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=== 1920 : Fondation de la SFIC  ===
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Cette page détaille l''''histoire du [[Parti communiste français|Parti communiste français]]'''.<br>
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== 1920&nbsp;: Fondation de la SFIC  ==
    
En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914&nbsp;: la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
 
En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914&nbsp;: la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
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Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.  
 
Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.  
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique. En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.  
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== Années 1920 ==
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=== Dynamisme militant ===
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. En 1926, le [[Secours_rouge_international|Secours rouge international]] est créé pour être la «&nbsp;Croix-Rouge du peuple&nbsp;» : en France ce sont les communistes ou des intellectuels proches ([[Henri_Barbusse|Henri Barbusse]], [[Romain_Rolland|Romain Rolland]]...) qui y contribuent le plus activement. L’association organise la solidarité à l’égard des prisonniers et déportés. Dès cette période, elle développe des activités sociales destinées aux enfants démunis&nbsp;: colonies de vacances, aide aux enfants des chômeurs... Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique.  
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En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.  
    
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[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
 
[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
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== Années 1930 ==
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=== Stalinisation accrue et dissidences trotskistes<br> ===
    
En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>  
 
En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>  
    
Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
 
Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
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=== Front populaire  ===
      
[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>  
 
[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>  
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&nbsp;A cette occasion, Staline déclara qu’il approuvait la politique de défense nationale menée par le gouvernement [[Réactionnaire|réactionnaire]] de Flandin. Pour le PC en France, cela impliquait clairement une nouvelle orientation&nbsp;: si Moscou appuyait la défense de la France impérialiste, comment lui pouvait-il faire autrement&nbsp;?&nbsp;
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=== Du sectarisme à l'opportunisme&nbsp; ===
    
Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite de 1934]] en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration des travailleurs. Le 12 février 1934, les cortèges SFIO et SFIC fusionnent dans l’enthousiasme au cri de "Unité, Unité&nbsp;!" et les grèves et manifestations se multiplient dès lors. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[Front unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois.  
 
Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les [[6 février 1934|manifestations d'extrême droite de 1934]] en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[Fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration des travailleurs. Le 12 février 1934, les cortèges SFIO et SFIC fusionnent dans l’enthousiasme au cri de "Unité, Unité&nbsp;!" et les grèves et manifestations se multiplient dès lors. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[Front unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois.  
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En mai 1935 fut signé le pacte d’assistance mutuelle franco-soviétique entre Staline et Laval, Ministre des Affaires Etrangères. Le PC cesse alors de critiquer l'impérialisme français. Afin de "défendre l’URSS", le PC se fait [[Nationaliste|nationaliste]], ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
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En mai 1935 fut signé le pacte d’assistance mutuelle franco-soviétique entre Staline et Laval, Ministre des Affaires Etrangères. A cette occasion, Staline déclara qu’il approuvait la politique de défense nationale menée par le gouvernement [[Réactionnaire|réactionnaire]] de Flandin. Le PC cesse alors de critiquer l'impérialisme français. Afin de "défendre l’URSS", le PC se fait [[Nationaliste|nationaliste]], ses élus portent l’écharpe tricolore, ses militants se mettent à chanter [[La Marseillaise|''la Marseillaise'']]...  
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=== Front populaire  ===
    
Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>  
 
Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>  
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De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.<br>  
 
De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols&nbsp;: de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.<br>  
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== Années 1940 ==
    
=== Pacte germano-soviétique et répression<br>  ===
 
=== Pacte germano-soviétique et répression<br>  ===
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A la fin de la guerre, l'Etat français est fragile, les conditions de vie et de travail du prolétariat sont très dures et la colère très grande, notamment contre le patronat qui s'est majoritairement vautré dans la collaboration, du moment qu'il pouvait continuer à faire des profits. A l'inverse, le PCF était auréolé de son engagement dans la Résistance, fort de ses militants actifs et il cultivait son image de martyr, se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" - chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France, toutes tendances politiques confondues. Cette situation est d'ailleurs assez générale en Europe, et la fin de la Première guerre mondiale avait déjà déclenché une [[Vague révolutionnaire de 1917-1921|vague révolutionnaire]]. La rapport de force était donc très défavorable à la bourgeoisie. <br>  
 
