| C'est à ce moment que se formalise le [[clivage droite/gauche]], et pendant une longue partie du <abbr>19<sup>e</sup></abbr> siècle, le libéralisme constituera la principale tendance [[Progressisme|progressiste]]. | | C'est à ce moment que se formalise le [[clivage droite/gauche]], et pendant une longue partie du <abbr>19<sup>e</sup></abbr> siècle, le libéralisme constituera la principale tendance [[Progressisme|progressiste]]. |
− | Au Royaume-Uni en 1911, c'est un gouvernement du [[w:Parti libéral (Royaume-Uni)|Parti libéral]] (comparable au [[Parti radical (France)|Parti radical]] français de la même époque) qui met en place le [[w:National Insurance Act 1911|National Insurance Act]] considéré comme l'ancêtre de la [[sécurité sociale]] dans ce pays. | + | Au Royaume-Uni en 1911, c'est un gouvernement du [[w:Parti libéral (Royaume-Uni)|Parti libéral]] (comparable au [[Parti radical (France)|Parti radical]] français de la même époque) qui met en place le [[w:National Insurance Act de 1911|National Insurance Act]] considéré comme l'ancêtre de la [[sécurité sociale]] dans ce pays. |
| Cependant, aussitôt après avoir remporté de grandes victoires, les libéraux voient de profondes divisions apparaître entre eux. Par exemple lors de la [[révolution française]], des partisans de la [[monarchie constitutionnelle]] qui étaient à gauche se retrouvent très vite à droite de la scène politique, lorsque le processus révolutionnaire voit les [[Républicanisme|républicains]] (des libéraux plus radicaux) devenir hégémoniques. Et parmi les républicains, y compris parmi la [[Montagne (Révolution française)|Montagne]], d'importants clivages apparaissent sur la question des mesures à prendre sur l'économie (la [[Loi du Maximum|loi du maximum]] étant par exemple une entorse au libéralisme économique). Et surtout, les révolutionnaires sont confrontés à la contradiction qu'il peut y avoir entre mouvements de masses [[Plèbe|plébéiens]] (usant potentiellement de [[violence]] pour empiéter sur la liberté des riches) et les droits formels (auxquels les [[Classe possédante|classes possédantes]] s'arc-boutent par intérêt).[[Fichier:Alexis de tocqueville.jpg|vignette|272x272px|[[w:Alexis de Tocqueville|Tocqueville]], un représentant de l'évolution à droite du libéralisme|link=]]Tout cela va conduire certains penseurs libéraux à développer une critique de la [[démocratie]], et à théoriser qu'il faut limiter le pouvoir de l'[[État]] sur les individus, même si la majorité désire prendre des mesures radicales. C'est le cas du philosophe suisse [[w:Benjamin Constant|Benjamin Constant]], dans ses ''[[w:Principes de politique|Principes de politique]]'' (1806), et d'[[w:Alexis de Tocqueville|Alexis de Tocqueville]], dans son ''[[w:De la démocratie en Amérique|De la démocratie en Amérique]]'' (1835). Ils sont horrifiés par la [[w:Terreur (Révolution française)|Terreur]] révolutionnaire, et dénoncent une « dictature de la majorité ». Tocqueville oppose ainsi la « démocratie jacobine » avec un État tout puissant à la « démocratie libérale » dans laquelle le pouvoir est encadré et les individus respectés. Et sur la démocratie aux États-Unis (qui naît d'un réel mouvement populaire), il écrit : | | Cependant, aussitôt après avoir remporté de grandes victoires, les libéraux voient de profondes divisions apparaître entre eux. Par exemple lors de la [[révolution française]], des partisans de la [[monarchie constitutionnelle]] qui étaient à gauche se retrouvent très vite à droite de la scène politique, lorsque le processus révolutionnaire voit les [[Républicanisme|républicains]] (des libéraux plus radicaux) devenir hégémoniques. Et parmi les républicains, y compris parmi la [[Montagne (Révolution française)|Montagne]], d'importants clivages apparaissent sur la question des mesures à prendre sur l'économie (la [[Loi du Maximum|loi du maximum]] étant par exemple une entorse au libéralisme économique). Et surtout, les révolutionnaires sont confrontés à la contradiction qu'il peut y avoir entre mouvements de masses [[Plèbe|plébéiens]] (usant potentiellement de [[violence]] pour empiéter sur la liberté des riches) et les droits formels (auxquels les [[Classe possédante|classes possédantes]] s'arc-boutent par intérêt).[[Fichier:Alexis de tocqueville.jpg|vignette|272x272px|[[w:Alexis de Tocqueville|Tocqueville]], un représentant de l'évolution à droite du libéralisme|link=]]Tout cela va conduire certains penseurs libéraux à développer une critique de la [[démocratie]], et à théoriser qu'il faut limiter le pouvoir de l'[[État]] sur les individus, même si la majorité désire prendre des mesures radicales. C'est le cas du philosophe suisse [[w:Benjamin Constant|Benjamin Constant]], dans ses ''[[w:Principes de politique|Principes de politique]]'' (1806), et d'[[w:Alexis de Tocqueville|Alexis de Tocqueville]], dans son ''[[w:De la démocratie en Amérique|De la démocratie en Amérique]]'' (1835). Ils sont horrifiés par la [[w:Terreur (Révolution française)|Terreur]] révolutionnaire, et dénoncent une « dictature de la majorité ». Tocqueville oppose ainsi la « démocratie jacobine » avec un État tout puissant à la « démocratie libérale » dans laquelle le pouvoir est encadré et les individus respectés. Et sur la démocratie aux États-Unis (qui naît d'un réel mouvement populaire), il écrit : |