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[[Fichier:AlfedPalmersmokestacks.jpg|vignette|363x363px|Rejeter des [[Pollution de l’air|polluants dans l'air]] ne coûte rien à un patron : les coûts des conséquences (maladies, dégâts sur l'environnement qui engendrent des coûts diffus sur la société...) sont supportés par d'autres.]]
 
[[Fichier:AlfedPalmersmokestacks.jpg|vignette|363x363px|Rejeter des [[Pollution de l’air|polluants dans l'air]] ne coûte rien à un patron : les coûts des conséquences (maladies, dégâts sur l'environnement qui engendrent des coûts diffus sur la société...) sont supportés par d'autres.]]
Les '''externalités''' sont des effets positifs ou négatifs d'une activité économique, dont celui qui en est la cause n'a pas à assumer le coût.
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Les '''externalités''' sont des effets positifs ou négatifs d'une activité [[Économie|économique]], dont celui qui en est la cause n'a pas à assumer le coût.
    
Par exemple, des abeilles qui butinent les fleurs dans un verger sont une externalité positive pour celui qui récolte les fruits (il n'a pas à payer les abeilles). A l'inverse, si un céréalier utilise des pesticides qui provoquent la mort des abeilles dans le verger voisin, il s'agit pour lui d'une externalité négative (il n'a pas à subir le coût de la baisse de production qui en résulte).
 
Par exemple, des abeilles qui butinent les fleurs dans un verger sont une externalité positive pour celui qui récolte les fruits (il n'a pas à payer les abeilles). A l'inverse, si un céréalier utilise des pesticides qui provoquent la mort des abeilles dans le verger voisin, il s'agit pour lui d'une externalité négative (il n'a pas à subir le coût de la baisse de production qui en résulte).
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C'est une notion qui permet de faire une critique partielle du capitalisme, car elle est souvent utilisée pour appeler à un marché régulé par l'Etat.
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C'est une notion qui permet de faire une critique partielle et [[Réformisme|réformiste]] du [[capitalisme]], car elle est souvent utilisée pour appeler à un marché régulé par l’[[État bourgeois|État]].
    
== Exemples d'externalités ==
 
== Exemples d'externalités ==
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== Théorisation ==
 
