Ligne 10 : |
Ligne 10 : |
| | | |
| Avec la prédominance des sociétés agricoles, ces formes restaient cependant d'une faible ampleur, et diminuent dans la [[féodalité]]. Elles connaissent un nouvel essor avec l'essor du [[capitalisme]], d'abord avec la [[manufacture]] et l'esclavage moderne (coton aux États-Unis) qui lui est lié, puis un saut qualitatif avec la généralisation des fabriques (usines). | | Avec la prédominance des sociétés agricoles, ces formes restaient cependant d'une faible ampleur, et diminuent dans la [[féodalité]]. Elles connaissent un nouvel essor avec l'essor du [[capitalisme]], d'abord avec la [[manufacture]] et l'esclavage moderne (coton aux États-Unis) qui lui est lié, puis un saut qualitatif avec la généralisation des fabriques (usines). |
| + | |
| + | En 2020, l'historien [[w:Johann Chapoutot|Johann Chapoutot]] soutient que le [[nazisme]] aurait été la matrice du management du 20<sup>e</sup> siècle. D'autres contestent ce récit.<ref>''[https://ds.hypotheses.org/8329 Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd’hui | Johann Chapoutot]'', Recension par Éric Pezet dans Droit et Société, Novembre 2020</ref> |
| | | |
| ==Management et rendement== | | ==Management et rendement== |
Ligne 43 : |
Ligne 45 : |
| | | |
| ==Management et planification== | | ==Management et planification== |
− | Dès la [[révolution industrielle]], les patrons repoussèrent violemment toute idée de [[planification]] empiétant sur leur liberté individuelle. [[Karl Marx|Marx]] soulignait qu'il y avait une certaine ironie à ce que ces mêmes bourgeois ne voient aucun problème à empiéter sur la liberté individuelle des ouvriers pour planifier leur rôle au sein d'une [[manufacture]] ou d'une [[usine]]. Ils veulent bien manager la [[division du travail]] des ouvriers, mais ne veulent pas que l'on manage la division du travail entre entreprises, n'admettant que la loi de la [[concurrence]].<blockquote>« [C]ette conscience bourgeoise qui exalte la division manufacturière du travail, la condamnation à perpétuité du travailleur à une opération de détail et sa subordination passive au capitaliste, elle pousse des hauts cris et se pâme quand on parle de contrôle, de réglementation sociale du procès de production ! Elle dénonce toute tentative de ce genre comme une attaque contre les droits de la Propriété, de la Liberté, du Génie du capitaliste. « Voulez vous donc transformer la société en une fabrique ? » glapissent alors ces enthousiastes apologistes du système de fabrique. Le régime des fabriques n'est bon que pour les prolétaires ! »<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-14-4.htm Le Capital, Livre I, Chapitre XIV : Division du travail et manufacture]'', 1867</ref></blockquote> | + | Dès la [[révolution industrielle]], les patrons repoussèrent violemment toute idée de [[planification]] empiétant sur leur liberté individuelle. [[Karl Marx|Marx]] soulignait qu'il y avait une certaine ironie à ce que ces mêmes bourgeois ne voient aucun problème à empiéter sur la liberté individuelle des ouvriers pour planifier leur rôle au sein d'une [[manufacture]] ou d'une [[usine]]. Ils veulent bien manager la [[division du travail]] des ouvriers, mais ne veulent pas que l'on manage la division du travail entre entreprises, n'admettant que la loi de la [[concurrence]]. |
| + | <blockquote> |
| + | « [C]ette conscience bourgeoise qui exalte la division manufacturière du travail, la condamnation à perpétuité du travailleur à une opération de détail et sa subordination passive au capitaliste, elle pousse des hauts cris et se pâme quand on parle de contrôle, de réglementation sociale du procès de production ! Elle dénonce toute tentative de ce genre comme une attaque contre les droits de la Propriété, de la Liberté, du Génie du capitaliste. « Voulez vous donc transformer la société en une fabrique ? » glapissent alors ces enthousiastes apologistes du système de fabrique. Le régime des fabriques n'est bon que pour les prolétaires ! »<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-14-4.htm Le Capital, Livre I, Chapitre XIV : Division du travail et manufacture]'', 1867</ref> |
| + | </blockquote> |
| | | |
| ==Notes== | | ==Notes== |