A la fin de la guerre, l'Etat français est fragile, les conditions de vie et de travail du prolétariat sont très dures et la colère très grande, notamment contre le patronat qui s'est majoritairement vautré dans la collaboration, du moment qu'il pouvait continuer à faire des profits. A l'inverse, le PCF était auréolé de son engagement dans la Résistance, fort de ses militants actifs et il cultivait son image de martyr, se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" - chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France, toutes tendances politiques confondues. Cette situation est d'ailleurs assez générale en Europe, et la fin de la Première guerre mondiale avait déjà déclenché une [[Vague révolutionnaire de 1917-1921|vague révolutionnaire]]. La rapport de force était donc très défavorable à la bourgeoisie. <br>  
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Mais le PCF a tout fait pour aider à la reconstruction... de l'Etat bourgeois. Staline ne voulait absolument pas d'une révolution, et au contraire il poussait chaque PC à cultiver l'union nationale avec sa bourgeoisie. En France, le PCF travailla main dans la main avec De Gaulle et respecta scrupuleusement la [[Démocratie bourgeoise|démocratie bourgeoise]]. L'immédiat après-guerre fut un énorme succès électoral pour lui. Aux élections législatives de 1946, il obtient son record électoral. C'est alors le premier parti français. Il y a des ministres communistes dans tous les gouvernements de 1945 à 1947. Cette période, ainsi que la référence à la Résistance, va contribuer à forger une référence mythifiée pour la "gauche" française.  
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=== Le PCF sauve l'Etat bourgeois ===
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Mais le PCF a tout fait pour aider à la reconstruction... de l'[[Etat bourgeois|Etat bourgeois]]. Staline ne voulait absolument pas d'une révolution, et au contraire il poussait chaque PC à cultiver l'union nationale avec sa bourgeoisie. En France, le PCF travailla main dans la main avec De Gaulle et respecta scrupuleusement la [[Démocratie bourgeoise|démocratie bourgeoise]].  
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Dans le programme du CNR, le PCF a défendu non pas la révolution socialiste, mais une République "sociale", avec certes d'immenses progrès pour le prolétariat (code du travail protecteur, retraites, allocations chômage, allocations familiales...), mais précisément pour contenter sa base sans menacer le [[capitalisme|capitalisme]]. Il précise d'ailleurs bien à ses militants que "l'étape actuelle" n'est pas celle de la [[révolution socialiste|révolution socialiste]], mais celle d'une "démocratie avancée". Le PC a alors une audience qui va bien au delà de sa base ouvrière. Dans cet esprit, de nombreuses associations larges chapeautées par le PCF sont créées, comme l'Union de la jeunesse républicaine de France (<span class="nowrap">250&nbsp;000&nbsp;adhérents</span> en 1945). Cette période va contribuer à forger une référence mythifiée pour la "gauche" française.
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L'immédiat après-guerre fut un énorme succès électoral pour le PCF, qui va s'empresser de [[Participation_aux_gouvernements_bourgeois|participer à tous les gouvernements bourgeois]] : il y a des ministres communistes de 1945 à 1947. <br>
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Aux législatives de 1945, le PCF fait une percée en obtenant 26,2&nbsp;% des suffrages et 159 députés, devenant le premier parti de France et de la gauche, au détriment de la [[SFIO|SFIO]] (25&nbsp;%) et du Parti radical (13,6&nbsp;%). En juin 1946, le PCF obtient 26&nbsp;% des suffrages mais perd 6 sièges à l'Assemblée nationale. En octobre, il obtient son score le plus important dans les élections législatives&nbsp;: 28,2&nbsp;% des suffrages et 182 sièges, redevenant ainsi le premier parti de France, en ayant débordé ses bastions ouvriers pour être présent dans pratiquement tous les départements.
    
