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C'est donc le socialisme qui a fini par devenir la cible des attaques de ce libéralisme devenu droitier. Par exemple [[w:Yves Guyot|Yves Guyot]] écrit en 1893 un livre nommé ''[[s:La_Tyrannie_socialiste|La Tyrannie socialiste]].''
 
C'est donc le socialisme qui a fini par devenir la cible des attaques de ce libéralisme devenu droitier. Par exemple [[w:Yves Guyot|Yves Guyot]] écrit en 1893 un livre nommé ''[[s:La_Tyrannie_socialiste|La Tyrannie socialiste]].''
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=== Idéologie inapplicable du « capitalisme pur »  ===
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=== Le laissez-faire manchesterien ===
{{See also|Interventionnisme}}
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[[Fichier:Cottonopolis1.jpg|vignette|Manchester, ou Cottonopolis comme  certains l’appelaient parfois au début du 19<sup>e</sup> siècle.]]
[[Fichier:MisesLibrary.jpg|vignette|[[w:Ludwig von Mises|Ludwig von Mises]] ]]
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Au 19<sup>e</sup> siècle, certains penseurs au sein du courant encore nébuleux qu'était le libéralisme (alors très proche, par exemple en Angleterre, du [[Radicalisme (Royaume-Uni)|radicalisme]]), se sont mis à mettre l'accent sur le [[w:Laissez-faire|''laissez-faire'']] en économie. On peut citer [[w:Richard Cobden|Cobden]] et [[w:Herbert Spencer|Spencer]], qu'on associe souvent à une [[w:École de Manchester|École de Manchester]]. Manchester était alors le cœur de la [[révolution industrielle]] et donc du [[lobby]] des industriels anglais. Ils avaient intérêt à ce que le monde entier s'ouvre à leurs marchandises toujours plus compétitives, et parvenaient à convaincre de plus en plus que la concurrence capitaliste était le moteur le plus efficace de l'économie.
Les penseurs du libéralisme se sont mis à assumer franchement de mettre en avant essentiellement la question de la [[propriété privée des moyens de production]], et donc un primat du libéralisme économique. Ainsi [[w:Ludwig von Mises|Ludwig von Mises]] écrivait en 1927  :
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La théorie des [[w:Avantages comparatifs|avantages comparatifs]] permettait également de justifier le [[libre-échange]] entre pays comme devant nécessairement mener à l'optimum.
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Au milieu du 19<sup>e</sup> siècle, le libéralisme économique emporte des victoires notables : abrogation des [[Corn Laws]] en 1846, [[w:Traité Cobden-Chevalier|traité Cobden-Chevalier]] facilitant le libre-échange entre la France et le Royaume-Uni (de 1860 à 1892)...
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Cependant, dès la fin du 19<sup>e</sup> siècle, le laissez-faire et le libre-échange se heurtent à des contre-tendances. En particulier, le nationalisme et le socialisme suscitent des mesures [[Protectionnisme|protectionnistes]] et [[Interventionnisme|interventionnistes]].
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Ainsi [[w:Ludwig von Mises|Ludwig von Mises]] écrivait en 1927  :
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Les penseurs du libéralisme se sont mis à assumer franchement de mettre en avant essentiellement la question de la [[propriété privée des moyens de production]], et donc un primat du libéralisme économique. Ainsi [[w:Ludwig von Mises|Ludwig von Mises]] écrivait en 1927  :[[Fichier:MisesLibrary.jpg|vignette|[[w:Ludwig von Mises|Ludwig von Mises]] ]]
 
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''« Le programme du libéralisme devrait donc, résumé en un seul mot, se formuler ainsi : propriété, c'est-à-dire propriété privée des moyens de production (car la propriété privée des biens de consommation va de soi, et elle est admise même par les socialistes et les communistes). Toutes les autres exigences du libéralisme découlent de cette exigence fondamentale. »''<ref name=":0">Ludiwg Von Mises, ''Le Libéralisme'', 1927</ref>
 
''« Le programme du libéralisme devrait donc, résumé en un seul mot, se formuler ainsi : propriété, c'est-à-dire propriété privée des moyens de production (car la propriété privée des biens de consommation va de soi, et elle est admise même par les socialistes et les communistes). Toutes les autres exigences du libéralisme découlent de cette exigence fondamentale. »''<ref name=":0">Ludiwg Von Mises, ''Le Libéralisme'', 1927</ref>
 
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Mais dans la pratique, le capitalisme du 20<sup>e</sup> siècle tend à être de plus en plus régulé, les États de plus en plus [[Interventionnisme|interventionnistes]]. Le capitalisme entièrement dérégulé ne peut pas créer une société tenable : les inégalités sociales et toutes les conséquences d'une société reposant sur l'[[exploitation]] font monter les tensions sociales et favorisent des idéologies hostiles aux partis traditionnels (plus ou moins libéraux). Que ce soit sous l'effet des luttes du [[mouvement ouvrier]] et du [[socialisme]], ou sous l'effet de partis [[nationalistes]] [[Protectionnisme|protectionnistes]], le laissez-faire pur n'existe pas. Les théoriciens libéraux ont beau ne pas être satisfaits, les politiciens qui gèrent pragmatiquement leur carrière (et la stabilité des [[État bourgeois|État capitalistes]]) ne suivent pas les dogmes libéraux.
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=== Idéologie inapplicable du « capitalisme pur » ===
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{{See also|Interventionnisme}}
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Mais dans la pratique, le capitalisme du 20<sup>e</sup> siècle tend à être de plus en plus régulé, les États de plus en plus [[Interventionnisme|interventionnistes]].  
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Le capitalisme entièrement dérégulé ne peut pas créer une société tenable : les inégalités sociales et toutes les conséquences d'une société reposant sur l'[[exploitation]] font monter les tensions sociales et favorisent des idéologies hostiles aux partis traditionnels (plus ou moins libéraux). Que ce soit sous l'effet des luttes du [[mouvement ouvrier]] et du [[socialisme]], ou sous l'effet de partis [[nationalistes]] [[Protectionnisme|protectionnistes]], le laissez-faire pur n'existe pas. Les théoriciens libéraux ont beau ne pas être satisfaits, les politiciens qui gèrent pragmatiquement leur carrière (et la stabilité des [[État bourgeois|État capitalistes]]) ne suivent pas les dogmes libéraux.
    
Par ailleurs, il faut souligner que lorsque le [[communisme]] menace surtout le libéralisme économique, et le [[fascisme]] surtout le libéralisme politique, c'est ce dernier que choisissent la plupart des théoriciens libéraux. Ainsi von Mises considérait que le [[fascisme]] pouvait être une carte à jouer pour sauver le libéralisme économique :
 
Par ailleurs, il faut souligner que lorsque le [[communisme]] menace surtout le libéralisme économique, et le [[fascisme]] surtout le libéralisme politique, c'est ce dernier que choisissent la plupart des théoriciens libéraux. Ainsi von Mises considérait que le [[fascisme]] pouvait être une carte à jouer pour sauver le libéralisme économique :

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