le PC est accusé de trahir la France : les radicaux et la SFIO répriment, emprisonnent voire exécutent les communistes, qui sont plongés dans la clandestinité.
   −
Le 23 août 1939, l'URSS signe un accord de non-agression avec l'Allemagne nazie. Cela provoque un tollé nationaliste contre l'ennemi intérieur. Le radical Daladier, premier ministre, suspend la parution de L'humanité dès le 26 août, malgré l'allégeance patriotique de dirigeants comme Marcel Cachin. Au sein du parti, où l'on défendait ardemment l'[[anti-fascisme|anti-fascisme]], beaucoup de militants sont choqués, certains déchirent leur carte, mais la majorité veut croire que "Staline a ses raisons". L'appareil du parti ne reçoit d'abord pas de directive claire de Moscou, et lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, les députés votent les crédits de guerre (2 septembre). Le 18 septembre, la CGT éxcluait ceux qui refusaient de condamner le pacte.
+
Au début de la Seconde guerre mondiale, le parti est désorganisé, avec beaucoup de dirigeants arrêtés ou en exil, et beaucoup de militants réprimés ou envoyés au front. Mais la dynamisme des militants, et notamment des militantes, permet d'organiser et maintenir l'activité du parti. En particulier, le PC devient une force majeure de la Résistance contre les Allemands.<br>
   −
C'est à la fin du mois de septembre que le Komintern fait parvenir des ordres clairs : cesser les attaques contre les Allemands et dénoncer la «&nbsp;guerre impérialiste des Britanniques et des Français ». Suivant les consignes du Parti, «&nbsp;Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution&nbsp;», certains militants commettent des sabotages dans les usines d'armements françaises. À noter également que certains appelés refusent de combattre. Mais en majorité, les publications du parti condamnent le défaitisme révolutionnaire et la plupart des militants de base vont au front.<br>
+
A la fin de la guerre, l'Etat français est fragile, les conditions de vie et de travail du prolétariat sont très dures et la colère très grande, notamment contre le patronat qui s'est majoritairement vautré dans la collaboration, du moment qu'il pouvait continuer à faire des profits. A l'inverse, le PCF était auréolé de son engagement dans la Résistance, fort de ses militants actifs et il cultivait son image de martyr, se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" - chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France, toutes tendances politiques confondues. Cette situation est d'ailleurs assez générale en Europe, et la fin de la Première guerre mondiale avait déjà déclenché une [[Vague révolutionnaire de 1917-1921|vague révolutionnaire]]. La rapport de force était donc très défavorable à la bourgeoisie. <br>  
 
  −
Daladier dissout le PC le 27 septembre, et réprime ses partisans. 2800 élus sont déchus de leurs mandats, 317 municipalités PC sont dissoutes ainsi que 620 syndicats de base où les communistes étaient majoritaires. La moitié du Comité central et trois membres du Bureau politique, Marcel Cachin, Pierre Sémard et François Billoux, se retrouvent incarcérés. Au total, il y aura plusieurs milliers d'arrestations. Plus par opportunisme qu'autre chose, 22 parlementaires (sur 74) démissionnent du parti et forment l'Union populaire française. La répression s'intensifie rapidement, le 9 avril 1940, le ministre Albert Sérol (SFIO), présente un décret-loi punissant de peine de mort les individus faisant de la propagande communiste, assimilée à la propagande nazie. Un tableau synthétique des mesures de répression contre les communistes, établi au 1<sup>er</sup> mars 1940, fait état de 10&nbsp;550 perquisitions, 3&nbsp;400 arrestations, 489 internés administratifs et 100 condamnations par les tribunaux militaires dont 14 condamnations à mort<ref>Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier, juin 1940, La négociation secrète, Les éditions de l'Atelier, 2006, p. 79.</ref>.
  −
 
  −
L'essentiel de la direction est alors regroupée en Belgique. Sur ordre de Dimitrov, Thorez déserte et rejoint Moscou. Les communistes sont soit au front, soit en prison, soit dans la clandestinité, et le parti est complètement désorganisé. Les militants disponibles se battent pour organiser clandestinement le Parti, et en particulier l'Union des jeunes filles de France et ses fameuses "femmes de liaison" (Claudine Chomat, Danielle Casanova, Georgette Cadras...).
  −
 
