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Boukharine écrit en 1915 que la guerre mondiale est en train de révéler l'ascension des États-Unis, qui passent de débiteurs à créditeurs de l'Europe<ref>Boukharine, ''[https://www.marxists.org/archive/bukharin/works/1917/imperial/13.htm Imperialism and World Economy, Chapter 13: War and Economie Evolution]'', 1915</ref>.
Boukharine écrit en 1915 que la guerre mondiale est en train de révéler l'ascension des États-Unis, qui passent de débiteurs à créditeurs de l'Europe<ref>Boukharine, ''[https://www.marxists.org/archive/bukharin/works/1917/imperial/13.htm Imperialism and World Economy, Chapter 13: War and Economie Evolution]'', 1915</ref>.
La [[Première guerre mondiale]] va hisser les États-Unis aux rangs de puissances financières et militaires. Les États-Unis soutiennent l'Entente (France, Royaume-Uni, Empire russe) et interviennent directement à la fin de la guerre, alors qu'elle a déjà fait des millions de victimes<ref>[http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/connaissances/bilan.htm Histoire et mémoires des deux Guerres]</ref>. Bien que peu nombreux, les États-Unis comptent sur leurs nouvelles armes, notamment les tanks, pour écraser leurs adversaires. A l'issue de la guerre, les États-Unis vont prêter des millions de dollars aux puissances européennes ruinées sous forme de crédits. Ces [[Crise_de_la_dette_publique|excès]] vont favoriser le déclenchement de la crise qui explique en partie la montée du [[nazisme]] en Allemagne.
La [[Première guerre mondiale]] va hisser les États-Unis aux rangs de puissances financière et militaire. Les États-Unis soutiennent l'Entente (France, Royaume-Uni, Empire russe) et interviennent directement à la fin de la guerre, alors qu'elle a déjà fait des millions de victimes<ref>[http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/connaissances/bilan.htm Histoire et mémoires des deux Guerres]</ref>. Bien que peu nombreux, les États-Unis comptent sur leurs nouvelles armes, notamment les tanks, pour écraser leurs adversaires. A l'issue de la guerre, les États-Unis vont prêter des millions de dollars aux puissances européennes ruinées sous forme de crédits. Ces [[Crise_de_la_dette_publique|excès]] vont favoriser le déclenchement de la crise qui explique en partie la montée du [[nazisme]] en Allemagne.
Dans les années 1920, ils détrônent l'Angleterre comme première puissance industrielle, même si celle-ci reste la première puissance [[financière]] jusqu'à la [[Seconde guerre mondiale]].
La part des États-Unis dans le PIB mondial ne cessera de croître, atteignant un sommet durant la [[Seconde guerre mondiale]]. Elle connaît un lent déclin relatif depuis.<ref>Jorge Niosi, [http://www.persee.fr/doc/rei_0154-3229_1984_num_30_1_2131 Le déclin de l'industrie américaine], Revue d'économie industrielle, 1984</ref>
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=== Tendance au déclin ===
=== Tendance au déclin ===
La part du PIB des États-Unis dans le PIB mondial va tendanciellement baisser, la baisse s'accélérant même à partir du nouveau millénaire. Cela s'explique de deux façons :
L'économie états-unienne connaît un lent déclin relatif dans l'après-guerre, et on commence à parler de déclin dans les années 1980.<ref>Jorge Niosi, [http://www.persee.fr/doc/rei_0154-3229_1984_num_30_1_2131 Le déclin de l'industrie américaine], Revue d'économie industrielle, 1984</ref> L'[[industrie]] a progressivement cédé sa place aux [[Secteur tertiaire|services]], à la fois parce que globalement, les évolutions [[Technologie|technologiques]] diminuent les emplois industriels, mais aussi parce que les secteurs industriels tendent être [[Délocalisation|délocalisés]], un processus accéléré par la [[mondialisation]]. Les États-Unis ont été le fer de lance de la mondialisation [[Néolibéralisme|néolibérale]] des années 1980-1990, ce qui leur a permis à court terme d'offrir à leurs [[Firmes multinationales|multinationales]] de nouveaux marchés, et de différer le problème de [[suraccumulation de capital]], mais n'a fait qu'accélérer leur tendance au déclin.
La production de masse tend à être relocalisée dans des pays où la main d’œuvre est moins payée (justement parce que ces pays sont des capitalismes plus jeunes) comme la Chine. Ce phénomène a été en partie amorcé par des délocalisations contrôlées par des [[multinationales]] états-uniennes (ou européennes / japonaises), qui voulaient conserver les parties les plus rentables de la chaîne de production, mais il est devenu un facteur autonome, avec des entreprises chinoises maîtrisant de plus en plus elles-mêmes la base de la production. Les États-Unis conservent une avance dans les secteurs à plus forte valeur ajoutée (haute technologie, services nécessitant une éducation importante...), mais cette avance se réduit, d'une part parce que d'autres puissances relativement anciennes comme le Japon ou l'Allemagne font parfois mieux que les États-Unis sur le plan technologique, d'autre part parce que l'accumulation rapide de capital permet à la Chine d'investir massivement pour rattraper son retard.
Les États-Unis restent la première puissance financière, ce qui est l'héritage de leur immense [[Accumulation du capital|accumulation de capital]]. Cependant cette puissance est menacée par l'érosion de la puissance industrielle, et par le décalage de plus en plus gigantesque entre les valorisations boursières (instables, [[Bulle spéculative|spéculatives]] et largement gonflées de [[capital fictif]]) et la survaleur dégagée dans l'économie réelle. Cela se manifeste par des tendances à la crise de plus en plus marquées, comme en témoigne la [[crise de 2007-2010]].
Tout cela se répercute avec une certaine inertie sur le plan politique, diplomatique et militaire. Depuis le début du 21<sup>e</sup> siècle, le leadership des États-Unis est menacé par d'autres puissances, notamment la [[Impérialisme chinois|montée en puissance de la Chine]].
Les interventions militaires des États-Unis sont des victoires de court terme, mais qui chaque fois conduisent à miner un peu plus les conditions du soft power.
Les interventions militaires des États-Unis sont des victoires de court terme, mais qui chaque fois conduisent à miner un peu plus les conditions du soft power.