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===Congrès de Bâle (1912)===
 
===Congrès de Bâle (1912)===
{{See also|wde:Internationaler Sozialistenkongress (1912){{!}}Internationaler Sozialistenkongress 1912 (Wikipédia en allemand)}}En raison du risque de guerre, un Congrès extraordinaire est convoqué les 24 et 25 novembre 1912. Il est organisé par le [[parti socialiste suisse]] et a lieu dans la cathédrale de Bâle (Suisse). 50 délégués de 23 nations différentes y ont directement participé et plus de 10 000 personnes y ont assisté. Parmi les délégués notables figuraient [[Jean Jaurès|Jaurès]], [[Rosa Luxemburg|Luxemburg]], [[Lénine]], [[Karl Kautsky|Kautsky]] et [[Karl Liebknecht]] (récemment élu au Reichstag allemand).
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{{See also|wde:Internationaler Sozialistenkongress (1912){{!}}Internationaler Sozialistenkongress 1912 (Wikipédia en allemand)}}En raison du risque de guerre, un Congrès extraordinaire est convoqué les 24 et 25 novembre 1912. Il est organisé par le [[parti socialiste suisse]] et a lieu dans la cathédrale de Bâle (Suisse). 500 délégués (dont 123 français) de 23 nations différentes y ont directement participé et plus de 10 000 personnes y ont assisté. Parmi les délégués notables figuraient [[Jean Jaurès|Jaurès]], [[Rosa Luxemburg|Luxemburg]], [[Lénine]], [[Karl Kautsky|Kautsky]] et [[Karl Liebknecht]] (récemment élu au Reichstag allemand).
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Une manifestation parcourt au matin du 24 les rues de la ville avant de converger vers la cathédrale. Douze mille personnes ne parviennent pas à entrer. Quatre tribunes sont alors installées autour de l’édifice où s’expriment vingt-six orateurs des différentes nations.
    
Le congrès exhortait les États des Balkans à s’unir pour résister à l’impérialisme austro-hongrois, mais ajoutait également que « le plus grand danger pour la paix de l’Europe est l’hostilité artificiellement cultivée entre la Grande-Bretagne et l’Empire allemand ».  Le congrès appelait également les socialistes d'Autriche-Hongrie et d'Italie à s'opposer à toute tentative de ces deux pays d'annexer ou d'envahir les États des Balkans.[[Fichier:Affiche Congrès de Bâle 1912.jpg|right|277x449px]]  
 
Le congrès exhortait les États des Balkans à s’unir pour résister à l’impérialisme austro-hongrois, mais ajoutait également que « le plus grand danger pour la paix de l’Europe est l’hostilité artificiellement cultivée entre la Grande-Bretagne et l’Empire allemand ».  Le congrès appelait également les socialistes d'Autriche-Hongrie et d'Italie à s'opposer à toute tentative de ces deux pays d'annexer ou d'envahir les États des Balkans.[[Fichier:Affiche Congrès de Bâle 1912.jpg|right|277x449px]]  
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Le congrès réaffirma les positions prises à Stuttgart puis Copenhague. Les socialistes avaient pour devoir de « déployer tous les efforts possibles pour empêcher le déclenchement de la guerre par les moyens qu'ils considèrent les plus efficaces ». Dans l'éventualité où la guerre éclaterait, ils devaient continuer à lutter et s'efforcer d'utiliser la crise engendrée pour précipiter la chute du capitalisme.
 
Le congrès réaffirma les positions prises à Stuttgart puis Copenhague. Les socialistes avaient pour devoir de « déployer tous les efforts possibles pour empêcher le déclenchement de la guerre par les moyens qu'ils considèrent les plus efficaces ». Dans l'éventualité où la guerre éclaterait, ils devaient continuer à lutter et s'efforcer d'utiliser la crise engendrée pour précipiter la chute du capitalisme.
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Le 25 novembre, les délégués approuvent à l’unanimité le Manifeste qui s’adresse tant aux travailleurs qu’aux dirigeants:
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Le 25 novembre, les délégués approuvent à l’unanimité le Manifeste, rédigé par [[Victor Adler|Adler]], [[August Bebel|Bebel]], [[Jean Jaurès|Jaurès]], [[James Keir-Hardie|Keir-Hardie]] et [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]].<ref>George Haupt, ''Bulletin Périodique du Bureau Socialiste International'', 1909-1913, Années I-VI – Numéros 1-11 et suppléments, Genève, MINKOFF REPRINT, 1979, p. 498</ref> Celui-ci s’adresse tant aux travailleurs qu’aux dirigeants :
 
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«&nbsp;Le Congrès […] demande aux travailleurs de tous les pays d’opposer à l’impérialisme capitaliste la force de la solidarité internationale du prolétariat&nbsp;; il avertit les classes dirigeantes de tous les pays de ne pas accroître encore, par des actions de guerre, la misère infligée aux masses par le mode de production capitaliste (…). Que les Gouvernements sachent bien que dans l’état actuel de l’Europe et dans la disposition d’esprit de la classe ouvrière, ils ne pourraient, sans péril pour eux-mêmes, déchaîner la guerre.»
 
«&nbsp;Le Congrès […] demande aux travailleurs de tous les pays d’opposer à l’impérialisme capitaliste la force de la solidarité internationale du prolétariat&nbsp;; il avertit les classes dirigeantes de tous les pays de ne pas accroître encore, par des actions de guerre, la misère infligée aux masses par le mode de production capitaliste (…). Que les Gouvernements sachent bien que dans l’état actuel de l’Europe et dans la disposition d’esprit de la classe ouvrière, ils ne pourraient, sans péril pour eux-mêmes, déchaîner la guerre.»
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Le rapporteur clôt alors le Congrès extraordinaire en lançant le fameux «&nbsp;Guerre à la guerre&nbsp;», puis la salle entonne les [[Chants_révolutionnaires|chants révolutionnaires]] dont [[L'Internationale_(chanson)|''L’Internationale'']]. L'écrivain  Louis Aragon a décrit ce moment dans son roman ''[[w:Les Cloches de Bâle|Les Cloches de Bâle]]''.
 
Le rapporteur clôt alors le Congrès extraordinaire en lançant le fameux «&nbsp;Guerre à la guerre&nbsp;», puis la salle entonne les [[Chants_révolutionnaires|chants révolutionnaires]] dont [[L'Internationale_(chanson)|''L’Internationale'']]. L'écrivain  Louis Aragon a décrit ce moment dans son roman ''[[w:Les Cloches de Bâle|Les Cloches de Bâle]]''.
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Lénine rappellera souvent le Manifeste de Bâle  pour souligner la trahison de Kautsky. Après Bâle, certains socialistes apparaissent moins fermes dans leur opposition à la guerre, comme Kautsky qui dira « l'attitude de l'Internationale à l'égard de la guerre n'a pas encore été définie ».
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Lénine rappellera souvent le Manifeste de Bâle  pour souligner la trahison de Kautsky<ref>Lénine, [[:fr:La faillite de la IIe internationale|La faillite de la II<sup>e</sup> internationale]], juin 1915</ref>. Après Bâle, certains socialistes apparaissent moins fermes dans leur opposition à la guerre, comme Kautsky qui dira « l'attitude de l'Internationale à l'égard de la guerre n'a pas encore été définie ».
    
==La guerre de 1914 et l'Union sacrée==
 
==La guerre de 1914 et l'Union sacrée==

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