  −
Durant l'été 1940, le PC demande l'autorisation de publier L'humanité aux Allemands, mais Vichy s'y oppose. Des ex-élus PC collaborateurs fondent le Parti ouvrier et paysan français.<br>
      +
Mais le PCF a tout fait pour aider à la reconstruction... de l'Etat bourgeois. Staline ne voulait absolument pas d'une révolution, et au contraire il poussait chaque PC à cultiver l'union nationale avec sa bourgeoisie. En France, le PCF travailla main dans la main avec De Gaulle et respecta scrupuleusement la [[Démocratie bourgeoise|démocratie bourgeoise]]. L'immédiat après-guerre fut un énorme succès électoral pour lui. Aux élections législatives de 1946, il obtient son record électoral. C'est alors le premier parti français. Il y a des ministres communistes dans tous les gouvernements de 1945 à 1947. Cette période, ainsi que la référence à la Résistance, va contribuer à forger une référence mythifiée pour la "gauche" française.
    +
{| width="100%" cellspacing="0" cellpadding="0" border="0"
 +
|-
 +
| align="center" | http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/94/Assembl%C3%A9e-nationale-1946-2.png/640px-Assembl%C3%A9e-nationale-1946-2.png
 +
|}
   −
=== Résistance et Libération  ===
+
Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.
   −
La clandestinité a permis au PC de s'engager efficacement dans la Résistance. Certains militants ou groupes locaux communistes se sont spontanément engagés dans la résistance, comme Auguste Havez et Marcel Paul dans l'ouest de la France, la grève des mines du Nord en mai 1941... Le 17 juin 1940, c'est avec un jour d'avance sur celui du général de Gaulle que [[Charles_Tillon|Charles Tillon]], chargé de réorganiser le PC dans le sud-ouest, lance un appel à la résistance contre «&nbsp;le fascisme hitlérien&nbsp;».
+
=== Années 1950 et 1960<br>  ===
   −
Mais c'est à partir de juin 1941, lorsque les troupes d'Hitler envahissent l'URSS, que le PC s'investit vraiment dans la Résistance. Les différentes organisations rattachées de près ou de loin au PC attirent alors beaucoup d'hommes et de femmes désirant lutter contre l'occupant (en particulier les Francs-tireurs et partisans). Les relais du PC deviennent une force prédominante dans le&nbsp;[[Conseil national de la Résistance|Conseil national de la Résistance]] (CNR).
+
Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions ouvriers.  
   −
À noter qu'en 1943, Staline dissout le Komintern, et le parti français est désormais appelé PCF.
+
Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers. Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement.  
   −
=== Rôle dans l'Après-guerre  ===
+
Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965 et à celle de 1974, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]]. En 1976, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la doctrine de la «&nbsp;[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature_du_prol%C3%A9tariat dictature du prolétariat]&nbsp;» lors de son <abbr class="abbr" title="Vingt-deuxième">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès.
    
=== Déclin depuis les années 1990  ===
 
=== Déclin depuis les années 1990  ===
Ligne 96 : Ligne 87 :     
[[Image:PCF-RésultatsElectoraux.png|center|1028x423px|PCF-RésultatsElectoraux.png]]  
 
[[Image:PCF-RésultatsElectoraux.png|center|1028x423px|PCF-RésultatsElectoraux.png]]  
 +
 +
En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.
    
Les scrutins nationaux sont les plus désastreux pour le PC ces vingt dernières années, et notamment les scrutins présidentiels puisque&nbsp;:<br>  
 
Les scrutins nationaux sont les plus désastreux pour le PC ces vingt dernières années, et notamment les scrutins présidentiels puisque&nbsp;:<br>  
Ligne 114 : Ligne 107 :  
=== Nombre d'adhérents / militants<br>  ===
 