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Il y avait pourtant d'importantes luttes de classe à cette époque, mais que la direction communiste a étouffées, comme la [[Grève_de_1947_à_Renault|grève de 1947 à Renault Billancourt]].
    
Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.  
 
Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.  
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=== Années 50 et 60<br>  ===
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== Années 1950 et 1960<br>  ==
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Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions ouvriers.  
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Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Des désaccords idéologiques s'expriment au sein des militants, et une vague d'exclusions a lieu, menées principalement par Jacques Duclos.
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Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions dans les quartiers et villes populaires.
    
Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers. Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement.  
 
Malgré la mort de Staline en 1953, le PCF reste un des PC les plus "orthodoxes" et très lié à la bureaucratie d'URSS. Il soutient&nbsp;1956 l'intervention militaire contre l'[[Insurrection de Budapest|insurrection de Budapest]]. C'est aussi une période durant laquelle le PCF et "sa" CGT écartent - y compris physiquement - les militants trotskistes qui voudraient s'adresser à "leurs" ouvriers. Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement.  
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965 et à celle de 1974, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]]. En 1976, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la doctrine de la «&nbsp;[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature_du_prol%C3%A9tariat dictature du prolétariat]&nbsp;» lors de son <abbr class="abbr" title="Vingt-deuxième">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès.  
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]].&nbsp;
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== Années 1970 ==
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En 1976, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la [[dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]] lors de son <abbr class="abbr" title="Vingt-deuxième">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès.  
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== Années 1990 ==
    
=== Déclin depuis les années 1990  ===
 
=== Déclin depuis les années 1990  ===
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La campagne sur le Non au referendum de 2005 a permis par exemple au PCF de réafficher une opposition farouche au libéralisme et à l'Union E après avoir participé pendant 5 ans à un gouvernement avec le PS qui a avalisé tous les traités européens... Alors que le PS appelait à voter oui, le PC a fait campagne pour le non...Cette campagne a trouvé un bon écho parmi les militants du PC, ils étaient bien plus à leur aise que lorsqu'il fallait justifier les mesures anti-ouvrières du gouvernement Jospin... Et pour les dirigeants du PC cela devait les amener à redonner au parti une santé électorale... lui permettant de nouveau de négocier des accords avec le PS dans la perspective des élections législatives de 2007&nbsp;!  
 
La campagne sur le Non au referendum de 2005 a permis par exemple au PCF de réafficher une opposition farouche au libéralisme et à l'Union E après avoir participé pendant 5 ans à un gouvernement avec le PS qui a avalisé tous les traités européens... Alors que le PS appelait à voter oui, le PC a fait campagne pour le non...Cette campagne a trouvé un bon écho parmi les militants du PC, ils étaient bien plus à leur aise que lorsqu'il fallait justifier les mesures anti-ouvrières du gouvernement Jospin... Et pour les dirigeants du PC cela devait les amener à redonner au parti une santé électorale... lui permettant de nouveau de négocier des accords avec le PS dans la perspective des élections législatives de 2007&nbsp;!  
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=== L'expérience du Front de Gauche  ===
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== Années 2000 ==
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=== Depuis 2008, le Front de Gauche  ===
    
Si bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélénchon utiliser leur parti comme marchepied... ils n'ont pour la plupart pas d'autre perspectives qu'électorale, et sur ce seul terrain, l'opération Mélenchon peut leur sembler payante à court terme...<br>  
 
Si bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélénchon utiliser leur parti comme marchepied... ils n'ont pour la plupart pas d'autre perspectives qu'électorale, et sur ce seul terrain, l'opération Mélenchon peut leur sembler payante à court terme...<br>  
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La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour<br>sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....<br>  
 
La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour<br>sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....<br>  
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== Notes et sources ==
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