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Selon les époques et les contextes, la [[création_monétaire|création monétaire]] est plus ou moins déléguée par les Etats bourgeois aux banques privées. Le cadre général de la [[monnaie|monnaie]] est toujours fixé par les Etats, mais la capacité à créer de la masse monétaire et à la mettre en circulation a été en grande partie octroyée à des banques privées dans les dernières décennies.
 
Selon les époques et les contextes, la [[création_monétaire|création monétaire]] est plus ou moins déléguée par les Etats bourgeois aux banques privées. Le cadre général de la [[monnaie|monnaie]] est toujours fixé par les Etats, mais la capacité à créer de la masse monétaire et à la mettre en circulation a été en grande partie octroyée à des banques privées dans les dernières décennies.
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En France, la loi du 3 janvier 1973 est souvent décrite (par différents courants politiques au profil ''«&nbsp;anti-finance&nbsp;»'') comme le moment d'un basculement de la création de la monnaie par l'Etat à une création monétaire privée, qui aurait entraîné l'obligation par l'Etat d'emprunter sur les marchés financiers, et donc aurait causé la dette publique en raison des taux d'intérêts.<ref>Vincent Duchaussoy, [https://laviedesidees.fr/L-Etat-livre-aux-financiers.html ''L’État livré aux financiers ? La loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France''], ''La vie des idées'', 1er juillet 2014
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En France, la loi du 3 janvier 1973 est souvent décrite (par différents courants politiques au profil ''«&nbsp;anti-finance&nbsp;»'') comme le moment d'un basculement de la création de la monnaie par l'État à une création monétaire privée, qui aurait entraîné l'obligation par l'État d'emprunter sur les marchés financiers, et donc aurait causé la dette publique en raison des taux d'intérêts.<ref>Vincent Duchaussoy, [https://laviedesidees.fr/L-Etat-livre-aux-financiers.html ''L’État livré aux financiers ? La loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France''], ''La vie des idées'', 1er juillet 2014
 
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Après la Libération, et la [[nationalisation|nationalisation]] de la Banque de France (loi du 2&nbsp;décembre 1945, votée dans la hâte de mener les débats avant le terme de l’expiration de son privilège d’émission au 31&nbsp;décembre de cette même année), celle-ci devait être&nbsp; dotée de nouveaux statuts avant le 28&nbsp;février 1946. Les discussions ont beaucoup traîné, et la loi de 1973 est en quelque sorte l'aboutissement de ces négociations, essayant d'apporter une clarification du fonctionnement.
 
Après la Libération, et la [[nationalisation|nationalisation]] de la Banque de France (loi du 2&nbsp;décembre 1945, votée dans la hâte de mener les débats avant le terme de l’expiration de son privilège d’émission au 31&nbsp;décembre de cette même année), celle-ci devait être&nbsp; dotée de nouveaux statuts avant le 28&nbsp;février 1946. Les discussions ont beaucoup traîné, et la loi de 1973 est en quelque sorte l'aboutissement de ces négociations, essayant d'apporter une clarification du fonctionnement.
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En revanche, les années 1970 sont marquées en France (et ailleurs dans le monde capitaliste) par une forte [[inflation|inflation]] (conséquence du retournement global de conjoncture et de la destabilisation du système de [[Bretton-Woods|Bretton-Woods]]). Les financiers, fortement lésés par l'inflation (les taux d'intérêts réels peuvent parfois même être négatifs, c'est-à-dire au bénéfice des emprunteurs), vont faire pression pour un encadrement drastique de la création monétaire par l'Etat (''«&nbsp;planche à billets&nbsp;»''), vue comme une des causes principales de l'inflation. La part d'emprunt sur les marchés financiers décolle progressivement dans les années 1970, surtout après les chocs pétroliers qui accroissent le besoin de financement de l'Etat.
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En revanche, les années 1970 sont marquées en France (et ailleurs dans le monde capitaliste) par une forte [[inflation|inflation]] (conséquence du retournement global de conjoncture et de la destabilisation du système de [[Bretton-Woods|Bretton-Woods]]). Les financiers, fortement lésés par l'inflation (les taux d'intérêts réels peuvent parfois même être négatifs, c'est-à-dire au bénéfice des emprunteurs), vont faire pression pour un encadrement drastique de la création monétaire par l'État (''«&nbsp;planche à billets&nbsp;»''), vue comme une des causes principales de l'inflation. La part d'emprunt sur les marchés financiers décolle progressivement dans les années 1970, surtout après les chocs pétroliers qui accroissent le besoin de financement de l'Etat.
    
Mais c'est sous Mitterrand, après le tournant de la rigueur (1983), que le [[néolibéralisme|néolibéralisme]] et le [[monétarisme|monétarisme]] vont l'emporter. Par ailleurs à cette époque les Etats capitalistes d'Europe essaient de mettre en place un système monétaire européen en vue d'une monnaie unique, ce qui implique un effort de l'ensemble des Etats pour stabiliser l'inflation à un niveau proche de zéro. Le basculement en France s’opère autour de l’année 1984, année au cours de laquelle la part du financement du déficit par le recours aux marchés est multiplié par deux par rapport à l’année précédente, alors que dans le même temps la part monétaire du financement du déficit chute de moitié.
 
Mais c'est sous Mitterrand, après le tournant de la rigueur (1983), que le [[néolibéralisme|néolibéralisme]] et le [[monétarisme|monétarisme]] vont l'emporter. Par ailleurs à cette époque les Etats capitalistes d'Europe essaient de mettre en place un système monétaire européen en vue d'une monnaie unique, ce qui implique un effort de l'ensemble des Etats pour stabiliser l'inflation à un niveau proche de zéro. Le basculement en France s’opère autour de l’année 1984, année au cours de laquelle la part du financement du déficit par le recours aux marchés est multiplié par deux par rapport à l’année précédente, alors que dans le même temps la part monétaire du financement du déficit chute de moitié.

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