=== Nombre d'adhérents / militants<br>  ===
   −
Il faut avoir en tête que vraisemblablement l'apogée militante du PCF (excepté entre 45 et 47), c'est en 1978, avec 700 000 adhérents revendiqués (sans doute autour de 500 000<br>en réalité)... La baisse la plus brutale des effectifs a lieu en fait suite à la participation gouvernementale des années 80 (cela n'a rien à voir avec la Chute du mur et la fin de l'Urss), puisqu'en<br>1987, le PC ne revendique plus que 330 000 militants. En 1996, avant la deuxième participation gouvernementale (1997-2002) le PC revendique 274 000 militants, puis 180 000 en 1999, puis 130 000 en 2006, puis 100 000 en 2011. De fait, à chaque participation gouvernementale, les effectifs du PCF ont été divisés par deux&nbsp;!  
+
L'apogée militante du PCF (excepté entre 45 et 47) fut en 1978, avec 700 000 adhérents revendiqués (sans doute autour de 500 000 en réalité)... La baisse la plus brutale des effectifs a lieu en fait suite à la participation gouvernementale des années 80 (cela n'a rien à voir avec la Chute du mur et la fin de l'URSS), puisqu'en 1987, le PC ne revendique plus que 330 000 militants. En 1996, avant la deuxième participation gouvernementale (1997-2002) le PC revendique 274 000 militants, puis 180 000 en 1999, puis 130 000 en 2006, puis 100 000 en 2011. De fait, à chaque participation gouvernementale, les effectifs du PCF ont été divisés par deux&nbsp;!  
    
De fait, depuis 2001, comme l'explique Roger Martelli dans son étude réalisée en 2010, Prendre sa carte 1920-2009, Données nouvelles sur les effectifs du PC, le PC possède une double «&nbsp;comptabilité&nbsp;» les adhérents et les cotisants (en fait depuis 2001, il n'y a plus de cérémonie de remise de cartes annuelles... on prend une carte pluriannuelle avec versement libre... ou pas de versement du tout mais du coup les gens qui prennent à un moment donné leur carte sont comptabilisés comme adhérents). Les cotisants (donc ceux à jour de leur cotis) étaient comptés en fev. 2006 à 99 000, à 65 000 en nov. 2009... ce qui fait toujours d'après R.Martelli, un effectif «&nbsp;militant&nbsp;» dans le sens actif autour de 25 000.<br>  
 
De fait, depuis 2001, comme l'explique Roger Martelli dans son étude réalisée en 2010, Prendre sa carte 1920-2009, Données nouvelles sur les effectifs du PC, le PC possède une double «&nbsp;comptabilité&nbsp;» les adhérents et les cotisants (en fait depuis 2001, il n'y a plus de cérémonie de remise de cartes annuelles... on prend une carte pluriannuelle avec versement libre... ou pas de versement du tout mais du coup les gens qui prennent à un moment donné leur carte sont comptabilisés comme adhérents). Les cotisants (donc ceux à jour de leur cotis) étaient comptés en fev. 2006 à 99 000, à 65 000 en nov. 2009... ce qui fait toujours d'après R.Martelli, un effectif «&nbsp;militant&nbsp;» dans le sens actif autour de 25 000.<br>  
   −
Les chiffres donnés par le PC les plus récents sont ceux de la consultation interne de juin au sujet du choix du candidat à l'élection présidentielle&nbsp;: il y avait un peu plus de 69 000<br>inscrits, il y a eu un peu plus de 48 000 votants, répartis sur tous les départements. Il fallait pour pouvoir voter être à jour de cotisations mais aucune règle précise n'a été édictée à ce<br>sujet.<br>  
+
Les chiffres donnés par le PC les plus récents sont ceux de la consultation interne de juin au sujet du choix du candidat à l'élection présidentielle&nbsp;: il y avait un peu plus de 69 000 inscrits, il y a eu un peu plus de 48 000 votants, répartis sur tous les départements. Il fallait pour pouvoir voter être à jour de cotisations mais aucune règle précise n'a été édictée à ce sujet.<br>  
    
Aujourd'hui la moitié des adhérents du PC se concentrent dans 10 départements&nbsp;: Nord + Seine-Maritime + Petite Couronne de la RP + Bouches du Rhône + Rhône + Dordogne + Gard.<br>Les endroits où le PC s'est le plus effondré en terme militant&nbsp;: la Région parisienne, l'Est de la France et le Limousin.<br>  
 