== Théorisation ==
Le théoricien libéral Arthur Pigou (dans The Economics of Welfare) avançait déjà en 1920 qu’une production bénéfique individuellement pouvait être nuisible collectivement, mais il le présentait comme un cas anecdotique.
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[[Fichier:Plumpollen0060.jpg|vignette|Un exemple de double externalité positive est celui de l'apiculteur et de l'arboriculteur.]]
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Le théoricien [[Libéralisme économique|libéral]] [[w:Arthur Pigou|Arthur Pigou]] (dans ''The Economics of Welfare'') avançait déjà en 1920 qu’une production bénéfique individuellement pouvait être nuisible collectivement, mais il le présentait comme un cas anecdotique.
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Un des premiers théoriciens des externalités est le keynésien James Meade. Ce fut lui qui développa en 1952 l'exemple de  
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Un des premiers théoriciens des externalités est le [[keynésien]] [[w:James Meade|James Meade]]. Ce fut lui qui développa en 1952 l'exemple l'externalité positive entre l'apiculteur et l'arboriculteur. L'apiculteur profite de la proximité de l'arboriculteur et obtient un miel de meilleure qualité qu'il peut vendre à meilleur prix sans avoir à surmonter de coût supplémentaire. L'arboriculteur n'est pas payé pour le service indirect qu'il rend à l'apiculteur. Cela dit, l’arboriculteur profite aussi gratuitement de la pollinisation de ses arbres, ce qui améliore son rendement sans faire recours à de coûteuses méthodes manuelles, et la pollinisation aléatoire des abeilles enrichit aussi la diversité génétique qui permet aux plantations de mieux résister à d'autres affections ou maladies. L’externalité est positive dans les deux sens.
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Un des premiers théoriciens des externalités est le [[keynésien]] [[James Meade]]. Ce fut lui qui développa en 1952 l'exemple l'externalité positive entre l'apiculteur et l'arboriculteur. L'apiculteur profite de la proximité de l'arboriculteur et obtient un miel de meilleure qualité qu'il peut vendre à meilleur prix sans avoir à surmonter de coût supplémentaire. L'arboriculteur n'est pas payé pour le service indirect qu'il rend à l'apiculteur. Cela dit, l’arboriculteur profite aussi gratuitement de la pollinisation de ses arbres, ce qui améliore son rendement sans faire recours à de coûteuses méthodes manuelles, et la pollinisation aléatoire des abeilles enrichit aussi la diversité génétique qui permet aux plantations de mieux résister à d'autres affections ou maladies. L’externalité est positive dans les deux sens.
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[[wen:Karl William Kapp|William Kapp]], dans son livre ''Les coûts sociaux de l’entreprise privée'' (1950), développa également ces idées.
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William Kapp, dans son livre ''Les coûts sociaux de l’entreprise privée'' (1950), développa également ces idées.
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== Utilisations politiques ==
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Lorsque l'on analyse les effets du capitalisme, la notion d'externalités peut difficile être niée. Seuls les économistes libéraux les plus dogmatiques tentent par tous les moyens de minimiser leur ampleur.
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La plupart des économistes bourgeois sont en un sens « [[Social-libéralisme|sociaux-libéraux]] » dans la mesure où ils reconnaissent la nécessité que l'[[État bourgeois|État]] mette en place certaines régulations pour que le [[marché]] n'ait « pas d'effets négatifs ». On peut penser par exemple au social-libéralisme d'un Tony Blair, qui avait demandé en 2006 à [[w:Nicholas Stern|Nicholas Stern]], économiste et vice-président de la [[Banque Mondiale]], un rapport sur les enjeux du [[changement climatique]] et les réponses à y apporter. Stern évoque le fait que les dégâts [[Crise environnementale|environnementaux]] sont des externalités pour les pollueurs :
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«&nbsp;Ceux qui produisent des gaz à effet de serre provoquent des changements climatiques, de ce fait ils imposent des coûts au monde et aux générations futures, mais ils ne font pas face eux-mêmes à toutes les conséquences de leurs actes&nbsp;».
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Mais il ne distingue pas du tout dans ces pollueurs entre capitalistes détenteurs des [[moyens de production]] et consommateurs à la marge de manœuvre plus que réduite. Il préconise de les "responsabiliser" tous autant qu'ils sont en taxant le CO<sub>2</sub>.
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Évidemment, des [[Réformisme|socialistes réformistes]], plus critiques, vont plus loin et affirment que ces effets négatifs ne sont pas du tout marginaux et qu'il est dans l'ordre des choses que le marché soit de plus en plus régulé. Leur logique tend souvent vers l'objectif plus ou moins confus d'un « horizon socialiste », mais dans une optique [[gradualiste]], pacifique, en recherchant le maximum de [[collaboration de classe]].
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Enfin, les [[marxistes révolutionnaires]] considèrent que le problème des externalités est consubstantiel au capitalisme : penser que la recherche de leur intérêt privé par les capitalistes en concurrence aboutit la plupart du temps à l'optimum pour l'[[intérêt général]] relève de l'aveuglement idéologique. Le mode de production capitaliste est aveugle, il n'est pas contrôlé consciemment par l'humanité, mais fait des forces productives une machine avec ses propres lois, qui ne sont même pas décidées par les capitalistes. Que ce soit pour des raisons sociales ou écologiques, il est urgent de le remplacer par un mode de production [[Collectivisme|collectiviste]], démocratiquement [[Auto-organisation|auto-géré]] et [[planifié]].
    
== Notes ==
 
== Notes ==
<references /><br />
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<references />
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Capitalisme]]
 
[[Catégorie:Capitalisme]]

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