Aujourd'hui la moitié des adhérents du PC se concentrent dans 10 départements&nbsp;: Nord + Seine-Maritime + Petite Couronne de la RP + Bouches du Rhône + Rhône + Dordogne + Gard.<br>Les endroits où le PC s'est le plus effondré en terme militant&nbsp;: la Région parisienne, l'Est de la France et le Limousin.<br>  
Ligne 139 : Ligne 132 :  
La catégorie sociale la plus représentée aujourd'hui, et c'est encore plus vrai parmi «&nbsp;les cadres&nbsp;», ce sont les travailleurs employés ou cadres moyens de la fonction publique et notamment les enseignants.<br>  
 
La catégorie sociale la plus représentée aujourd'hui, et c'est encore plus vrai parmi «&nbsp;les cadres&nbsp;», ce sont les travailleurs employés ou cadres moyens de la fonction publique et notamment les enseignants.<br>  
   −
En 2009, les retraités représentent 1⁄4 des effectifs (contre 15% en 1979), les moins de trente ans ne représentent que 6%.<br>  
+
En 2009, les retraités représentent 1/4 des effectifs (contre 15% en 1979), les moins de trente ans ne représentent que 6%.<br>  
    
En 2009, les femmes représentent 41% des effectifs, ce qui en fait de très loin le parti comportant le plus de femmes&nbsp;! Même si récemment, le processus de féminisation qui a été très fort jusque dans les années 90 a tendance à ralentir.<br>  
 
En 2009, les femmes représentent 41% des effectifs, ce qui en fait de très loin le parti comportant le plus de femmes&nbsp;! Même si récemment, le processus de féminisation qui a été très fort jusque dans les années 90 a tendance à ralentir.<br>  
Ligne 169 : Ligne 162 :  
== Sources  ==
 
== Sources  ==
   −
*Exposé du Cercle Léon Trotsky du 3 février 1984&nbsp;: le Parti Communiste de ses origines au parti de gouvernement  
+
*[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/le-parti-communiste-de-ses ''Le Parti Communiste, de ses origines au parti de gouvernement''], Cercle Léon Trotsky du 3 février 1984
 
*Dominique Andolfatto, PCF de la mutation à la liquidation, Ed. Du Rocher, 2005<br>  
 
*Dominique Andolfatto, PCF de la mutation à la liquidation, Ed. Du Rocher, 2005<br>  
 
*Marie-Claire Lavabre, François Platone, Que reste-t-il du PCF&nbsp;?, Ed. Autrement 2003<br>  
 
*Marie-Claire Lavabre, François Platone, Que reste-t-il du PCF&nbsp;?, Ed. Autrement 2003<br>  
Ligne 175 : Ligne 168 :  
*Roger Martelli, Prendre sa carte 1920-2009, Données nouvelles sur les effectifs du PCF, Fondation Gabriel Péri/CG du 93 <br>  
 
*Roger Martelli, Prendre sa carte 1920-2009, Données nouvelles sur les effectifs du PCF, Fondation Gabriel Péri/CG du 93 <br>  
 
*Julian Mischi, Partis politiques et système partisan en France, Chap. 2, Pour une histoire sociale du déclin du Parti communiste, Ed. Presses de Sciences Po, 2007 <br>  
 
*Julian Mischi, Partis politiques et système partisan en France, Chap. 2, Pour une histoire sociale du déclin du Parti communiste, Ed. Presses de Sciences Po, 2007 <br>  
*Julian Mischi, la recomposition identitaire du PCF&nbsp;: modernisation du parti et dépolitisation du lien partisan, Revue Communisme, N°72-73, 2003.<br><br>
+
*Julian Mischi, la recomposition identitaire du PCF&nbsp;: modernisation du parti et dépolitisation du lien partisan, Revue Communisme, N°72-73, 2003.<br>
 
  −
<br>  
      
[[Catégorie:Page_à_retravailler]] [[Catégorie:France]] [[Catégorie:Partis]]
 
[[Catégorie:Page_à_retravailler]] [[Catégorie:France]] [[Catégorie:Partis]]

Menu de navigation